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[CRITIQUE] : Honeydew

Réalisateur : Devereux Milburn
Acteurs :  Sawyer Spielberg, Malin Barr, Barbara Kingsley,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Epouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h46min.

Synopsis :
Un jeune couple est contraint de trouver refuge dans la maison d'une vieille fermière et de son fils particulier. Ils commencent bientôt à avoir des envies étranges et des hallucinations...



Critique :



Sur le papier, gageons que le premier passage au long-métrage de l'habitué du court Devereux Milburn flairait gentiment le réchauffé, même s'il est vrai que c'est toujours dans les vieux pots que l'on fait - logiquement - les meilleures soupes : un couple tout mignon se retrouve coincé dans la cambrousse (foutue bagnole, comme d'habitude), et la seule aide qui se présente à eux est incarnée par une famille dérangée, vivant dans une baraque littéralement au milieu de nulle part - syndrome Texas Chainsaw Massacre.
Fort heureusement, le bonhomme prend ses tropes plus que familiers pour concocter sa propre tambouille fiévreuse entre le road trip horrifique idiosyncratique et décalé dans l'Amérique rurale, et le petit thriller tendu, sinistre et sauvage tout droit sortie des 70s.

Dark Star Pictures

Prenant son temps pour installer sa terreur (trop peut-être, tant on lui taillerait bien un petit bout de gras d'un quart d'heure), le film perturbe lentement mais sûrement autant son cadre que le comportement trouble - et troublé - de ses personnages (avec son couple vedette mal assortis mais étonnamment empathique), laissant quelques coudées d'avance - mais pas trop - à son spectateur pour déceler ce qui ne va pas, tout en jouant la carte d'un humour dépravé qui, évidemment, cite directement le plus populaire des efforts de Tobe Hooper.
Mais là où Milburn fait fort dans son processus de citation/réappropriation, c'est qu'il étire sur une durée conséquente le malaise tonal distillé par la fameuse scène du " dîner ", déformant le temps comme la réalité (à coups d'hallucinations diverses) avec un vrai travail technique (de la bande sonore efficace à la photographie saissisante de Dan Kennedy, en passant par le score percutant et synthétique dérangeant John Mehrmann), accentuant de facto la folie de ses protagonistes mais surtout un vrai sentiment d'imprévisibilité au moins aussi loufoque que la nuit infernale qu'il dépeint (qui aurait parié sur un caméo improbable de Lena Dunham dans un tel film ?).
Pas fait pour tous les palais, Honeydew ravive l'esprit de l'horreur rurale nord-américaine des 70s tout en se parant d'un vrai présent contemporain.
Une vraie petite bande de festivals quoi.


Jonathan Chevrier


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