[INSTANT LITTERATURE] : #22. L’odeur des clémentines grillées (Lee Do-woo)
" Quoi, un site centré sur le cinéma qui papote littérature, mais quelle hérésie ! ".Voilà une manière polie de dire " qu'est-ce qu'on est en train de foutre ", mais à une heure ou la littérature n'a jamais autant été liée au septième art (ah, Hollywood et son manque d'originalité...), nous avons trouvé de bon ton, en temps que media, de voir un petit peu plus loin que le bout de notre plume, et d'élargir notre prisme de partage culturel en papotant littérature donc, sans pour autant que cela soit lié au cinéma - même si cela arrivera certainement souvent.
Armez-vous de vos lunettes, d'un marque-page et d'un potentiel chèque-cadeau FNAC pour faire vos emplettes, et lisez un brin nos recommandations littéraires pleines d'amour, au coeur de notre nouvelle section : Instant Littérature !
#22. L’odeur des clémentines grillées de Lee Do-woo
Premier roman de l'auteure sud-coréenne Lee Do-woo, L’odeur des clémentines grillées est la lecture idéale pour la saison. Le roman suit Heawon, une jeune femme qui quitte son poste de professeur d'art à Séoul pour retourner dans son village natal, Bookhyun. Elle y retrouve sa tante propriétaire d’une maison d’hôtes et un ancien camarade de classe, Eun-seop, qui gère la librairie Goodnight.
J'ai d'abord été déconcertée par la façon dont les dialogues ont été traduits. En effet, tous les dialogues étaient écrits dans un style oral. Par exemple : « Elle était là cette photo ? J’savais même pas (…) ». Il est assez déroutant de lire des dialogues écrits de cette manière, mais à la longue, on s'y habitue. Avec peu de rebondissements, le roman est un slow-burn avec beaucoup de vibes hivernales et poétiques. L'auteure réussit parfaitement à plonger le lecteur dans une ambiance cozy et chaleureuse grâce à des descriptions atmosphériques.
“En effet, si l’on sondait sincèrement son cœur et qu’on examinait les choses de près, on pouvait déceler la cause de cette tristesse. Mais on faisait semblant de l’ignorer, ne voulant pas la reconnaître et préférant s’en détourner.”
Heawon est une jeune femme sympathique, mais je trouve qu’on a du mal à vraiment la cerner et à s’attacher à elle. Au contraire, à l’image du récit, Eun-seop dégage une certaine douceur et on ne peut s'empêcher de tomber sous son charme. Je pense que c’est également dû aux passages qui sont rédigés de son point de vue (les extraits de son journal intime) qui permettent au lecteur de mieux le comprendre à travers son introspection et de davantage s’attacher à lui.
“Mais si on veut vraiment quelque chose, il faut le faire, sinon impossible de savoir ce que ça fait que d’avoir mené l’expérience jusqu’au bout.”
J’ai également beaucoup aimé les personnages secondaires, les réguliers de la librairie. Ils ajoutent beaucoup de chaleur à l’histoire et dans l'ensemble, ça donnait envie de faire partie de leur petite bande. J'ai été moins emballée par certaines révélations qui arrivent vers la fin du roman. Je trouve que qu’elles arrivaient un peu comme un cheveu sur la soupe.
On retrouve avec ce roman l’ambiance si particulière propre aux séries coréens. D’ailleurs, le roman a été adapté en série sous le titre When The Weather is Fine. L’odeur des clémentines grillées se révèle être un roman simple et réconfortant, parfait pour l’hiver.
Jules Basile