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[CRITIQUE] : A Creature was stirring


Réalisateur : Damien LeVeck
Acteurs : Chrissy Metz, Annalise BassoScout Taylor-Compton, Connor Paolo,...
Distributeur : Shadowz
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h40min.

Synopsis :
Une infirmière qui s'occupe de sa fille malade s'efforce de cacher ses secrets lorsque des étrangers s'abritent dans sa maison afin de se protéger d'une tempête.



Critique :



Il y a quelque chose d'assez fou dans le fait de se dire que, chaque année, décembre n'a même pas encore pointé le bout de son sapin, que la saison de Noël à déjà commencé.
D'autant que, plus les années passent, plus celle-ci met sensiblement en sourdine Halloween dès la mi-octobre, démontrant autant l'appétence des gens pour cette période plus ou moins réconfortante (tout dépend comment son illusion/magie fonctionne auprès de chacun de nous), que la réussite indéniable d'un consumérisme galopant, qui risque bientôt de nous faire débuter les festivités dès la semaine de rentrée scolaire en septembre (nous n'en sommes pas si loin).

Pas forcément la firme à jouer le jeu du téléfilm faisandé et familier façon cookie carbonisé qu'on a volontairement laissé cuire trop longtemps au four, et qu'on ne peut manger que dans un mélange de dégoût et de culpabilité profonde, Shadowz avait déjà sauver le sapin et la bûche avec un divertissement savoureux qui lui ressemble - un vrai miracle de Noël, comme on dit -, The Leech de Eric Pennycoff.

Copyright Skubalon / Well Go USA Entertainment

Mais parce que Pâques n'a pas vraiment ses lapins tueurs ou ses chocolats empoisonnés (gardez vos histoires de famille pour vous, merci), la plateforme remet le couvert au cas où un bout de dinde resterait encore mal digéré depuis le temps (si c'est le cas, consultez), avec A Creature was Stirring, estampillé second effort d'un Damien LeVeck (le fauché mais plutôt chouette The Cleansing Hour) bien décidé à ne pas participer aux festivités.

D'un pitch en apparence nébuleux (une infirmière qui s'occupe de sa fille malade, s'efforce de cacher ses secrets lorsqu'un couple d'étrangers s'abritent dans sa maison le soir de Noël, afin de se protéger d'une tempête), le cinéaste dessine plutôt timidement les contours d'une fable de Noël déglingué ou il examine les troubles mentaux à travers le prisme d'une relation mère-fille indéfectible, aguichante sur le papier mais manquant cruellement de profondeur à l'écran, malgré un tunnel de dialogues qui se veulent naturalistes, mais apparaissent aussi artificiels qu'éreintant.
Ou quand la métaphore (la nature excessivement protectrice des parents, renforcé ici par la croyance religieuse) prend douloureusement et inévitablement, le pas sur l'effroi, ou quand des ambitions - louables - d'un auteur, ne surplombent jamais les limites de son scénario.

Copyright Skubalon / Well Go USA Entertainment

Alors certes, tout n'est pas à jeté dans ce gloubi-boulga éclairé comme dans le trou du cul d'une grotte, puisque sa distribution, même si elle n'a paradoxalement jamais assez de liant pour exister, fait sensiblement le café, et que LeVeck signe quelques bouts de terreurs stylés et efficaces, preuve d'un vrai talent technique.
Mais à trop retenir sa violence (et un gore décomplexé) salvatrice autant que sa tension pour le coup vraiment bien ficelée (même si l'écriture la tire continuellement vers le bas), A Creature was Stirring botte plus en touche qu'il ne file vers son but : incarner un petit moment d'horreur surréaliste réjouissant.


Jonathan Chevrier


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