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[CRITIQUE] : Blacklight


Réalisateur : Mark Williams
Avec : Liam Neeson, Aidan Quinn, Taylor John Smith,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Action, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h48min.

Synopsis :
Travis Block intervient pour le compte du FBI lorsque toutes les autres options ont été épuisées. Ses méthodes impliquent souvent la manière forte. Quand on lui ordonne de faire taire un agent qui souhaite révéler à la presse les méthodes du Bureau, il comprend qu’il est devenu le pion d’une terrible machination. Déterminé à faire éclater la vérité, il se lance dans un combat contre ceux avec lesquels il a l’habitude de travailler. Mais lorsque ses adversaires s’attaquent à ses proches, Travis retourne ses méthodes contre ses anciens employeurs et il n‘aura aucune pitié.



Critique :


Depuis Taken, claque violente et frontale, complètement jouissive pour tout amateur de cinéma burné, Liam Neeson est devenu le nouveau cauchemar des Albanais, mais surtout le nouveau porte étendard des quinquagénaires un chouïa usés mais qui en ont encore dans le pantalon et dans le chargeur pour défourailler un max de méchants.
Un Charles Bronson des temps modernes, en plus expressif et attachant, mais surtout en mille fois plus dangereux, et surtout quand il n'a plus de flingue en main.
Squattant désormais nos salles obscures quasiment chaque année avec la même envie de liquider tout ce qui passe sur son chemin (et assez souvent avec son cinéaste chouchou Jaume Collet-Serra à la barre), il nous revient donc en ses premières heures de 2022 avec une nouvelle " badasserie " : Blacklight de Mark Williams (déjà derrière le pas forcément bandant The Good Criminal), B movie répondant exactement et surtout parfaitement à ce que l'on attend sur grand écran d'une aventure avec ce bon vieux Liam, dans ses maigres qualités tout comme dans ses innombrables défauts.

Copyright Ben King

Énième bisserie limitée et maladroite uniquement basée sur le fait que Liam Neeson lui donne une certaine forme de légitimité en le portant de bout en bout sur son seul et unique nom, la péloche se veut comme une fusion - faussement - explosive entre le thriller politique, le B movie d'action sous Prozac et le drame familial, un cocktail tellement familier à ce que le comédien dégaine quasiment tous les ans depuis plus d'une décennie, que l'on est forcément en terrain conquis avant même la fin de la première bobine.
Ce qui nous conforte - douloureusement - dans l'idée peut rassurante qu'à l'instar de Bronson, Neeson pourrait très bien faire cela jusqu'à ses quatre-vingts ans, sans que la moindre remise en question ne vienne rouiller cette mécanique de croisière trop bien huilée pour lui.
Vissé sur un pitch torché sur un bout de serviettes en papier d'un fast food lambda (un agent du FBI spécialisé sauvetage de la peau des agents d'infiltration, pense à la retraite et à renouer avec sa fille, avant de se retrouver au coeur d'un complot gouvernementale lié à sa propre agence), Blacklight n'est jamais totalement la bisserie complotiste ingénieuse et solide qu'il rêve d'être, avançant apathiquement à travers les rebondissements d'une intrigue aussi énergique qu'un paresseux en rute, et qui se sabote minutieusement autant qu'elle empêche tout personnage de pleinement exister.

Copyright Ben King

Pas dénué de quelques savoureuses saillies de boomer (ses dialogues faisandés sur la culture des réseaux sociaux, dégueulés comme de grandes déclarations sociétales entre deux ronflements), chiche en action et enfilant les perles avec une gourmandise malsaine, Blacklight se fait une Neesonerie bas de gamme faîte uniquement pour payer les factures, à peine digeste pour un amateur de bisserie fragile, et encore plus loin de son canapé et de sa télévision.
Comme le dit l'adage, si chaque histoire à besoin d'un héros, force est d'admettre qu'un héros comme Neeson a besoin de meilleures histoires pour s'exprimer.
Mais encore faudrait-il que celui-ci veuille encore y prêter attention, lui qui est devenu un héros à louer à un stade résolument moins alarmant il est vrai, que ce bon vieux Bruce Willis...


Jonathan Chevrier