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[CRITIQUE] : Les Murs Vagabonds


Réalisateur : Hiroyasu Ishida
Acteurs : avec les voix de Daiki Yamashita, Kana Hanazawa, Nana Mizuki,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Animation, Aventure, Famille, Fantastique.
Nationalité : Japonais, Américain.
Durée : 2h00min

Synopsis :
Kosuke et Natsume ont grandi dans le même immeuble et sont amis d'enfance. Un jour d'été, les deux collégiens découvrent un bâtiment sur le point d'être démoli, et se retrouvent soudain en proie à un étrange phénomène, entourés d'un vaste océan à perte de vue ! Pourront-ils rentrer chez eux ? Leur voyage d'adieu commence…



Critique :


L'avantage, autant que les inconvénients, de l'offre exponentielle de sorties débarquant à la fois en salles et sur les plateformes de streaming, fait que nous n'avons parfois (bon, tout le temps) pas le temps d'en découvrir ne serait-ce que la moitié, ce qui est dans un sens assez grisant (contrairement aux cinéphiles ayant tout vu, lu où analysé), puisque l'on a toujours quelque chose à voir, mais aussi furieusement frustrant tant on est obligé de faire des choix et de laisser énormément de séances de côté - souvent parce que l'on a même pas connaissance de leur sortie.
C'est le cas du dernier né du studio Colorido, Drifting Home aka Les Murs Vagabonds d'Hitoyasu Ishida (le très beau Le Mystère des Pingouins), jolie récit initiatique autant qu'une tendre exploration sur l'importance du pouvoir de l'amitié, embaumé dans un surnaturel attachant.

Copyright Netflix

Partant d'un pitch presque prétexte (une bande de gamins japonais - amis et anciens amis comme rivaux - explorant un immeuble à l'abandon supposément hanté, se retrouvent coincés dans celui-ci alors qu'une averse torrentielle inonde les rues environnantes, déloge le bâtiment et les envoie flotter vers la mer, où ils doivent récupérer la nourriture des autres bâtiments flottants qu'ils traversent pour survivre), Ishida déroule une narration complexe voire même un poil trop fastidieuse (le film a au moins une bonne vingtaine de minutes en trop), jonglant à la fois entre le film d'aventure et le teen movie introspectif, pour mieux sonder autant les affres enthousiasmants de l'enfance que la dureté du passage à l'âge adulte (entre anxiété et aliénation), au coeur d'un univers instable à la frontière entre réalité et fantaisie - symbole d'une société nippone à la stabilité constamment remise en cause par une nature puissante et imprévisible.
Esthétiquement lumineux et émotionnellement touchant, Les Murs Vagabonds ne casse pas trois pattes à un canard unijambiste mais s'avère une belle bulle de légèreté tendre et surréaliste, sur une poignée de mômes liés par la peur commune de grandir.


Jonathan Chevrier