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[SƎANCES FANTASTIQUES] : #25. Saam gaang yi

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Parce que les (géniales) sections #TouchePasAMes80s et #TouchePasNonPlusAMes90s, sont un peu trop restreintes pour laisser exploser notre amour du cinéma de genre, la Fucking Team se lance dans une nouvelle aventure : #SectionsFantastiques, ou l'on pourra autant traiter des chefs-d'œuvres de la Hammer que des pépites du cinéma bis transalpin, en passant par les slashers des 70's/80's ; mais surtout montrer un brin la richesse d'un cinéma fantastique aussi abondant qu'il est passionnant à décortiquer. Bref, veillez à ce que les lumières soient éteintes, qu'un monstre soit bien caché sous vos fauteuils/lits et laissez-vous embarquer par la lecture nos billets !


#25. 3 Extrêmes de Fruit Chan, Park Chan-Wook et Takashi Miike (2004)

3 Extrêmes n’est pas un film, ce sont trois films, de 3 réalisateurs de 3 nationalités différentes ; Fruit Chan, Park Chan-Wook et Takashi Miike sont respectivement hong-kongais, coréen et japonais.
Chaque réalisateur explore une facette du genre de l’horreur, sur le même modèle que le triptyque Trois Histoires de l’au-delà. Les films ne se ressemblent pas mais chacun dérange et bouscule à sa manière.

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Le premier élément de la trilogie, Nouvelle Cuisine de Fruit Chan, raconte l’histoire d’une ancienne actrice consommant des raviolis bien particuliers pour conserver sa jeunesse. Le film parle avec beaucoup de justesse de la condition féminine et de sa dimension horrifique. En effet, la cuisine, la beauté et la contraception/fertilité sont des affaires de femmes, mais ces activités et ces contraintes ne sont pas des lieux de paix. 
Avec son esthétique naturaliste et ses actrices fabuleuses, Nouvelle Cuisine est un court très réussi. Si vous aimez ce film, je vous encourage à visionner son adaptation en long-métrage, du même nom, qui développe des aspects de l'intrigue très pertinents et forts autours du couple et de la fidélité, que le court ne fait qu'effleurer.

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Réalisé par Park Chan-Wook, Cut est le second et le plus long des trois films. Alternant entre horreur et comédie, parfois au sein d’une même scène, il parle sans détour de la violence de la lutte des classes et des sexes dans la société moderne mais profondément inégalitaire qu’est la Corée du Sud contemporaine (ça vous rappelle quelque chose, non ?).
La première scène est une mise en abîme, un film dans le film, une introduction qui nous signifie qu’il ne faut peut-être pas prendre le film trop au sérieux. Puis l’œuvre mute pour devenir un huis clos éprouvant, Cut a tout pour surprendre et je ne vous révèlerais rien de plus au sujet de son intrigue.
Véritable virtuose de la caméra, Park Chan-Wook peine cependant à vraiment faire décoller l’histoire qu'il tente de raconter, alourdissant parfois son propos avec des effets de style superfétatoires. 
Mais peut-être que Cut souffre surtout de la comparaison avec les autres films du triptyque.

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Box, qui lui succède, est le plus contemplatif de ces trois films. Un voyage gris et froid où se mêlent rêve et cauchemar. La réalisation extrêmement sobre de Takashi Miike met en valeur un propos fort sur la culpabilité, le deuil et la sororité. Miike porte un regard cruel mais tendre sur ses personnages. Il est une parfaite conclusion de ce triptyque qui va decrescendo dans le gore mais crescendo dans l’angoisse et la gêne.
Pour ceux qui sont déjà fan de la production d’Asie de l’Est, ce triptyque est un must-seen, notamment pour sa mise en perspective des points communs et des différences au sein des productions d'horreur asiatiques. Bien que très peu comparables entre elles dans la forme, il subsiste une récurrence de certaines thématiques : les relations économiques, les relations femmes/hommes, la responsabilité individuelle, etc.
Et pour ceux qui sont non-initiés qui ne savent pas par où commencer, cette courte trilogie est une parfaite porte d'entrée.


Marie-Laure