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[CRITIQUE] : The Pretenders


Réalisateur : James Franco
Acteurs : Jane Levy, Shameik Moore, Jack Kilmer, Bryan Cox, Juno Temple, James Franco, Dennis Quaid, ...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Drame
Nationalité : Américain
Durée : 1h37min

Synopsis :
Terry est un étudiant de cinéma obsédé par la Nouvelle vague française. Il trouve sa muse dans la mystérieuse et séduisante, Catherine, une actrice. Terry et son meilleur ami, Phil, tombent sous le charme de cette dangereuse créature. Après des années d'une relation à trois compliquée, Catherine devient de plus en plus énigmatique au point de mettre en sursis la vie d'un des deux hommes.

Critique :


Funambule de l'impossible au cinéma pas forcément toujours facile d'accès mais infiniment passionnant (plus que ses pourtant sympathiques potacheries avec la bande à Apatow), le trublion le plus anticonformiste du business de ces dix dernières années qu'est James Franco, un tout petit peu plus d'un an après le jouissivement barré The Disaster Artist (mise en images des arcanes de l'un des plus populaires pires films de l'histoire, The Room de Tommy Wiseau), signe à nouveau avec son nouveau long-métrage, The Pretenders, une expérience de cinéma à part, une lettre d'amour à la Nouvelle Vague (le cinéaste en est fou, et cela se sent) autant qu'au septième art en lui-même, certes définitivement moins drôle et maîtrisé son précédent essai, mais pas moins séduisant.
Articulé sur plusieurs années, autour d'un triangle passionnel attachant entre trois âmes, deux meilleurs amis depuis le lycée et la fille dont ils sont tombés amoureux, fanatiques du septième art dont ils se font l'éducation en même temps que celle des affres de l'amour, le métrage, qui cite souvent - et sans se cacher - les chefs-d'oeuvres Jules et Jim de Truffaut et Un Dernier Tango à Paris de Bertollucci, est une jolie et dramatique envolée filmique sur l'amour, les faux-semblants et l'amitié, qui ne souffre au final que de la passion dévorante qui l'habite.



Amoureux de ses personnages autant que de l'époque qu'il traverse langoureusement, Franco ne canalise jamais vraiment sa boulimie thématique  (la fragilité des coeurs, la liberté des 70's menacée par le spectre du Sida,...), quitte à laisser sur le carreau autant son auditoire que la pluie de petites lignes et sous-histoires qui émaillent son immense canevas à la durée raccourcie, ne faisant que restreindre son immense ambition.
Dommage, quand on sait que l'on se prend d'affection sans forcer pour le très empathique et tumultueux trio incarné par Shameik Moore (juste et définitivement trop rare), Jack Kilmer (touchant avec un visage poupon so DiCaprio) et Jane Levy (craquante), dont la sincérité qui s'en dégage, méritait sans doute plus de justesse dans l'écriture.
Reste que, même dans ses défauts, The Pretenders arrive à faire mouche dans nos petits coeurs de cinéphiles fragiles, et sa bande originale magnifique (signée Mark Kozalek), couplée à une photo sublime (signée Peter Zeitlinger) et à une interprétation générale au diapason, n'y sont décemment pas pour rien.
James Franco continue toujours à tourner avec une frénésie qui ferait presque pâlir Woody Allen donc, et c'est tant mieux.


Jonathan Chevrier

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