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[FUCKING SERIES] : Daybreak saison 1 : Bienvenue à Zombiel... Glendale !


(Critique - avec spoilers - de la saison 1)



Si l'on a tendance à de plus en plus saluer sa politique cinéma, avec un enthousiasme non feint, gageons que ce que fait Netflix de son giron séries à une sérieuse habitude désormais à nous irriter au plus haut point, tant elle tue dans l'oeuf artistiquement certaines de ses meilleures créations, soit en les laissant dépérir créativement parlant, soit en les annulant purement et simplement de sa grille de diffusion, sans que cela soit toujours pleinement justifier (les audiences, et encore...).
Reste que les belles surprises ne sont jamais bien loin (Unbelievable, Raising Dion), et qu'il est difficile parfois de ne pas porter de l'intérêt à des productions qui savent nous draguer avec un savoir-faire certain, comme Daybreak, nouvelle création originale façon teen movie post-apocalyptique barré et zombiesque.


Copyright Ursula Coyote/Netflix

Adaptation du comic éponyme de Brian Ralph concoctée par Brad " San Andreas " Peyton et Aron Eli " Heroes " Coleite, dominée par une irrévérence qui rappelle clairement Bienvenue à Zombieland (coïncidence où pas, sa suite débarque dès mercredi dans les salles obscures hexagonales, et squatte déjà les salles US) de Ruben Fleischer, dont elle s'installe comme la seule héritière sur ses dix dernières années (lui qui était déjà l'héritier du cinéma de feu George Romero et de la petite bombe culte Shaun of The Dead d'Edgar Wright), la série s'articule autour des aléas d'une bande d'ados vivant dans la ville fictive de Glendale, qui vont devoir faire face à une invasion zombies... singulière.
En effet, la faute à ce qui ressemble à une attaque nucléaire, les morts - et ils sont nombreux - persécutent les vivants et se transforment en bêtes avides de chair, rendant la vie difficile aux survivants qui, eux-mêmes, se la rende encore plus compliquée en se divisant en clans/gangs tout droit sortie du cultissime Les Guerriers de la Nuit (ou presque) de Walter Hill.
Référencé Daybreak?
Pas qu'un peu, entre les canons du genre zombiesque et post-apo (Mad Max II en tête, évidemment), le show en est tellement gorgée qu'elle en oublierait presque une règle essentielle pour tout essai fantastico-horrifique : une abondance de références ne remplacera jamais une histoire solide.
Et si l'on s'amuse en plus à plonger tête la première dans la prévisibilité la plus primaire (on a vu les dix épisodes avant même de terminer le tiers de cette première saison), et à aligner les clichés en masse, que cela soit ceux que l'on prend volontairement en grippe pour les détourner (assez souvent en vain), ou ceux qui nous colle involontairement à la peau; c'est quasiment une mission impossible pour pleinement marquer son auditoire et s'inscrire comme une vraie réussite.


Copyright Ursula Coyote/Netflix

Ce qui n'empêche pas, assez paradoxalement d'ailleurs, au spectateur de prendre un pied assez sincère face à ce spectacle destroy cochant toutes les cases du divertissement populaire racoleur avec une frénésie vraiment communicative (c'est réellement, pour tous les publics), un plaisir purement bis qui nous rappellerait presque l'aspect régressif, gore et barré des bandes made in 80's (presque !).
Le cadre est aguicheur (superbes plans de désolation urbaine), le propos parfois ambitieux (une économie de dialogues souvent salutaire et un bon esprit général malgré un cruel absence d'enjeu dramatique), le casting convaincant (Alyvia Alyn Lind en tête) et l'irrévérence séduisante (explosion décomplexée du quatrième mur), soit tous les points stratégiques pour faire de Daybreak un monument facile du binge-watching, férocement enthousiasmant mais dont on aura sans doute oublié tous les tenants d'ici quelques sommeils.
Du jouissif calibré à la date de péremption limitée... mais est-ce si grave, docteur ?


Jonathan Chevrier