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[CRITIQUE] : Kennedy


Réalisateur : Anurag Kashyap
Avec : Rahul BhatSunny Leone, Megha Burman,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Action, Policier, Drame, Thriller.
Nationalité : Indien.
Durée : 2h22min

Synopsis :
Après avoir été déclaré mort, l’ex-policier Kennedy continue de servir comme sbire ses anciens supérieurs corrompus; mais il profi te rapidement de ses missions pour assouvir une soif de vengeance bien personnelle.



Critique :


Voilà une bonne décennie maintenant que l'on a découvert le cinéma d'Anurag Kashyap, avec son bouillant Gangs of Wasseypur, plongée coup de poings au cœur de la rivalité meurtrière - sur trois générations - entre plusieurs familles de la petite cité minière de Jharkhand, qui avait gentiment électrisé la Croisette 2012, avant de sortir en deux parties dans les salles l'été qui suivant.

Copyright GOOD BAD FILMS

Si le bonhomme a sensiblement diversifié sa palette de genre depuis, c'est vers le polar noir et burné mâtiné de vigilante so 70s, qu'il refait surface en 2023 avec Kennedy (rien à voir avec la célèbre famille politique américaine), fresque imposante - parfois peut-être trop pour son bien - articulée sur sept années (mais seulement cinq nuits), allant de 2014 aux débuts d'une pandémie du Covid-19 ravageant le monde.

Un parallèle loin d'être anodin (même si un poil grossier, il est vrai) tant son histoire, vissée sur les exactions vengeresse d'un ex-flic insomniaque et solitaire passé pour mort (Kennedy donc, véritable antithèse de tout ce que doit incarner un membre des forces de l'ordre), qui continue pourtant à errer dans les rues de Mumbai, continue d'agir de manière sourde et invisible, tel un virus qui oscille entre ténacité et folie, qui fait des ravages en tuant froidement et avec détachement, des cibles choisies comme des victimes aléatoires.
Une machine à tuer qui n’a de comptes à rendre à personne (pas même à ceux qui l'ont façonnés), symbole d'une anarchie amorale et brutale ayant gangrenée le moindre coin de rue de la métropole indienne.

Copyright GOOD BAD FILMS

Polar noir aussi kitsch (du Tchaïkovski dans la B.O.) qu'il est agité (trop peut-être, lui qui cherche à capturer l'esprit frénétique de son sujet instable), dominé par le prestation tout en panache d'un Rahul Bhat savoureusement méprisable, Kennedy ronronne gentiment du côté du thriller pulpeux et violent, avec un doigt de verve social (le questionnement sur le fonctionnement d'un pays à la corruption institutionnalisée).

Ça ne pète pas dans la soie de l'originalité, ça ne développe jamais plus que de raison son intrigue ni ses personnages, mais ça fait sensiblement le café donc.


Jonathan Chevrier