[CRITIQUE] : Cha Cha Real Smooth
Réalisateur : Cooper Raiff
Acteurs : Cooper Raiff, Dakota Johnson, Evan Assante, Leslie Mann,...
Distributeur : Apple TV +
Budget : -
Genre : Drame, Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h47min
Synopsis :
Etudiant fraichement diplômé mais un peu perdu, Andrew, 22 ans, est contraint de retourner vivre avec sa famille dans le New-Jersey. Particulièrement doué pour mettre l’ambiance, il décroche un job de chauffeur de salle lors des bat et bar mitsvas des amis de son petit frère. Lorsqu'il se lie d’amitié avec Domino, une jeune mère, et sa fille Lola, Andrew se découvre enfin une vocation, même si ce n’est pas forcément la sienne/celle qui lui correspond.
Critique :
Les coming of age movie ont une sérieuse tendance à souvent se concentrer sur les adolescents, car les années de lycée couplées à la puberté et tout ce qui y est intimement lié, est évidemment la période la plus pertinente et prospère pour exprimer tous les énormes changements qui bousculent une jeune existence avant le - difficile - passage à l'âge adulte.
Mais nous savons tous, à différents degrés, que les premiers pas au coeur même de la vie d'adulte ne sont pas moins semés d'embûches, cette période transitoire où nous ne sommes pas encore totalement sortis de la jeunesse, mais pas encore pleinement un adulte à part entière non plus.
C'est cette entre-deux qui est capturé et exploré de manière juste et enthousiaste par le multi-casquette (scénariste, réalisateur et acteur) Cooper Raifff avec son deuxième effort, Cha Cha Real Smooth (qui s'inscrit d'ailleurs dans la parfaite continuité de son premier film, Shithouse), qui s'extirpe gentiment des carcans et clichés de la comédie dramatique existentialo-sentimentale pour tracer sa propre voie.
Une voie articulée autour de l'empathique Andrew (Reiff lui-même), 22 ans au compteur, un diplôme universitaire en poche mais sans le plan de vie/carrière/ambition avec.
Obligé de retourner vivre chez sa mère (magnifique Leslie Mann) et son beau-père, il bosse quelques temps dans un petit resto de centre commercial avant de se trouver un talent dans l'animation de bat mitzvah, et c'est là qu'il va faire la connaissance de la jolie maman célibataire qu'est Domino (Dakota Johnson, dans l'un de ses meilleurs rôles), dont elle et sa fille assistent régulièrement aux célébrations...
La majorité (quasi-totalité ?) des wannabe cinéastes partiraient de se postulat de départ pour broder une romance facile et gentiment réconfortante, mais Reiff et ses 25 ans au compteur, préfère ce terreau familier pour dégainer un récit existentiel beaucoup plus complexe, où chaque personnage - brossé avec soin - ne semble jamais vraiment à sa place, chacun essayant toujours de comprendre ce qu'ils veulent de la vie et comment l'obtenir.
Andrew est très à l'aise avec les adolescents mais n'a aucun amis adultes, Domino est plus jeune que toutes les autres mamans, tandis qu'Andrew ne peut s'empêcher de tirer à vur sur son beau-père Greg et la différence d'âge qui existe entre lui et sa mère.
C'est moins un thème qu'un courant sous-jacent annonçant subtilement qu'il est furieusement difficile de trouver sa voie dans une société de dictat qui nous impose la conformité autant que la compétitivité extrême.
Dénué de tout jugement facile et porté par une profonde compassion pour ses personnages tendrement maladroits (auxquels la caméra et la narration laissent suffisamment d'espace pour exister), optimiste autant qu'il est déchirant, force est d'avouer qu'il y a un charme nostalgique et une maturité très " Cameron Crowe " qui se dégage de Cha Cha Real Smooth, une oeuvre délicate, solaire et sensible jamais artificielle, qui s'amuse de sa familiarité évidente pour mieux nous emporter par sa sincérité.
Un vrai petit bonbon mis en scène avec douceur et sous fond d'ode à l'émancipation et à l'amour au pluriel - et à tous les âges -, parfait pour la saison.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Cooper Raiff, Dakota Johnson, Evan Assante, Leslie Mann,...
Distributeur : Apple TV +
Budget : -
Genre : Drame, Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h47min
Synopsis :
Etudiant fraichement diplômé mais un peu perdu, Andrew, 22 ans, est contraint de retourner vivre avec sa famille dans le New-Jersey. Particulièrement doué pour mettre l’ambiance, il décroche un job de chauffeur de salle lors des bat et bar mitsvas des amis de son petit frère. Lorsqu'il se lie d’amitié avec Domino, une jeune mère, et sa fille Lola, Andrew se découvre enfin une vocation, même si ce n’est pas forcément la sienne/celle qui lui correspond.
Critique :
Dénué de tout jugement et porté par une profonde compassion pour ses persos tendrement maladroits, optimiste autant qu'il est émouvant, il y a un charme nostalgique et une maturité so "Cameron Crowe" qui se dégage de #ChaChaRealSmooth, bijou de feel good movie délicat et sensible pic.twitter.com/0VTczBHNiB
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) June 17, 2022
Les coming of age movie ont une sérieuse tendance à souvent se concentrer sur les adolescents, car les années de lycée couplées à la puberté et tout ce qui y est intimement lié, est évidemment la période la plus pertinente et prospère pour exprimer tous les énormes changements qui bousculent une jeune existence avant le - difficile - passage à l'âge adulte.
Mais nous savons tous, à différents degrés, que les premiers pas au coeur même de la vie d'adulte ne sont pas moins semés d'embûches, cette période transitoire où nous ne sommes pas encore totalement sortis de la jeunesse, mais pas encore pleinement un adulte à part entière non plus.
C'est cette entre-deux qui est capturé et exploré de manière juste et enthousiaste par le multi-casquette (scénariste, réalisateur et acteur) Cooper Raifff avec son deuxième effort, Cha Cha Real Smooth (qui s'inscrit d'ailleurs dans la parfaite continuité de son premier film, Shithouse), qui s'extirpe gentiment des carcans et clichés de la comédie dramatique existentialo-sentimentale pour tracer sa propre voie.
Copyright Apple TV+ |
Une voie articulée autour de l'empathique Andrew (Reiff lui-même), 22 ans au compteur, un diplôme universitaire en poche mais sans le plan de vie/carrière/ambition avec.
Obligé de retourner vivre chez sa mère (magnifique Leslie Mann) et son beau-père, il bosse quelques temps dans un petit resto de centre commercial avant de se trouver un talent dans l'animation de bat mitzvah, et c'est là qu'il va faire la connaissance de la jolie maman célibataire qu'est Domino (Dakota Johnson, dans l'un de ses meilleurs rôles), dont elle et sa fille assistent régulièrement aux célébrations...
La majorité (quasi-totalité ?) des wannabe cinéastes partiraient de se postulat de départ pour broder une romance facile et gentiment réconfortante, mais Reiff et ses 25 ans au compteur, préfère ce terreau familier pour dégainer un récit existentiel beaucoup plus complexe, où chaque personnage - brossé avec soin - ne semble jamais vraiment à sa place, chacun essayant toujours de comprendre ce qu'ils veulent de la vie et comment l'obtenir.
Andrew est très à l'aise avec les adolescents mais n'a aucun amis adultes, Domino est plus jeune que toutes les autres mamans, tandis qu'Andrew ne peut s'empêcher de tirer à vur sur son beau-père Greg et la différence d'âge qui existe entre lui et sa mère.
C'est moins un thème qu'un courant sous-jacent annonçant subtilement qu'il est furieusement difficile de trouver sa voie dans une société de dictat qui nous impose la conformité autant que la compétitivité extrême.
Copyright Apple TV+ |
Dénué de tout jugement facile et porté par une profonde compassion pour ses personnages tendrement maladroits (auxquels la caméra et la narration laissent suffisamment d'espace pour exister), optimiste autant qu'il est déchirant, force est d'avouer qu'il y a un charme nostalgique et une maturité très " Cameron Crowe " qui se dégage de Cha Cha Real Smooth, une oeuvre délicate, solaire et sensible jamais artificielle, qui s'amuse de sa familiarité évidente pour mieux nous emporter par sa sincérité.
Un vrai petit bonbon mis en scène avec douceur et sous fond d'ode à l'émancipation et à l'amour au pluriel - et à tous les âges -, parfait pour la saison.
Jonathan Chevrier