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[CRITIQUE] : La plus belle pour aller danser


Réalisatrice : Victoria Bedos
Avec : Brune MoulinPhilippe KaterinePierre Richard, Loup Pinard,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français, Belge.
Durée : 1h32min

Synopsis :
Marie-Luce Bison, 14 ans, est élevée par son père dans une joyeuse pension de famille pour seniors dont il est le directeur. C'est bientôt la soirée déguisée de son nouveau collège : son père ne veut pas qu'elle y aille ... et de toute façon, elle n'est pas invitée. Mais poussée par Albert, son meilleur ami de 80 ans, Marie-Luce, s'y incruste, habillée en homme. Ce soir-là, tout le monde la prend pour un garçon… un garçon que l’on regarde et qui plait. Elle décide alors de s’inventer un double masculin prénommé Léo pour vivre enfin sa vie d’ado. Bien entendu, à la maison, la relation avec son père se complique.



Critique :


Au-delà des évasions légères de Cédric Klapisch, on ne peut pas réellement dire que le septième art hexagonal c'était montré sensiblement habile dans ses incursions au cœur d'un teen movie dominé de la tête et des épaules par nos camarades de l'autre côté de la Manche et de l'Atlantique.
Reste que quelques irréductibles gaulois ont tentés avec brio, de corriger le tir avec des péloches hautement recommandables (on pense instinctivement à Les Magnétiques de Vincent Maël Cardona, À l'Abordage de Guillaume Brac, le magnifique Falcon Lake de Charlotte Le Bon où même Les Météorites de Romain Laguna et Stella est amoureuse de Sylvie Verheyde).

Malgré toutes ses bonnes intentions, La plus belle pour aller danser (honte à toi si tu n'as pas la référence à Sylvie Vartan), estampillé premier long-métrage d'une Victoria Bedos qui tente de s'inscrire sur les plus (Monsieur et Madame Adelman, La Belle Époque) où moins (OSS 117: Alerte rouge en Afrique noire, Mascarade) glorieux de son frangin, n'est clairement pas fait de la même pellicule - et le mot est faible.

Copyright Jean-Claude LOTHER / FTV

On y suit les atermoiements de Marie-Luce (pétillante Brune Moulin), quatorze ans au compteur et un peu reluisant statut de collégienne conspuée et sans amis, elle qui vit dans une pension de famille pour seniors dirigée par son père (un Philippe Katerine toujours tendrement lunaire).
Un jour, elle s'incruste à une soirée costumée en garçon et s’invente un double masculin, Léo, qui a définitivement plus de succès auprès de ses camarades mais aussi et surtout d'Émile, dont elle tombe amoureuse alors que lui, craque pour... Léo.

Récit initiatique sur la découverte et l'affirmation de soi furieusement bancal, articulé autour d'une relation contrariée par le mensonge et une identité de genre encore fragile (et un premier amour bâti justement, sous le sceau du mensonge), où le travestissement en homme permet paradoxalement à sa jeune héroïne de gagner en confiance et en assurance, La plus belle pour aller danser ne sait jamais réellement sur quel pied valser entre la fable oniriquo-singulière et le portrait à la fois crédible et mélancolique d'une jeunesse contemporaine qui se cherche.
Ajouté à ça quelques gros clichés intello, une écriture manichéenne et des dialogues lourdaud et la coupe est (presque) pleine, malgré les toujours impeccable Philippe Katerine et Pierre Richard...


Jonathan Chevrier