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[CRITIQUE] : Bad Trip

Réalisateur : Kitao Sakurai
Avec : Eric André, Lil Rel Howery, Tiffany Haddish, Michaela Conlin,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h26min


Synopsis :
Par le producteur de "Jackass", cette comédie tournée en caméra cachée suit deux amis dans un road trip où ils enchaînent blagues et pitreries avec de vrais anonymes.




Critique :


Humoriste gonzo n'ayant jamais peur de jouer des extrêmes et de - souvent - son physique, pour provoquer au minimum des réactions - et au mieux des rires - de son auditoire, le désopilant Eric André est un visage réjouissant et singulier de la comédie US qui est résolument allé à la bonne école, sorte de petit frère énervé de Johnny Knoxville et de Sacha Baron Cohen qui n'a peur de rien devant une caméra.
Rien d'étonnant donc à l'idée de le voir porter une sorte d'OFNI incarnant la fusion entre les délires turbo-débiles (donc géniaux) de Jackass, et l'aspect road-movie mélangeant scènes scriptées et caméra cachée à la Borat, avec Bad Trip - tout est dans le titre - de Kitao Sakurai, odyssée trash dans la droite mouvance de The Eric André Show et destiné à booster un brin le calendrier du mois mars d'un Netflix étonnamment muet ses dernières semaines (pour mieux rebondir cet automne).

Copyright Netflix

Partiellement scénarisé (enfin, on se comprend, il y a une petite base pour justifier le délire) mais surtout majoritairement improvisé, le film et son pitch facile (l'histoire suit Chris/André et son pote Bud Malone/Howery qui traversent tous les États-Unis pour que le premier puisse retrouver la fille de ses rêves à New York et pour se faire, il prenne la voiture de la soeur du second, une condamnée fraîchement évadée de prison, et qui est bien décidée à retrouver les deux lascars pour se venger et sa précieuse bagnole), fait monter d'un cran le concept délirant du road movie à la Borat en laissant sur le bord de la route l'aspect satirico-politique des aléas de Borat Sagdiyev, pour mieux multiplier les idioties potaches et dingues... vraiment dingues (au point qu'elles mettent parfois la vie des comédiens en jeu).
Si tous les gags - à la limite du scandaleux - ne font pas forcément mouche (même s'il révèle volontairement le bon chez plusieurs intervenants anonymes involontaires, assez effrayés face à un tel jusqu'au-boutiste), et qu'un tel humour absurde et extrême en laissera sûrement plus d'un sur le carreau, Bad Trip est une folie destructurée, décomplexée et surréaliste qui s'amuse à flirter entre les lignes du grossier/cradingue et du loufoque, de la sincèrité et du choquant.


Jonathan Chevrier