[CRITIQUE] : Ici et là-bas
Réalisateur : Ludovic Bernard
Acteurs : Ahmed Sylla, Hakim Jelimi, Hugo Becker, Luiza Benaïssa,...
Distributeur : StudioCanal
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h30min.
Synopsis :
Installé depuis 15 ans au Sénégal, Adrien mène une vie paisible au côté de sa compagne Aminata. Lorsqu' il est renvoyé en France pour un problème de visa, il débarque chez Sékou, un cousin éloigné de sa femme, qui travaille comme commercial à Paris.
Contraint par sa patronne d'aller en régions à la rencontre de clients, Sékou n'a d'autre choix que d'embarquer ce drôle de cousin dans un tour de France qui leur réserve bien des surprises.
Critique :
Dans l'arsenal promotionnel maladroit d'une comédie française à la propension proprement maladive de vouloir constamment mal se vendre sur son propre territoire (impossible de défendre un sabotage aussi volontaire qu'appliqué au fil du temps), les affiches génériques et peu engageantes sont presque comme le Magnum 44 automatique de ce bon vieux Dirty Harry : une arme absolue qui fait mal et mouche à tous les coups.
Celle du film Ici et là-bas de Ludovic Bernard ne déroge absolument pas à cette règle, cas d'école parmis les cas d'école à tel point que l'on pourrait presque y voir tout le script dégouliner sur ses quatre recoins numérisés : deux hommes que tout oppose sont réunis par la force du destin et vont peu à peu apprendre à s'apprécier, avec quelques rires par-ci, par-là et peut-être même une jolie morale à la fin... rideau et remballer les pop-corns.
Sur le papier glacé, on pourrait jurer revoir Jumeaux mais pas trop de Olivier Ducray et Wilfried Meance, d'autant qu'il est question, à nouveau, d'un lien de parenté au cœur de l'histoire - résolument plus éloigné cette fois, on le conçoit -, au cœur d'une narration qui s'attache à conter non sans quelques (grosses) facilités, la rencontre entre deux hommes diamétralement différents, obligés de cohabiter par la force des choses au sein d'un tour de France tout en stéréotypes.
Mais sous ses contours de buddy movie simpliste matiné de comédie socialo-moraliste, visant à singer l'absurdité du racisme tout en prônant le bon vivre ensemble, il y a un petit cœur qui bat et qui fait sensiblement pencher la balance entre la séance irritante et naïvement idéaliste qu'elle semblait devoir être, et le statut d'expérience sincère et divertissante qu'elle arrive à atteindre au forceps.
Alors oui, tout n'est pas parfait, et le film serait sans doute infiniment moins plaisant à suivre, sans l'abattage inspiré d'un tandem Ahmed Sylla/Hakim Jelimi à l'alchimie et à l'énergie joliment communicative, mais Ici et là-bas, avec sa fraîcheur désuète et sa bienveillance non feinte, fait le café à défaut de bousculer un tant soit peu la recette.
Et c'est déjà pas si mal.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Ahmed Sylla, Hakim Jelimi, Hugo Becker, Luiza Benaïssa,...
Distributeur : StudioCanal
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h30min.
Synopsis :
Installé depuis 15 ans au Sénégal, Adrien mène une vie paisible au côté de sa compagne Aminata. Lorsqu' il est renvoyé en France pour un problème de visa, il débarque chez Sékou, un cousin éloigné de sa femme, qui travaille comme commercial à Paris.
Contraint par sa patronne d'aller en régions à la rencontre de clients, Sékou n'a d'autre choix que d'embarquer ce drôle de cousin dans un tour de France qui leur réserve bien des surprises.
Critique :
Sous ses contours de buddy movie simpliste matinée de comédie socialo-moraliste, #IciEtLaBas, avec sa fraîcheur désuète et sa bienveillance sincère, fait le café à défaut de bousculer un tant soit peu la recette, bien aidé par l'énergie joliment communicative du duo Sylla/Jemili. pic.twitter.com/zqIY2pgQRU
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) April 20, 2024
Dans l'arsenal promotionnel maladroit d'une comédie française à la propension proprement maladive de vouloir constamment mal se vendre sur son propre territoire (impossible de défendre un sabotage aussi volontaire qu'appliqué au fil du temps), les affiches génériques et peu engageantes sont presque comme le Magnum 44 automatique de ce bon vieux Dirty Harry : une arme absolue qui fait mal et mouche à tous les coups.
Copyright Julien Panié - Prélude |
Celle du film Ici et là-bas de Ludovic Bernard ne déroge absolument pas à cette règle, cas d'école parmis les cas d'école à tel point que l'on pourrait presque y voir tout le script dégouliner sur ses quatre recoins numérisés : deux hommes que tout oppose sont réunis par la force du destin et vont peu à peu apprendre à s'apprécier, avec quelques rires par-ci, par-là et peut-être même une jolie morale à la fin... rideau et remballer les pop-corns.
Sur le papier glacé, on pourrait jurer revoir Jumeaux mais pas trop de Olivier Ducray et Wilfried Meance, d'autant qu'il est question, à nouveau, d'un lien de parenté au cœur de l'histoire - résolument plus éloigné cette fois, on le conçoit -, au cœur d'une narration qui s'attache à conter non sans quelques (grosses) facilités, la rencontre entre deux hommes diamétralement différents, obligés de cohabiter par la force des choses au sein d'un tour de France tout en stéréotypes.
Mais sous ses contours de buddy movie simpliste matiné de comédie socialo-moraliste, visant à singer l'absurdité du racisme tout en prônant le bon vivre ensemble, il y a un petit cœur qui bat et qui fait sensiblement pencher la balance entre la séance irritante et naïvement idéaliste qu'elle semblait devoir être, et le statut d'expérience sincère et divertissante qu'elle arrive à atteindre au forceps.
Copyright Julien Panié - Prélude |
Alors oui, tout n'est pas parfait, et le film serait sans doute infiniment moins plaisant à suivre, sans l'abattage inspiré d'un tandem Ahmed Sylla/Hakim Jelimi à l'alchimie et à l'énergie joliment communicative, mais Ici et là-bas, avec sa fraîcheur désuète et sa bienveillance non feinte, fait le café à défaut de bousculer un tant soit peu la recette.
Et c'est déjà pas si mal.
Jonathan Chevrier