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[CRITIQUE] : Kate


Réalisateur : Cédric Nicolas-Troyan
Acteurs : Mary Elizabeth Winstead, Michiel Huisman, Woody Harrelson,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Action, Thriller, Aventure.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h46min

Synopsis :
Minutieuse et prodigieusement douée, Kate est l'exemple même de la machine à tuer parfaitement rodée et au sommet de son art. Mais voilà qu'un jour elle échoue à éliminer sa cible, un yakuza à Tokyo. Elle découvre alors qu'elle a été empoisonnée et va subir une exécution par mort lente qui lui laisse moins de 24 heures pour se venger de ses assassins. Tandis que son corps se délabre à vitesse grand V, Kate se lie d'amitié avec la fille de l'une de ses anciennes victimes.



Critique :


Au sein de la (très) longue galerie d'actionners burnés et old school qui ont précédé le succès surprise de John Wick, Kate du frenchy Cédric Nicolas-Troyan (The Huntsman : Winter's War), catapulté directement sur Netflix, n'est clairement pas le plus déshonorant des rip-off - loin de la même -, et ce en grande partie grâce à la présence lumineuse et crédible de Mary Elizabeth Winstead, véritable force motrice d'une intrigue aussi familière que furieusement prétexte.
Dans un mélange hautement explosif de violence décomplexée, d'action solidement charpentée et d'un humour un poil régressif, le tout emballé à une vitesse folle, la comédienne campe une tueuse à gages experte (et élevée à la dure dans l'apprentissage froid du métier) vivant dans la bouillante nation nippone, engoncé autant dans un cercle infructueux de violence, que dans un quotidien désenchanté ou son désir de se connecter à autrui (soit une vie normale), et aussi fort que ses regrets d'avoir mené une existence aussi solitaire.

Copyright Jasin Boland/Netflix

Mais à force de se créer un joli carnet de victimes du côté des yakuzas et de continuellement accepter la mission de trop, cette Terminator au féminin (qui encaisse autant de coups qu'elle en donne) va se perdre dans une série d'événements - tout en embarquant au passage, la fille d'un ancien contrat - qui la laisseront empoisonnée et avec seulement plus que vingt-quatre heures à vivre.
Suffisant cela dit, pour déchaîner l'enfer sur terre et obtenir sa vengeance, avant d'accepter son destin irréversible...
Embaumé dans l'ambiance techno-furieuse et sous néons d'une Tokyo en ébullition (ce qui lui donne de facto un style visuel accrocheur), Kate embrasse tous les tropes du revenge movie sauce assassin avec une gourmandise effrontée, pour mieux incarner une gentille bisserie autant inoffensive que captivante, allant constamment droit au but.
Prévisible has hell, usant de manière fétichiste son cadre en en faisant une toile de fond aussi élégante qu'artificielle (jusque dans le casting de seconds couteaux, sous-utilisé et limite accessoire), mais emballé avec entrain dans l'action, entre les gunfights musclés et des empoignades solidement chorégraphiées; le film se fait plus le cousin au féminin d'un Hyper Tension (avec cette fois aucun espoir de survie) ayant troqué son acide pour de la Juvamine, qu'un ersatz des récents Bloody Milkshake et Jolt dont il est bien plus nerveux et jouissif - même s'il est écrit avec la même truelle cabossée.

Copyright Jasin Boland/Netflix

Même s'il ne s'élève jamais vraiment au-dessus des influences dont il s'inspire pour son chaos sanglant, le film de Troyan, qui a plus ou moins conscience de ses limites (même dans son sous-texte féministe, esquissé mais pas trop), fait agréablement bien le café, armé d'une énergie et d'une cohérence bien venue (son héroïne est humaine et sa chair souffre autant qu'elle fait souffrir).
De la pure péloche du samedi soir efficace et badass qui ne ment jamais sur la marchandise, que demander de plus ?


Jonathan Chevrier