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[CRITIQUE] : Fraté


Réalisatrices : Karole Rocher et Barbara Biancardini
Acteurs : Thomas Ngijol, Samir Guesmi, Marie-Ange Geronimi,...
Distributeur : Le Pacte
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h25min.

Synopsis :
À la suite de l’enterrement de son père, dans son village en plein milieu du maquis corse, Dumè découvre l’existence d’un frère, Lucien, avec qui il devra partager l’héritage laissé par le patriarche. À condition d’arriver à cohabiter un mois dans la maison familiale… Sous fond de légitimité culturelle et d’héritage immobilier un rapport de force va s’installer entre Lucien, le fils de sang, et Dumè, le fils adoptif…



Critique :


Peut-être un poil moins prolifique sur grand écran que son ancien camarade de jeu du Jamel Comedy Club, Fabrice Éboué, avec qui il a co-dirigé deux comédies - Case Départ et Les Crocodiles du Botswanga -, Thomas Ngijol n'en a pas moins sacrément roulé sa bosse au sein d'une comédie française qui ose peu se renouveler, en lui offrant quelques bifurcations salutaires que ce soit du côté des girons super-héroïque (Black Snake : La Légende du Serpent Noir), de celui sportif (Fast Life) où même SF (Les Cobayes).
C'est cependant vers celui potentiellement plus conventionnel mais pas moins divertissant, qu'on le retrouve en ses - presque - premières heures de l'été, aussi bien à l'écran qu'au scénario, avec Fraté, pure comédie populaire et familiale aussi bien devant que derrière la caméra, puisqu'il est dirigé par sa compagne Karole Rocher et la fille de celle-ci, Barbara Biancardini, mais aussi co-écrit par Patrick Rocher, le tout au coeur de la bouillonnante Corse et plus précisément dans le village natal de la réalisatrice, Vezzani.

Copyright Elise Pinelli

Tout un programme donc pour un petit bout de cinéma vissé sur l'énergie singulière et sensiblement atypique de l'île méditerranéenne, mais aussi du rapport de force qui unit deux frères (excellent duo Ngijol-Guesmi) que tout oppose : Dumé et Lucien, le premier - fils adoptif - apprenant l'existence du second - fils de sang d'origine africaine - à l'enterrement de son paternel, et avec qui il devra partager l’héritage à condition d’arriver à cohabiter un mois dans la maison familiale.
Évidemment, tout ne sera pas un long fleuve tranquille et les deux vont s'affronter pour l'héritage sous fond de légitimité culturelle, dans une sorte de fusion entre Bienvenue chez Les Ch'tis et Frangins malgré eux - toute propension gardée.
Aussi cousu de fil blanc et balisé qu'il est sympathique et malin dans sa manière de se jouer des clichés locaux sans tomber dans les méandres de la farce trop caricatural, Fraté n'a évidemment pas la même force que les films sur lesquels il louche gentiment, mais il a au moins le mérite de ne jamais trahir ses intentions et le public qu'il vise de tout son long.
Une bonne et charmante comédie, pas toujours juste et bien rythmée, mais qui mérite décemment son pesant de pop-corn.


Jonathan Chevrier