[CRITIQUE] : Sundown
Réalisateur : Michel Franco
Acteurs : Tim Roth, Charlotte Gainsbourg, Iazua Larios,...
Distributeur : Ad Vitam
Budget : -
Genre : Drame, Thriller.
Nationalité : Mexicain, Français, Suédois.
Durée : 1h23min.
Synopsis :
Une riche famille anglaise passe de luxueuses vacances à Acapulco quand l’annonce d’un décès les force à rentrer d’urgence à Londres. Au moment d’embarquer, Neil affirme qu’il a oublié son passeport dans sa chambre d’hôtel. En rentrant de l’aéroport, il demande à son taxi de le déposer dans une modeste « pension » d’Acapulco...
Critique :
Si l'on joue la carte de la définition stricto sensu du titre du nouveau long-métrage du cinéaste mexicain Michel Franco, Sundown peut être traduit par " soleil couchant ", une référence directe au coucher du soleil donc qui, symboliquement, porte en lui une sorte de tristesse mélancolique, éliminant les insatisfactions du jour pour mieux attiser les attentes du lendemain.
Un entre-deux suspendu dans le temps et fait d'attentes donc, qui correspond parfaitement à la condition dans laquelle gravite Neil Bennett (un Tim Roth sévèrement impénétrable), alors qu'il passe des vacances paisibles à Acapulco avec sa soeur Alice et ses enfants.
Une famille de privilégiés qui, s'ils sont depuis toujours à l'abri du besoin ne le sont pas des maux de la vie, puisqu'ils sont frappés par le décès soudain de leur mère, obligeant tout ce petit monde à revenir à Londres pour gérer les funérailles et la lourde bureaucratie de l'héritage de cette dernière.
Excepté Neil, qui feint d'avoir oublié son passeport pour mieux se détacher du noyau familial et rester à Acapulco, se perdant lentement mais sûrement dans une sorte d'aventure personnelle et existentielle qui ne donne absolument rien à son auditoire.
Car une fois que l'on suit le personnage dans sa fuite en avant et son insondable tourment intérieur, on ne fait que s'éteindre lentement avec lui dans une errance où le temps devient infini et où tout espoir de compréhension se dilue dans une inertie irritante, tant Franco ne laisse jamais pointer une hypothétique finalité à son mal-être.
Si le malaise intérieur de Neil et son désir de rompre avec tout lien familial sont évidents, impossible en revanche de pleinement comprendre et suivre émotionnellement le cheminement intérieur que le réalisateur a tenté de trace à son égard.
Nébuleux, Sundown est surtout une expérience férocement frustrante et éreintante, frappée par un faux rythme et la répétition constante des mêmes actions jour après jour, une atmosphère pesante complètement immergée dans le vide des actions et du regard de Neil (qui observe le monde qui l'entoure assis au soleil, plongé dans une contemplation intérieure dont on ne comprend jamais l'objet).
Les ultimes instants, plus révélateurs sur l'aliénation de son protagoniste titre, n'y font rien tant nos capacités d'empathie ont trop longtemps été mise à rude épreuve (un comble pour un film qui dépasse péniblement les quatre-vingts minutes), et la narration nous laisse émotionnellement détaché du cœur du récit.
Le cinéma de Franco a toujours été celui de sensation décortiqué sous toutes les coutures face caméra, mais rarement ses chaos organisés auront suscités autant d'insatisfaction et de désintérêt qu'ici et ce malgré les performances impliqués de Charlotte Gainsbourg et - surtout - Tim Roth.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Tim Roth, Charlotte Gainsbourg, Iazua Larios,...
Distributeur : Ad Vitam
Budget : -
Genre : Drame, Thriller.
Nationalité : Mexicain, Français, Suédois.
Durée : 1h23min.
Synopsis :
Une riche famille anglaise passe de luxueuses vacances à Acapulco quand l’annonce d’un décès les force à rentrer d’urgence à Londres. Au moment d’embarquer, Neil affirme qu’il a oublié son passeport dans sa chambre d’hôtel. En rentrant de l’aéroport, il demande à son taxi de le déposer dans une modeste « pension » d’Acapulco...
Critique :
Nébuleux, #Sundown se fait une expérience frustrante et éreintante plongée dans une contemplation intérieure dont on ne comprend jamais l'objet, Franco mettant tout du long à rude épreuve nos capacités d'empathie autant qu'il nous laisse émotionnellement détaché du cœur du récit. pic.twitter.com/l3y6e21QQP
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) July 25, 2022
Si l'on joue la carte de la définition stricto sensu du titre du nouveau long-métrage du cinéaste mexicain Michel Franco, Sundown peut être traduit par " soleil couchant ", une référence directe au coucher du soleil donc qui, symboliquement, porte en lui une sorte de tristesse mélancolique, éliminant les insatisfactions du jour pour mieux attiser les attentes du lendemain.
Un entre-deux suspendu dans le temps et fait d'attentes donc, qui correspond parfaitement à la condition dans laquelle gravite Neil Bennett (un Tim Roth sévèrement impénétrable), alors qu'il passe des vacances paisibles à Acapulco avec sa soeur Alice et ses enfants.
Une famille de privilégiés qui, s'ils sont depuis toujours à l'abri du besoin ne le sont pas des maux de la vie, puisqu'ils sont frappés par le décès soudain de leur mère, obligeant tout ce petit monde à revenir à Londres pour gérer les funérailles et la lourde bureaucratie de l'héritage de cette dernière.
Excepté Neil, qui feint d'avoir oublié son passeport pour mieux se détacher du noyau familial et rester à Acapulco, se perdant lentement mais sûrement dans une sorte d'aventure personnelle et existentielle qui ne donne absolument rien à son auditoire.
Copyright Ad Vitam |
Car une fois que l'on suit le personnage dans sa fuite en avant et son insondable tourment intérieur, on ne fait que s'éteindre lentement avec lui dans une errance où le temps devient infini et où tout espoir de compréhension se dilue dans une inertie irritante, tant Franco ne laisse jamais pointer une hypothétique finalité à son mal-être.
Si le malaise intérieur de Neil et son désir de rompre avec tout lien familial sont évidents, impossible en revanche de pleinement comprendre et suivre émotionnellement le cheminement intérieur que le réalisateur a tenté de trace à son égard.
Nébuleux, Sundown est surtout une expérience férocement frustrante et éreintante, frappée par un faux rythme et la répétition constante des mêmes actions jour après jour, une atmosphère pesante complètement immergée dans le vide des actions et du regard de Neil (qui observe le monde qui l'entoure assis au soleil, plongé dans une contemplation intérieure dont on ne comprend jamais l'objet).
Les ultimes instants, plus révélateurs sur l'aliénation de son protagoniste titre, n'y font rien tant nos capacités d'empathie ont trop longtemps été mise à rude épreuve (un comble pour un film qui dépasse péniblement les quatre-vingts minutes), et la narration nous laisse émotionnellement détaché du cœur du récit.
Le cinéma de Franco a toujours été celui de sensation décortiqué sous toutes les coutures face caméra, mais rarement ses chaos organisés auront suscités autant d'insatisfaction et de désintérêt qu'ici et ce malgré les performances impliqués de Charlotte Gainsbourg et - surtout - Tim Roth.
Jonathan Chevrier