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[CRITIQUE] : The Protégé

Réalisateur : Martin Campbell
Acteur : Maggie Q, Samuel L. Jackson, Michael Keaton, Robert Patrick,...
Budget : -
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Nationalité : Américain.
Genre : Action, Thriller.
Durée : 1h41min

Synopsis :
Rembrandt et Anna sont les deux plus grands assassins du monde. Pendant des années, ils ont parcouru le monde et se sont disputés des contrats de grande envergure. Quand le mentor d’Anna, Moody, est assassiné, les anciens ennemis forment une alliance. Ils retournent au Vietnam afin de mettre la main sur l'assassin.



Critique :


À une heure ou le mot DTV ne veut plus forcément rien dire, que ce soit autant à cause des affres de la pandémie que de l'explosion des plateformes de streaming, il y a quelque chose de savoureusement régressif à découvrir une bande telle que The Protégé de Martin Campbell même si, ironiquement, c'est du côté d'une plateforme (Amazon Prime Vidéo, qui avait déjà dégainé l'excellent Copshop de Joe Carnahan plus tôt ce mois-ci, et sensiblement dans la même vibe) qu'on peut le découvrir dans l'hexagone.
Sorte de retour en arrière au coeur des 80s, où des réalisateurs renommés pouvaient joyeusement aller s'encanailler à concocter du divertissement musclé et oubliable, tout droit destiné à garnir les rayons des vidéoclubs; le dernier long-métrage en date de Campbell ne s'embarasse d'aucune fioriture (comprendre : complexité, subtilité ou même cohérence) et va strictement à l'essentiel : divertir son auditoire en bonne péloche du samedi soir qui se respecte, et qui ne demande uniquement que les pizzas et les bières soient dressées, pour faire son office.

Copyright Lionsgate

N'allant jamais plus loin que sa formule prétexte et simple - mais pas simpliste, la nuance est importante - ne le laisse entendre (un mix gentillet entre Leon et Nikita, ou l'on suit un temps le duo formé par une tueuse à gages et son mentor, rencontré en pleine guerre du Vietnam, jusqu'à ce que l'aîné se fasse zigouiller et que son élève est déterminée à découvrir par qui et pourquoi), tout en embrassant pratiquement tous ses attributs pulpeux et caricaturaux avec gourmandise (avec Richard Wenk - The Equalizer, 16 Blocks, The Expendables 2 -, au scénar, c'est évident que ça ne pétera pas dans le mélodrame sirupeux); le film croque juste ce qu'il faut des personnages qui ne se définissent que par leurs actions et leurs interactions les uns avec les autres (et non par une écriture distinctement concrète ou vaguement substantielle), et survole même quasiment toutes les pistes qu'il lance, quand il ne leur offre pas des résolutions un brin risible.
Mais comme toute bisserie qui se respecte, The Protégé frappe fort et justifie pleinement sa vision pour les petits plaisirs jouissifs qu'il dégaine avec un aplomb incroyable.

Copyright Lionsgate

Rendant toutes ses scènes d'action généreuses et punchy (notamment grâce à une mise en scène dynamique qui trouve toujours un moyen de garder le langage visuel limpide et concis - bien aidé par la photo de David " Speed Racer " Tattersall -, ainsi qu'un montage purgé d'une multitude de coupures inutiles), même avec des icônes vieillissantes comme Samuel L. Jackson (excellent) et Michael Keaton (gentiment on fire), autant qu'il laisse planer tout du long une volatilité enthousiaste et étrangement/maladroitement amusante, au-dessus de sa bobine; la péloche est surtout la preuve sur pellicule que la trop rare Maggie Q aurait pu/du connaître une toute autre carrière, au sein d'un cinéma d'action qui ne compte pas tant d'actrice de sa trempe.
Inoffensif et facile autant qu'il est chapeauté avec confiance et savoir-faire, The Protégé ne casse pas trois pattes à un canard unijambiste, mais son essence furieusement 80s/90s saura parler au plus nostalgiques des spectateurs - comme nous.


Jonathan Chevrier


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