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[CRITIQUE] : Mother, May I?


Réalisateur : Laurence Vannicelli
Acteurs : Kyle Gallner, Holland Roden, Chris Mulkey,...
Distributeur : Shadowz
Budget : -
Genre : Thriller, Drame, Épouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h39min.

Synopsis :
La fiancée d'un homme commence à se comporter comme sa mère récemment décédée, ce qui l'amène à affronter ses traumatismes d'enfance...



Critique :


L'adage qui veut que l'on cherche tous, plus ou moins, une moitié qui ressemble à l'un de nos deux parents, a rarement été pris aussi au pied de la lettre que par Laurence Vannicelli pour son premier long-métrage, Mother, May I?, thriller gentiment corsé et avec une bonne dose de surnaturelle, sur une progéniture brisée par les répercussions de la disparition d'une figure maternelle dont on doit faire le deuil, même une fois un l'âge adulte bien entamé et une bonne partie de sa vie loin d'elle.

Soit un terreau psychologique fertile et furieusement Freudien, vissé sur les atermoiements de d'Emmet (excellent Kyle Gallner) dont la mère vient de décédée, et de qui il hérité de la maison familiale.
S'il pensait vendre la demeure, sa fiancée Anya (impressionnante Holland Roden), voit dans ce lieu bardé de souvenirs, une opportunité de l'aider à faire face aux traumatismes/secrets refoulés du passé.
Mais passé quelques heures un brin inconfortable et une injection malheureuse de champignons hallucinogènes, le degré de bizarreries augmente d'un cran lorsque celle-ci commence de plus en plus à agir, parler voire même s'habiller, comme sa défunte mère...

Copyright Dark Sky Films

Et c'est sans doute la toute la force de cette petite expérience bien plus minutieusement conçue qu'elle n'en a l'air, tant Laurence Vannicelli utilise avec gourmandise les tropes d'un wannabe thriller horrifique (le changement de comportement d'Anya est-il basé sur des éléments surnaturels où rationnels ?), pour mieux nourrir la dynamique complexe de son captivant jeune couple, dont les tensions (autant fruit de leur relation que de leurs traumatismes passés), déjà existantes avant même d'emménager dans la baraque familiale (ils essayent désespérément d'avoir un bébé), sont sensiblement exacerbées au fil du temps passé dans un lieu isolé mais surtout, vraisemblablement (ou pas) encore hanté par son ancienne propriétaire.

Intelligent dans sa manière de rendre palpable la distance physique et émotionnelle qui séparent de plus en plus, ses personnages (de longues prises excessivement étendues, pour mieux laisser la tension planer dans l'air), tout en jouant constamment sur le fil tenu du réel auprès de figures à la santé mentale fragile - dont les intentions ne sont jamais réellement claires -, Mother, May I? incarne une séance joliment imprévisible sur des âmes littéralement habitées par les fantômes du passé, ou la possession - réelle ou non - se fait le catalyseur d'une exorcisation des démons d'antan.
Une sacré découverte.


Jonathan Chevrier


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