[CRITIQUE] : White House Down
Réalisateur : Roland Emmerich
Acteurs : Channing Tatum, Jamie Foxx, Maggie Gyllenhaal, Richard Jenkins, Jason Clarke, James Woods,...
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Budget : 150 000 000 $
Genre : Action.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h12min.
Synopsis :
Membre de la police du Capitole, John Cale vient de se voir refuser le job dont il rêvait : assurer la protection du président des États-Unis. Espérant éviter à sa fille une déception lorsqu’il lui apprendra la nouvelle, il l’emmène visiter la Maison-Blanche. C’est à ce moment qu’un groupe paramilitaire lourdement armé attaque le bâtiment. Alors que le gouvernement américain sombre dans le chaos, Cale va tenter de sauver sa fille, le président, et le pays tout entier…
Critique :
Plus encore que les flops plus ou moins retentissants d'After Earth (normal nous direz-vous, vu que c'est de la merde), Lone Ranger (bousillé par une pléthore de sales critiques injustifiées) et Pacific Rim (mis à part le fait que les spectateurs furent idiots de ne pas y être aller, nous n'avons pas d'autre explication), White House Down est l'échec le plus incompréhensible de cet été dans les salles US et mondiales, et ce pour la simple et bonne raison qu'il avait tout en lui pour être LE blockbuster qui pouvait fracasser la baraque.
Comme à la grande époque des productions d'action des 80's ou de celles signé Jerry Bruckheimer, la péloche incarnait l'équation parfaite du divertissement estival fédérateur, ce qu'il faut de corones, de jouissif et d'action pétaradante pour passer un bon moment dans les salles, coca à la main et pop corn dans la bouche.
Un réalisateur spectaculaire aux péloches aussi destructrices que triomphantes au box-office (Roland Emmerich), un des scénaristes les plus demandés du moment au script (James Vanderbilt, qui a d'ailleurs vendu son scénar à Sony pour la bagatelle de quatre millions de billets vert l'an dernier), et un casting détonnant, jonglant entre un phénomène en pleine gloire (Channing Tatum et la " Tatum-mania "), un performeur absolument génial (Jamie Foxx) et quelques-uns des meilleurs seconds-rôles d'Hollywood (Maggie Gyllenhaal, Jason Clarke, Richard Jenkins, James Woods,...), le tout virevoltant dans tous les sens sous un déluge d'explosion en tout genre, dans une White House on fire.
Yep, ce n'est pas original pour un sou, ça sent même foutrement le réchauffer même, des causes du récent Olympus Has Fallen, mais cela reste quand même salement alléchant, d’où mon incompréhension face à son insuccès vu que personnellement, moi il m'a plutôt fait kiffer dans les grandes largeurs, cet attentat bigger than life sur la baraque du Barack...
Maitre absolu du kaboom avec Michael Bay, Emmerich se fait ici foutrement plaisir, après une fresque historique aussi ennuyeuse que salement boudé au box-office, en démontant une nouvelle fois sa Maison Blanche adorée, aussi bien de l'intérieur comme de l'extérieur.
Celle-ci s'effondre comme un soufflet quand une poignée de mercenaires s'attaque à elle, et cherche à en déloger son chef, le président Sawyer, qui n'aura que pour seul espoir de salut John Cale, qui cherche justement à bosser dans son service de sécurité.
Ou comment faire d'une pierre deux coups comme on dit...
Aussi spectaculaire, énergique et explosif que nerveux et faussement patriotique (autre point commun entre le cinéma du Roland et celui du Bay), simpliste et bourrés de clichés et d’invraisemblances en tout genre (en même temps, les énormités scénaristiques sont souvent lot de ce genre de péloche), mais largement sauvé par une action et une tension sans aucun temps mort, White House Down est de ces plaisirs coupables instantané, summum génial du popcorn movie qui vous cloue de tout son long sur votre fauteuil, tout en s'assurant de constamment vous en mettre plein les mirettes.
Si son introduction est un peu longue et que ses réflexions sur la société actuelle sont assez faiblardes (sa critique de notre rapport à la technologie, entre autres), en revanche l'intrigue du film, certes archi classique, à au moins le mérite d'offrir une opposition inédite et rafraichissante à la nation la plus puissante du monde : elle-même !
En effet ici, pas de russes, de cubains, d'arabes ni de coréens, les ricains doivent faire face à une menace hautement réaliste et symbolique provenant de ses propres entrailles.
Un propos audacieux, vrai pied de nez à l'Amérique post- 11 septembre, qui n'est pas sans rappeler les grandes heures de la célèbre série 24 Heures Chrono, auquel le film emprunte d'ailleurs beaucoup.
Mais plus qu'emprunter à ses glorieux ainés - on pense également aux buddy movies immortalisés par la saga L'Arme Fatale -, White House Down leur rend un franc hommage, surtout en ce qui concerne son plus grand modèle, Die Hard, dont les points de comparaisons sont assez nombreux.
McClane et Cale partagent le même prénom (John), quasiment le même nom (à deux lettres près), ils sont deux représentants de la loi fana du marcel, mais surtout, les deux ont le sale chic de se retrouver au mauvais endroit au mauvais moment, avec pour obligation de sauver une pelleté de gens, dans lesquels font partis les femmes de leur vies (sa femme pour McClane, sa fille pour Cale).
Du Die Hard popcorn donc, pas meilleur - McTiernan oblige -, mais pas plus mauvais pour autant.
C'est du bon, ça se consomme sur place et surtout pas à emporter, vu qu'il est de ses films qui quittent la mémoire aussi vite qu'il fut projeté devant nos rétines émerveillées.
Quoiqu'un Tatum en marcel, bodyguard d'un Foxx à bazooka et Obama-esque, qui fait face à un Jason Clarke animale en crevure quatre étoiles, ça à quand même tout pour être un minimum mémorable.
Ça aurait pu être franchement génial, c'est déjà plutôt pas mal et dans le fond, difficile de ne pas s'en satisfaire dans un paysage Hollywoodien actuel qui ne laisse que peu de place aux B-movie spectaculaires et aux douces saveurs des 80's/90's.
Outré, humain, honnête et lourdement savoureux et nostalgique, bref, c'est du grand Roland comme on dit par chez nous.
Avis aux amateurs du genre et du bonhomme, sa cuvée 2013 est parmi ses meilleures...
Jonathan Chevrier