[SƎANCES FANTASTIQUES] : #77. El Perro
Parce que les (géniales) sections #TouchePasAMes80s et #TouchePasNonPlusAMes90s, sont un peu trop restreintes pour laisser exploser notre amour du cinéma de genre, la Fucking Team se lance dans une nouvelle aventure : #SectionsFantastiques, ou l'on pourra autant traiter des chefs-d'œuvres de la Hammer que des pépites du cinéma bis transalpin, en passant par les slashers des 70's/80's (et même les plus récents); mais surtout montrer un brin la richesse des cinémas fantastique et horrifique aussi abondant qu'ils sont passionnant à décortiquer. Bref, veillez à ce que les lumières soient éteintes, qu'un monstre soit bien caché sous vos fauteuils/lits et laissez-vous embarquer par la lecture nos billets !
#77. Les Crocs du Diable de Antonio Isasi (1977)
La figure du chien, considéré comme " le meilleur ami de l'homme " a souvent nourrie l'imaginaire du cinéma de genre, que ce soit dans des chefs-d'oeuvre cauchemardesques (Cujo, d'après King), d'honnêtes thrillers (Dressé pour Tuer) où de gentils nanars (The Breed, Max, Le Meilleur Ami de l'Homme), mais rarement elle a eu un impact politique aussi terrifiant qu'au coeur du puissant Les Crocs du Diable d’Antonio Isasi, thriller politico-animalier incarnant l'une des premières coproduction avec Hollywood dans une Espagne post-franquisme, où l'essence même de l'horreur se noue dans le lien entre la figure du dictateur au coeur du récit, et le chien littéralement dressé pour tuer, et qui ne laissera rien ni personne lui bloquer la route.
Et sa mission est toute simple : traquer à travers le pays et tuer un évadé de prison (formidable Jason Miller), un mathématicien opposant au régime en place de ce pays fictif d'Amérique du Sud, qui a tué son maître/chasseur sadique pour survivre.
Ici, le constat est annoncé dès un prologue lourd de sens, où le berger allemand poursuit sans relâche trois prisonniers qui ont tenté de s'échapper d'une prison : il représente le pouvoir des tyrans et si personne n'échappe à ses crocs c'est que personne n'échappe aux directives d'un gouvernement pourtant en passe d'être renversé.
Privilégiant souvent la suggestion à l'horreur frontale, contrant dès lors la mode de l'époque pour un gore de plus en plus décomplexé, sans jamais perdre piur autant une seule once de l'aspect immersif et viscéral de sa terreur grâce à une mise en scène affûtée (de ses plans en vue subjective à sa conception sonore); Les Crocs du Diable, très riche en symbole (cette fameuse scène où le héros se baigne nu, allégorie de la façon dont l'homme affronte seul le système, un combat au corps à corps où la peur d'être mordu - dans les parties intimes - symbolise la castration et la peur de perdre sa virilité), est une charge frontale contre la dictature franquiste, un thriller pamphlétaire à l'atmosphère paranoïaque et asphyxiante certes pas exempt de quelques petits bouts de gras dispensable, mais qui vaut clairement son pesant de pop-corn, et encore plus en version restaurée.
Jonathan Chevrier
#77. Les Crocs du Diable de Antonio Isasi (1977)
La figure du chien, considéré comme " le meilleur ami de l'homme " a souvent nourrie l'imaginaire du cinéma de genre, que ce soit dans des chefs-d'oeuvre cauchemardesques (Cujo, d'après King), d'honnêtes thrillers (Dressé pour Tuer) où de gentils nanars (The Breed, Max, Le Meilleur Ami de l'Homme), mais rarement elle a eu un impact politique aussi terrifiant qu'au coeur du puissant Les Crocs du Diable d’Antonio Isasi, thriller politico-animalier incarnant l'une des premières coproduction avec Hollywood dans une Espagne post-franquisme, où l'essence même de l'horreur se noue dans le lien entre la figure du dictateur au coeur du récit, et le chien littéralement dressé pour tuer, et qui ne laissera rien ni personne lui bloquer la route.
Et sa mission est toute simple : traquer à travers le pays et tuer un évadé de prison (formidable Jason Miller), un mathématicien opposant au régime en place de ce pays fictif d'Amérique du Sud, qui a tué son maître/chasseur sadique pour survivre.
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Ici, le constat est annoncé dès un prologue lourd de sens, où le berger allemand poursuit sans relâche trois prisonniers qui ont tenté de s'échapper d'une prison : il représente le pouvoir des tyrans et si personne n'échappe à ses crocs c'est que personne n'échappe aux directives d'un gouvernement pourtant en passe d'être renversé.
Privilégiant souvent la suggestion à l'horreur frontale, contrant dès lors la mode de l'époque pour un gore de plus en plus décomplexé, sans jamais perdre piur autant une seule once de l'aspect immersif et viscéral de sa terreur grâce à une mise en scène affûtée (de ses plans en vue subjective à sa conception sonore); Les Crocs du Diable, très riche en symbole (cette fameuse scène où le héros se baigne nu, allégorie de la façon dont l'homme affronte seul le système, un combat au corps à corps où la peur d'être mordu - dans les parties intimes - symbolise la castration et la peur de perdre sa virilité), est une charge frontale contre la dictature franquiste, un thriller pamphlétaire à l'atmosphère paranoïaque et asphyxiante certes pas exempt de quelques petits bouts de gras dispensable, mais qui vaut clairement son pesant de pop-corn, et encore plus en version restaurée.
Jonathan Chevrier