[CRITIQUE] : Le Téléphone de M. Harrigan
Réalisateur : John Lee Hancock
Acteurs : Donald Sutherland, Jaeden Martell, Kirby Howell-Baptiste, Joe Tippett,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h44min.
Synopsis :
Dans une petite ville, l'amour des livres et de la lecture rapproche Craig, un adolescent, et M. Harrigan, un vieux milliardaire reclus. Mais quand M. Harrigan décède, Craig découvre que tout n'est pas mort et terminé. Il se retrouve étrangement capable de communiquer avec son ami par-delà la mort grâce à son iPhone. Cette histoire d'apprentissage surnaturelle prouve que certains liens sont indestructibles.
Critique :
N'écoutez pas forcément les avis un tantinet faciles et placez gentiment Mr Harrigan's Phone - Le Téléphone de M. Harrigan par chez nous - d'un John Lee Hancock pourtant en pilote automatique, dans la liste des sympathiques adaptations de l'oeuvre de Stephen King, une bonne petite histoire de fantômes à l'ancienne qui ne manquera pas il est vrai, de surprendre (comprendre frustrer) un spectateur à la recherche d'un frisson horrifique moderne plus traditionnelle et fragile.
Pas de jump scared faisandés et prévisibles, pas de CGI foireux où de longues scènes surnaturelles et surréalistes : la terreur se retrouve uniquement dans les situations au coeur desquelles sont catapultés les personnages, gravitant autour d'un récit initiatique/difficile passage à l'âge adulte d'un ado réservé, le tout saupoudré de quelques allusions discrètes à la rumination fantastique et réfléchie sur la terrifiante omniprésence aux smartphones et notre dépendance abusive à ceux-ci; une évolution technologique qui, ironiquement, est devenue une vraie plaie scénaristique pour tout écrivain horrifique.
Difficile d'y percevoir alors (tant mieux ?) les pattes de ses deux producteurs de renoms - Jason Blum et Ryan Murphy -, pas forcément coutumier ni habile dans l'horreur psychologique à combustion lente, où celle-ci sert l'histoire et non l'inverse, où celle-ci pousse résolument plus à la réflexion qu'à une terreur fugace.
Collant presque presque religieusement au texte de King - à quelques appropriations/modifications près -, qui lui-même s'était inspiré d'un épisode de The Twilight Zone (l'excellent Night Call), le film reprend l'histoire au coeur de Gates Falls (en Nouvelle-Angleterre, on est chez Stephen King) et au milieu des années 2000, d'un jeune gamin issu de la classe ouvrière, Craig, embauché par un mystérieux milliardaire reclus nommé John Harrigan, pour lui faire la lecture dans son manoir géant, avant que les deux ne développent une amitié improbable jusqu'à l'arrivée de... l'Iphone (true story).
Chacun a le sien et en devient dépendant jusqu'à ce que le plus âgé meurt, que le plus jeune glisse le téléphone du vieil homme dans la poche de sa veste juste avant que le couvercle de son cercueil ne soit fermé et qu'après lui avoir envoyé un SMS, l'horreur face son office...
Tout en retenue dans son fantastique intime et personnel qui se fait une allégorie plutôt habile de notre dépendance autant que de notre refus (incapacité ?) à nous délester de ce qui nous fait du mal, Mr Harrigan's Phone mise sur une ambiance gentiment lugubre et malsaine où ce sont nos - mauvais - choix qui nous définissent et rongent lentement nos âmes.
Un conte noir a l'ancienne peut-être un poil trop étiré, le film n'en est pas moins une sympathique et nostalgique évasion porté par un solide tandem Jaeden Martell/Donald Sutherland et une subtile partition de Javier Navarrete.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Donald Sutherland, Jaeden Martell, Kirby Howell-Baptiste, Joe Tippett,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h44min.
Synopsis :
Dans une petite ville, l'amour des livres et de la lecture rapproche Craig, un adolescent, et M. Harrigan, un vieux milliardaire reclus. Mais quand M. Harrigan décède, Craig découvre que tout n'est pas mort et terminé. Il se retrouve étrangement capable de communiquer avec son ami par-delà la mort grâce à son iPhone. Cette histoire d'apprentissage surnaturelle prouve que certains liens sont indestructibles.
Critique :
Tout en retenue dans son fantastique intime qui se fait une allégorie subtile de notre refus à nous délester de ce qui nous fait du mal, #MrHarrigansPhone mise sur une ambiance gentiment lugubre où ce sont nos - mauvais - choix qui nous définissent et rongent lentement nos âmes. pic.twitter.com/7TuYpblulc
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) October 7, 2022
N'écoutez pas forcément les avis un tantinet faciles et placez gentiment Mr Harrigan's Phone - Le Téléphone de M. Harrigan par chez nous - d'un John Lee Hancock pourtant en pilote automatique, dans la liste des sympathiques adaptations de l'oeuvre de Stephen King, une bonne petite histoire de fantômes à l'ancienne qui ne manquera pas il est vrai, de surprendre (comprendre frustrer) un spectateur à la recherche d'un frisson horrifique moderne plus traditionnelle et fragile.
Pas de jump scared faisandés et prévisibles, pas de CGI foireux où de longues scènes surnaturelles et surréalistes : la terreur se retrouve uniquement dans les situations au coeur desquelles sont catapultés les personnages, gravitant autour d'un récit initiatique/difficile passage à l'âge adulte d'un ado réservé, le tout saupoudré de quelques allusions discrètes à la rumination fantastique et réfléchie sur la terrifiante omniprésence aux smartphones et notre dépendance abusive à ceux-ci; une évolution technologique qui, ironiquement, est devenue une vraie plaie scénaristique pour tout écrivain horrifique.
Difficile d'y percevoir alors (tant mieux ?) les pattes de ses deux producteurs de renoms - Jason Blum et Ryan Murphy -, pas forcément coutumier ni habile dans l'horreur psychologique à combustion lente, où celle-ci sert l'histoire et non l'inverse, où celle-ci pousse résolument plus à la réflexion qu'à une terreur fugace.
Copyright Nicole Rivelli/Netflix |
Collant presque presque religieusement au texte de King - à quelques appropriations/modifications près -, qui lui-même s'était inspiré d'un épisode de The Twilight Zone (l'excellent Night Call), le film reprend l'histoire au coeur de Gates Falls (en Nouvelle-Angleterre, on est chez Stephen King) et au milieu des années 2000, d'un jeune gamin issu de la classe ouvrière, Craig, embauché par un mystérieux milliardaire reclus nommé John Harrigan, pour lui faire la lecture dans son manoir géant, avant que les deux ne développent une amitié improbable jusqu'à l'arrivée de... l'Iphone (true story).
Chacun a le sien et en devient dépendant jusqu'à ce que le plus âgé meurt, que le plus jeune glisse le téléphone du vieil homme dans la poche de sa veste juste avant que le couvercle de son cercueil ne soit fermé et qu'après lui avoir envoyé un SMS, l'horreur face son office...
Tout en retenue dans son fantastique intime et personnel qui se fait une allégorie plutôt habile de notre dépendance autant que de notre refus (incapacité ?) à nous délester de ce qui nous fait du mal, Mr Harrigan's Phone mise sur une ambiance gentiment lugubre et malsaine où ce sont nos - mauvais - choix qui nous définissent et rongent lentement nos âmes.
Un conte noir a l'ancienne peut-être un poil trop étiré, le film n'en est pas moins une sympathique et nostalgique évasion porté par un solide tandem Jaeden Martell/Donald Sutherland et une subtile partition de Javier Navarrete.
Jonathan Chevrier