[FUCKING SERIES] : Uncoupled saison 1 : Quadra et (rocambolesque) célibat
(Critique - avec spoilers - de la saison 1)
En apparence, si toute rupture est difficile à digérer (sauf pour quelques exceptions évidemment) à tout âge, cela devient cependant encore plus compliqué à gérer à mesure que nous vieillissons et que l'horloge de la vie nous rappelle plus durement sa vulnérabilité.
Difficile tant au coeur des habitudes et routines réconfortantes qui nous font supposer avec certitude que passé un certain cap, la personne avec qui nous sommes est celle qui nous suivra jusqu'à la toute fin, il n'y a rien de plus dur que de tout recommencer à zéro, peut importe d'où l'on part.
C'est ce constat doux-amer qui sert de point de départ à la nouvelle série de Darren Star chapeauté par Netflix, Uncoupled, où finalement la question consistera davantage à savoir s'aimer plutôt qu'à trouver quelqu'un avec qui partager sa vie.
On y suit les aléas du quadra Michael (Neil Patrick Harris, comme toujours formidable, dans ce qui est sans doute la performance la plus personnelle à ce jour), dont le compagnon et âme soeur, Colin, a décidé de le quitter au pire moment qui soit.
Même s'ils sont ensemble depuis dix-sept ans, le couple ne s'est jamais marié ce qui implique que Michael n'a même pas une minute pour plaider sa cause et tenter de sauver ce qui ne peut l'être, une relation gangrenée par la routine plan-plan du quotidien.
Michael a beau être amer et en colère, il est surtout dévasté et incapable de communiquer ses émotions, alors qu'il est totalement démuni dans un monde du célibat 2.0 avec lequel il n'est pas familier, qui pensait qu'il serait toujours en sécurité avec la sécurité de sa relation pour le définir.
Face à ce choc, il peut cependant recevoir les précieux - où non - conseils d'amis qui sont tous à des étapes différentes de leur propre vie amoureuse : Billy est un météorologue joueur qui fuit ses sentiments tandis que Stanley est un marchand d'art qui encourage Michael à ré-activer sa sexualité à coups de relations sans lendemains, et que la pétillante Suzanne est la collègue autant que l'épaule réconfortante qui ne mâche absolument pas ses mots...
À l'instar du monument Sex and The City dont on pourrait vulgairement arguer qu'il expose ses problématiques au coeur d'un univers riche et privilégié (voire même très blanc, ce qui n'est pas totalement faux), Uncoupled ne doit pourtant se voir que comme un fantasme mousseux, une bulle de champagne légère façon émouvante et délicieuse comédie où l'on s'attache aux confusions, aux chagrins et à l'impatience d'un homme lancé sur la rugueuse mais essentielle voie de l'acceptation et de la connaissance de soi.
Sans atteindre l'excellence de feu Looking ni totalement annihilé les tropes familiers de son style, Star les rend ici sensiblement moins irritant que pour la kitschissime Emily in Paris, en croquant une histoire feel good et empathique qui vient sensiblement plus du coeur qu'elle ne sert de banderole fébrile et faussement idéaliste de l'American Dream.
À tel point que l'on a réellement hâte de revoir Michael et ses amis pour une seconde saison.
Jonathan Chevrier
En apparence, si toute rupture est difficile à digérer (sauf pour quelques exceptions évidemment) à tout âge, cela devient cependant encore plus compliqué à gérer à mesure que nous vieillissons et que l'horloge de la vie nous rappelle plus durement sa vulnérabilité.
Difficile tant au coeur des habitudes et routines réconfortantes qui nous font supposer avec certitude que passé un certain cap, la personne avec qui nous sommes est celle qui nous suivra jusqu'à la toute fin, il n'y a rien de plus dur que de tout recommencer à zéro, peut importe d'où l'on part.
C'est ce constat doux-amer qui sert de point de départ à la nouvelle série de Darren Star chapeauté par Netflix, Uncoupled, où finalement la question consistera davantage à savoir s'aimer plutôt qu'à trouver quelqu'un avec qui partager sa vie.
Copyright Barbara Nitke/Netflix |
On y suit les aléas du quadra Michael (Neil Patrick Harris, comme toujours formidable, dans ce qui est sans doute la performance la plus personnelle à ce jour), dont le compagnon et âme soeur, Colin, a décidé de le quitter au pire moment qui soit.
Même s'ils sont ensemble depuis dix-sept ans, le couple ne s'est jamais marié ce qui implique que Michael n'a même pas une minute pour plaider sa cause et tenter de sauver ce qui ne peut l'être, une relation gangrenée par la routine plan-plan du quotidien.
Michael a beau être amer et en colère, il est surtout dévasté et incapable de communiquer ses émotions, alors qu'il est totalement démuni dans un monde du célibat 2.0 avec lequel il n'est pas familier, qui pensait qu'il serait toujours en sécurité avec la sécurité de sa relation pour le définir.
Face à ce choc, il peut cependant recevoir les précieux - où non - conseils d'amis qui sont tous à des étapes différentes de leur propre vie amoureuse : Billy est un météorologue joueur qui fuit ses sentiments tandis que Stanley est un marchand d'art qui encourage Michael à ré-activer sa sexualité à coups de relations sans lendemains, et que la pétillante Suzanne est la collègue autant que l'épaule réconfortante qui ne mâche absolument pas ses mots...
Copyright Barbara Nitke/Netflix |
À l'instar du monument Sex and The City dont on pourrait vulgairement arguer qu'il expose ses problématiques au coeur d'un univers riche et privilégié (voire même très blanc, ce qui n'est pas totalement faux), Uncoupled ne doit pourtant se voir que comme un fantasme mousseux, une bulle de champagne légère façon émouvante et délicieuse comédie où l'on s'attache aux confusions, aux chagrins et à l'impatience d'un homme lancé sur la rugueuse mais essentielle voie de l'acceptation et de la connaissance de soi.
Sans atteindre l'excellence de feu Looking ni totalement annihilé les tropes familiers de son style, Star les rend ici sensiblement moins irritant que pour la kitschissime Emily in Paris, en croquant une histoire feel good et empathique qui vient sensiblement plus du coeur qu'elle ne sert de banderole fébrile et faussement idéaliste de l'American Dream.
À tel point que l'on a réellement hâte de revoir Michael et ses amis pour une seconde saison.
Jonathan Chevrier