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[CRITIQUE] : Crazy Joe


Réalisateur : Steven Knight
Acteurs : Jason Statham, Vicky McClure, David Bradley (II),...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : $ 2 000 000
Genre :  Action, Thriller.
Nationalité : Américain et Britannique.
Durée : 1h40min.

Synopsis :
Ex-soldat des forces spéciales britanniques, Joey Jones se retrouve à la rue dans Londres après s’être enfui pour échapper à un procès en cour martiale. En s’introduisant par effraction dans un appartement inoccupé, il découvre de quoi recommencer une nouvelle vie.
Bientôt, il décroche un petit boulot dans un restaurant chinois. Plongeur, puis videur, il va peu à peu gravir les échelons pour devenir chauffeur et homme de main d’un ponte de la mafia chinoise. Sa volonté sans limite et sa force physique lui font rapidement gagner la confiance de ses employeurs qui l’ont surnommé "Crazy Joe".
En voulant retrouver son ancienne petite amie, Joey découvre qu’elle a été assassinée. Il se jure de tout faire pour la venger. Commence alors pour lui une plongée infernale dans les pires bas-fonds de Londres…


 Critique :

Quoi qu'en dise ses détracteurs - de plus en plus nombreux avec les années -, le Jason Statham de chaque semestre se fait toujours attendre avec une certaine impatience, ultime plaisir coupable du cinéma burné qu'Hollywood nous autorise encore à mirer dans les salles obscures.

Bien mieux foutu et sympathique que les tout aussi prolifique DTV de Steven Seagal, Dolph Lundgren, JCVD et Cie, les Statham movies ont toujours le mérite de mettre le british musclé dans de sacrés dispositions, digne des série B les plus délirantes des 80's.

Après avoir jouer au fanfaron transformiste entre les jambes de la toujours aussi bien conservé J-Lo, dans les rues ensoleillées de Miami il y a trois mois à peine, cette fois le Stat' devient un clochard ancien marine déserteur (et avec des cheveux !!!), paumé dans les rues de Londres et qui, après avoir tenté d’échapper à des agresseurs de clodos - nouveau hobbies de la pègre - atterrit dans l'appart vide d'un riche lascar, parti en vacances pendant 3 mois, et qui le précise sur sa messagerie au cas ou il ne s'en rappellerait plus lui-même.


Là-bas, Joe - comme l'indique le titre du film donc - décide d'user de tous les flingues du monsieur, mais aussi de tous ces costards et de tout son pognon, tant qu'à faire.
Et alors qu'il tente de refaire sa vie, en détruisant un peu tout ce qui passe sur son chemin, il s'entichera d'une nonne, comme si sa life n'était pas assez compliquer comme ça.

Autant le dire tout de suite - en même temps il est très difficile de le cacher -, Crazy Joe est con comme la lune, fauché à outrance (le film n'a même pas couté deux millions de dollars), au scénario aussi rachitique que le popotin des frangines Hilton, plombé par une romance sans intérêt et un traitement des personnages frôlant indécemment avec le néant.
Un putain de comble quand on sait que le dit script est signé par Steven Knight, scénariste du puissant Les Promesses de L'Ombre, et qui passe ici pour la première fois derrière la caméra.

Si on reconnait fortement sa patte par instant - les séquences symboliques se comptent à la pelle, tout comme son regard communautaire acéré - sa réalisation elle, est sans éclat, et limite même quasi-inexistante.
Un premier baptême du feu assez navrant donc, qui pousse souvent à rire - pas mal les colibris pour représenter le traumatisme de guerre du Joe - mais qui, étrangement, se laisser regarder sans grand ennui, et ce uniquement grâce à la composition tout en tatane d'un Statham des grands jours.


Si le roi de la castagne cherche de plus en plus à se diversifier depuis quelques années pour éviter de salement sombrer dans les tréfonds de la série B - heureusement quand même, qu'il en soit des franchises populaires The Expendables et Fast and Furious - force est d'admettre qu'il n'est jamais aussi bon que lorsqu'il joue du Statham pur jus.
Loin d'être épuisé depuis plus de dix piges maintenant, et le premier Transporteur qui l'a fait connaitre du grand public, la Statham's Touch fait toujours le boulot, entre gros coups dans la gueule et punchlines savoureuses, au sein d'un film au final produit uniquement par et pour sa seule personne.

Sincèrement, Parker était bien plus fun et réussi, sans pour autant casser des briques dans le cinéma d'action burné, c'est dire donc la petite déception qu'incarne ce Crazy Joe, à l'affiche bien plus alléchante et sur lequel on misait bien plus il y a encore peu.

Machiste, lourd, con mais remplit de bonnes scènes de fight par-ci par-là, le film n'est certainement pas celui qui permettra au chauve énervé de prouver ses talents d'acteurs - parce qu'il en a dans le capot le bougre -, mais il occupera très bien la mission que sa production lui avait imposé, à savoir servir de joli divertissement les samedis soir bières-pizzas entre potos.

Et c'est déjà pas si mal...


Jonathan Chevrier