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[CRITIQUE] : Arnaque à la Carte

 

Réalisateur : Seth Gordon
Acteurs : Melissa McCarthy, Jason Bateman, Amanda Peet, Robert Patrick, Maggie Elizabeth Jones, John Cho, Jon Favreau, Genesis Rodriguez,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : 35 000 000 $
Genre : Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h52min.

Synopsis : 
Diana mène grand train dans la banlieue de Miami, et s’offre tout ce dont elle a envie. Il n'y a qu'un souci: l’identité qu'elle utilise pour financer ses folies n’est autre que celle d’un chargé de comptes "Sandy Patterson Bigelow" qui vit à l'autre bout des États-Unis. N’ayant qu’une semaine pour traquer la fraudeuse avant que sa vie s’écroule, le véritable Sandy Bigelow Patterson prend la route vers le sud pour affronter la femme qui use d’un pouvoir total sur sa vie. Tandis qu'il essaye tour à tour de la séduire, de la soudoyer et de l'engueuler tout au long des 2500 kilomètres qui les conduisent à Denver, il comprendra vite à quel point il est difficile de récupérer son identité.


Critique :

Alors que la précieuse Arrested Development revient en ce moment même d'entre les morts grâce à une décision ingénieuse et on ne peut plus brillante de Netflix (on parlerait même d'un potentiel film sur grand écran pour conclure le tout en beauté), Jason Bateman, révélation number one de la série avec le toujours attachant Michael Cera, débarque donc comme à son habitude dans nos salles obscures à l'approche de l'été, avec sa petite péloche comique annuelle.

Infiniment plus discret que la quasi-intégralité de tous les showmen de l'humour outre-Atlantique, Frat Pack et Apatow and Co compris, tout en étant clairement l'un des membres les plus prolifiques et populaires au box-office, par chez nous cependant, le Jason est clairement inconnu au bataillon.
Bon, j'abuse certainement un chouïa vu que la majeur partie des cinéphiles ont surement vu son faciès grâce aux succès buzzés et remarqués de Juno et Comment Tuer son Boss ? sur nos terres.
Mais à par ça que dalle...

Soit au bas mot une putain d'injustice, que l'on espère vite réparé à l'issue de la sortie de cet Arnaque à la Carte, gros succès surprise au box-office US cette année (plus de 130 millions de $ de recettes), pour lequel le Bateman a su savamment s'entourer du réal de son hit Comment Tuer..., Seth Gordon, mais surtout de la nouvelle figure incontournable de la branche féminine de l'humour gras made in USA, la grande gueule désopilante Melissa McCarthy.
Autant dire que l'affiche promettait un beau match au sommet...


Et si le pitch est ultra-simpliste et rebattu (Sandy doit escorter de Miami à Denver Diana, l'arnaqueuse professionnelle qui a usurpé son identité), que son traitement pue le déjà-vu mille fois ailleurs (et parfois en mieux) et que certains gags sentent franchement le réchauffé, force est d'admettre qu'à près de deux heures de métrage, l'Arnaque fomentée par le trio Gordon/Bateman/McCarthy tient bien la route, grâce à un habile mélange de comédie et d'émotion, saupoudré de ci et là par des péripéties désopilantes à la limite du cartoonesque.

Road movie certes pas toujours bien rythmé (sa longueur ne l'aidant pas vraiment) mais efficace, la bande reste très proche dans le ton comme dans la forme, du récent Date Limite de Todd Philips (papa entre autres, de la franchise Very Bad Trip), avec qui elle partage le même couple de protagonistes à l'alliance improbable, la même tendance à laisser le champ libre aux délires burlesques et aux impros totalement barrées, les tueurs à gages aux trousses et le soucis monétaire en plus.

En Zach Galifinakis au féminin (quelle idée plus que logique d'ailleurs, de les avoir fait s'unir dans Very Bad Trip 3), Melissa McCarthy bouffe une nouvelle fois littéralement l'écran, de par sa grosse (dans le bon sens du terme) présence comique et son débit incroyable et unique (un comble quand on sait que Bateman a du l'imposer au forcing, le rôle étant pendant longtemps, promis à un homme).


Si celle-ci propose ici plus ou moins la même tambouille que pour Mes Meilleures Amies en un petit peu plus poussée (premier rôle oblige), dans la peau d'une escroc qui se repentit, looser agaçant et attachant en même temps, elle démontre cependant cette fois qu'elle a autre chose dans sa palette d'actrice, que les bons mots et les blagues mémorables, pour preuve notamment une dernière partie ou elle est particulièrement touchante.

Quand à lui Bateman, moins en roue libre et un poil en retrait face à sa challenger, n'en est pas moins toujours au top de sa forme.
Alors certes, il s'offre encore une fois un rôle de victime qui se révolte face à une injustice qu'il subit de plein fouet, mais comme le bonhomme excelle à ce jeu, comment peut-on réellement le blâmer si on prend toujours un sacré plaisir à le voir se faire malmener ?

Personnellement moi je ne peux pas, et si j'ai pris un malin plaisir à le voir être le souffre douleur de Kevin Spacey dans Horrible Bosses, j'en ai pris un encore plus gros à le voir subir les délires incontrôlables et déjantés de la miss McCarthy.


Remplissant son cahier des charges avec minutie et justesse sans réellement chercher à surprendre malgré une idée de départ fraichement novatrice (le vol d'identité), classique et loufoque comme il faut, parfois inégal niveau humour (à la différence de Horrible Bosses, qui lui ne souffrait d'aucun temps mort) mais sauvé par des seconds-rôles savoureux (Robert Patrick en tête, qui en prend plein la gueule, ainsi que la mignonne Maggie Elizabeth Jones, toujours aussi mimi que dans Nouveau Départ), Arnaque à la Carte aka Identity Thief en v.o, est un divertissement solide et drôle, pas original pour un sou on est d'accord, mais avec un casting à la bonne humeur tellement communicative qu'il est difficile de faire la fine bouche et de ne pas sortir de la salle le sourire aux lèvres.

Très eighties dans sa forme (ça a tout de même de jolis faux airs de buddy movie par moment), pas avare en bons sentiments (deux êtres que tout oppose et d'univers complètements différents, qui en ont plus à apprendre l'un de l'autre qu'il n'y parait de prime abord), tout autant qu'en blagues potaches et en effets spectaculaires, la péloche n'est pas la comédie US de l'année, mais elle a clairement le mérite d'être vu.

Surtout pour l’abatage exceptionnel de son duo titre, menée par une Melissa dans un Vrai premier rôle (il était temps !), et qui, à défaut d'être un canon de beauté, séduit tout de même bien son monde avec son humour sans limite ni pareil.


Jonathan Chevrier


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