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[CRITIQUE] : Murder Party


Réalisateur : Nicolas Pleskof
Avec : Alice Pol, Miou-Miou, Eddy Mitchell, Pascale Arbillot, Pablo Pauly, Gustave Kervern, Sarah Stern, Zabou Breitman,...
Distributeur : BAC Films
Budget : -
Genre : Comédie, Policier.
Nationalité : Français.
Durée : 1h43min.

Synopsis :
Jeanne Chardon-Spitzer, brillante architecte, se voit confier la réhabilitation du somptueux manoir des Daguerre, étrange famille à la tête d’un empire du jeu de société. Quand César, le patriarche, est retrouvé assassiné en pleine Murder Party, Jeanne est entraînée dans un jeu d’enquête grandeur nature pour démasquer le meurtrier.



Critique :


Sa campagne promotionnelle, où plutôt sa seule et unique affiche, avait quasiment catapulté le premier long-métrage de Nicolas Pleskof dans les limbes du - sale - statut de rip-off mal luné et peu inspiré, tant elle pompait allègrement (mais ce n'était pas la seule à le faire, soyons honnêtes) et ce jusque dans la colorimétrie, le cadre voire même la position de ses comédiens, celle du génial À Couteaux Tirés de Rian Johnson, dernier vrai succès en date - et donc modèle à dupliquer - du whodunit.
D'autant qu'il est incroyablement facile de tirer sur l'ambulance d'un cinéma français qui ne sort que très rarement de sa zone de confort, et encore plus sur le terrain foutrement balisé de la comédie populaire.
Pourtant, où plutôt contre toute attente, Murder Party, malgré quelques scories évident, a finalement plus d'un atout dans son sac et s'avère certes un whodunit férocement référencé (avec justement, des références plus où moins bien digérées), mais aussi et surtout une comédie gentiment pop qui se fait une héritière tardive du monument 8 Femmes de François Ozon.

Copyright Kazak Productions

Assumant tout du long les contours (très) théâtraux de son parti pris, le film roule sa bosse avec un enthousiasme et une assurance rares, dégainant une partie de Cluedo tragi-comique géante (une " Murder Party " comme l'annonce le titre, ayant pour cadre un vieux château) sous fond de jeux de dupes et de règlements de comptes familiaux aux petits oignons, ou les rebondissements plus où moins lisibles et les joutes verbales - majoritairement - savoureuses viennent booster une narration volontairement ronronnante, même si habile et rythmée.
Mais ce n'est pas tant dans son intrigue, ses clins d'oeil (très) prononcés aux références du genre où son humour volontairement burlesque (souvent jusqu'à l'excès) que la surprise qu'incarne sa vision réside mais bien dans le perfectionnisme presque maniaque apporté par Pleskof, pour préserver l'ambiance nostalgique et ludique des jeux de plateaux - mais pas que - familiaux; que ce soit dans la caractérisation sommaire mais efficace de ses personnages (tous croqués en rapport à leurs caractéristiques facilement identifiables), son environnement savamment familier (et intelligemment usé) où son esthétisme savoureusement rétro et coloré (coucou Wes Anderson).
Ajoutez à ça une mise en scène plutôt enlevée et un casting enjoué et totalement voué à sa cause (tout le monde s'éclate, et ça transparaît pleinement à l'écran), et Murder Party se transforme dès lors en une petite excentricité fun et appliquée qui vaut décemment son pesant de pop-corn... qui l'eût cru ?


Jonathan Chevrier


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