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[CRITIQUE] : Panama



Réalisateur : Mark Neveldine
Acteurs :  Cole Hauser, Mel Gibson, Mauricio Hénao,...
Distributeur : - (Wild Side)
Budget : -
Genre : Thriller, Action.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h35min.

Synopsis :
James Becker, un ex-marine, est en deuil après la mort de l’amour de sa vie. Son ancien patron, Stark, refait surface pour une mission top secrète : sous couverture, James doit démanteler un TRAFIC d'armes. Il se retrouve alors mêlé à l'invasion américaine du Panama.



Critique :


Impossible pour tout fan de ce bon vieux Mad Mel, de ne pas être tiraillé par le paradoxe d'être à la fois content de pouvoir le voir enchaîner avec une fréquence régulière, les péloches après une longue période de disette, mais aussi sensiblement frustré à l'idée que le bonhomme enchaîne avec gourmandise les performances souvent réduites au coeur de grosses bisseries à fortes tendances Z (entre une où deux partitions parfois nettement plus recommandables, heureusement), qui se vendent uniquement où presque sur sa présence à la distribution, un peu comme s'il briguait - volontairement où non - la place d'un Bruce Willis dont on a tout récemment compris le virage à 180 degrés au sein de sa carrière.

Si l'on touche du bois pour que l'éternel Martin Riggs ne soit pas frappé par la maladie (l'appât du gain et des gros chèques faciles suffira), et qu'il s'attaque vite à la direction d'un hypothétique Lethal Weapon V qui pourrait réellement dépoter si tous les éléments sont bien réunis, on se contente donc de le retrouver dans des bandes qui atterrissent sans bruit - et presque avec culpabilité - du coté de la VOD.

Copyright EuroVideo Medien

Mais après trois films on ne peut plus sympathique (respectivement Waldo, Détective Privé de Tim Kirkby, Off The Line de Romuald Boulanger et Bandit d'Allan Ungar), il fallait bien que sa filmographie retombe dans ses mauvais travers avec une bonne panouille des familles bien grasse.
C'est le cas avec Panama d'un Mark Neveldine toujours bien, bien loin de ses heures de gloires (le diptyque Hyper Tension), sorte de bisserie purement 80s tout droit sortie des recoins sombres du catalogue de la Cannon, à l'action aussi rachitique et que sa leçon historique est profondément à la ramasse (dont une compréhension presque effarante du scandale Iran-Contra et de ses répercussions, pourtant majeures en toile de fond - mais pas que).

Pire, Neveldine et sa caméra aussi parkinsonienne que son montage est frénétique (Brian Taylor a du lui piquer son mojo au moment de leur séparation), ne parvient jamais vraiment à sortir de sa torpeur autant un scénario ronflant dénué de toute substance (la narration taquine les rouages - réels - de la corruption politique ricaines et des puissances internationales avec une telle paresse et une telle platitude que s'en est presque magnifique) autre que deux, trois scènes érotico-racoleuses, que les performances ennuyées et ennuyeuses d'un tandem Cole Hauser/Mad Mel à la motivation relative - le second est à peine quinze minutes à l'écran.

En même temps, difficile pour le premier de s'adapter à l'incohérence folle d'un personnage caractérisé à la pioche (il est suffisamment stupide pour que toutes les personnes gravitant autour de lui, reste susceptible de le trahir - ce qui arrive, évidemment), dont l'autodestruction, causée par le deuil difficile de sa femme (et fer de lance pour la construction de sa performance) se voit balayée une poignée de minutes après par une relation aussi gratuite que jetable.

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Constamment à la lisière du malaise collectif jusqu'à un final consternant, aussi enthousiasmant à parcourir qu'un tapis mécanique en panne en plein Châtelet, Panama ne profite jamais de la mine d'or de son histoire (une des nombreuses démonstrations du rôle prépondérant de l'Amérique dans l'orchestration du chaos dans le monde, et encore plus sous l'ère Reagan) ni même des talents en présence pour croquer un divertissement un tant soit peu... divertissant.

Si savoir généreusement se vider tout un chargeur d'AK-47 dans le pied était un métier, Mark Neveldine n'aurait aucun souci à se faire pour la suite de sa carrière - le spectateur si.


Jonathan Chevrier


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