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[LES CARNETS DE L’ÉTRANGE] : Jour 6



Étrange Festival cuvée 2021 : J-6.


Le rendez-vous de la rentrée pour les cinéphiles parisiens est, comme chaque année, L’Étrange Festival et son lot de curiosités venues des quatre coins du monde. Né en 1993, l’évènement prend place, cette année et comme d’habitude, au Forum des images, dans le centre de la capitale. C’est un immanquable pour tous les passionnés d’horreurs, de genre, de bizarre, de tout ce qui sort des écrans conventionnels et qu’on ne verrait pas ailleurs. Cette année, le festival propose sa traditionnelle compétition, sa sélection Mondovision, ses découvertes de nouveaux talents et ses trouvailles de documentaires mais aussi des cartes blanches et focus. La réalisatrice Lynne Ramsay a ainsi amené quelques œuvres avec elle, tout comme Pierre Bordage. On retrouve, enfin, des projections des films de Atsushi Yamatoya, un focus Fred Halsted et trois films de Yûzô Kawashima.

C’est un programme fort alléchant auquel on est ravi d’assister. Nos rédacteurs se font un plaisir de découvrir, pour vous, ces inédits ou ces rétrospectives.

Qui dit lundi dit nouvelle semaine à L’Etrange Festival. Manon et Léa étaient de la partie, avec un programme différent pour chacune. Léa démarre sa journée en Corée avec Night Of The Undead, un film de Jeong-Won Shin. Manon avait déjà découvert le film lors de sa première projection et n’avait pas été convaincue. Léa est plus enthousiaste devant cette histoire qu’elle décrit comme celle d’ « un mari et sa femme, couple parfait qui joue d’aegyo (mimiques excessivement mignonnes et ridicules, particulièrement appréciées en Corée du Sud) dans un étalage de leur amour harmonieux. » Elle poursuit : « Le film choisit cette séquence d’ouverture pour mieux nous plonger dans l’univers propre sur lui et convenable de So-Hee, cette pharmacienne bien sous tous rapport fière de son nouveau mari et prête à s’en vanter auprès de toutes ses copines. Mais le vernis va rapidement craquer alors qu’elle découvre qu’il la trompe non pas avec une mais avec cinq femmes différentes… en une journée. Et ce n’est pas le plus horrible ! Forte de ce pitch, cette comédie n’a pas grand-chose d’horrifique, mais tout d’humoristique, et sait arracher des rires sincères. La photographie toute lisse, digne des meilleurs dramas, montre un Séoul où on donne tout pour l’apparence. Avec sa galerie de personnages et ses retournements incessants, le film fait passer un excellent moment à défaut d’être mémorable. »

© D.R.

C’est au tour de la « séance spéciale » de Zaï Zaï Zaï Zaï pour Manon. Cette adaptation du roman graphique culte est réalisée par François Desagnat et est présentée dans le cadre des séances spéciales de L’Etrange Festival. Fabrice est poursuivi par les autorités depuis qu’il a oublié sa carte de fidélité au supermarché. Il n’a plus qu’un seul espoir : regagner la Lozère. Notre rédactrice a apprécié cette comédie absurde, « menée par une excellente direction des comédiens, visiblement très inspirés. Zaï Zaï Zaï Zaï s’essouffle un peu sur la fin mais reste sympathique, jouant avec bonne humeur des situations sans sens de notre quotidien. »

© Cinéfrance Studios - TF1 Studios - Apollo Films

De son côté, Léa découvre Censor, un film d’horreur britannique de Prano Bailey-Bond, présenté dans le cadre de la sélection « Nouveaux talents ». Dans l’Angleterre thatchérienne des années 80, en pleine chasse aux video nasties, Enid, une jeune femme au passé douloureux, est chargée de repérer les films d’horreur à censurer ou à interdire. Tombant sur une œuvre réveillant ses terribles souvenirs, elle va chercher à en démêler les secrets, à ses risques et périls. On laisse la parole à notre rédactrice : « Sur le postulat passionnant de suivre un office de censure des video nasties, ces films d’horreurs extrêmes où les pires sont montrées, ce Censor révèle avant tout une actrice extraordinaire. Niamh Algar habite complètement l'univers feutré eighties du métrage avec sa haute silhouette et son regard triste. Elle porte ce film court et efficace, ancré dans suffisamment de mystère et de malaise pour intriguer, avec sa culpabilité passée et ses démons à exorciser. Les images intercalées de films visionnés pour être censurés ou non mettent le spectateur dans cette même position de jugement que la protagoniste. La reconstitution est parfaite, la réalité se perd dans le bruit de la télévision, le rembobinage devient obligatoire. Je suis complètement conquise, et j’espère retrouver très bientôt cette excellente actrice dans d’autres films. Où est-ce que je peux acheter la VHS de Censor ? »

© D.R.

A défaut d’avoir une VHS, le film sera rediffusé vendredi 17 septembre à 18h45.

La journée de Manon se termine au Canada, avec Bad Dreams, le deuxième long-métrage de Anthony Scott Burns. Sarah, 18 ans, fuit sa mère et vit entre un parc et la chambre de sa meilleure amie Zoe. Toutes les nuits, l’adolescente fait d’étranges cauchemars. Un jour, elle accepte de participer à une étude rémunérée sur le sommeil mais les objectifs du laboratoire ne sont pas si clairs… Manon en tire ces quelques mots : « Bad Dreams est à appréhender comme une expérience sensorielle. Il suit le parcours désespéré d’une héroïne sans attaches, perdue dans sa solitude et effrayée par les évènements qui l’entourent. Le scénario sert l’onirisme du film, il n’a pas beaucoup de sens et on peut clairement lui reprocher de passer à côté de certaines thématiques mais la façon dont l’œuvre sert, jusqu’au bout, son concept, reste fascinant. L’expérience sensorielle passe aussi par un visuel impressionnant, avec des créatures extrêmement bien conçues, semblant sortir des légendes urbaines sur les rêves. Anthony Scott Burns assume pleinement sa proposition dont il a été le scénariste, le directeur de la photographie et leur monteur mais aussi, le compositeur en collaboration avec Electric Youth, qui nous offre une bande originale exceptionnelle pour les fans du genre. »

© D.R.

S’il est dommage que le film ne bénéficie pas d’une sortie salle pour profiter de l’immersion complète qu’il propose, vous pouvez le retrouver en VOD sur Canal VOD, Orange et UniversCiné.

Bad Dreams était précédé par le court-métrage franco-belge T’es morte Hélène, réalisé par Michiel Blanchart. Un jeune homme reste en contact avec le fantôme de sa défunte petite-amie, qui devient vite envahissante. Il souhaite à présent profiter de sa vie et décide de la quitter, mais Hélène a un peu de mal à accepter la rupture. Manon admet être restée un peu de marbre devant ce film qui a pourtant effectué un beau petit parcours dans des festivals : « L’humour de T’es morte Hélène devient vite un peu lourd et étouffe son émotion dans des situations lassantes. Le deuil n’est pas vraiment traité, c’est surtout un prétexte pour avoir une jolie scène de fin. Ce n’est pas honteux mais ça manque cruellement d’une vraie tonalité et de consistance. »

C’est au tour des nos envoyées spéciales de retrouver le pays des rêves, pour attaquer, en pleine forme, une nouvelle journée de projections le lendemain.


La Fucking Team (Manon Franken)



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