[CRITIQUE] : D’où l’on vient

Réalisateur : John M. Chu
Acteurs : Anthony Ramos, Leslie Grace, Corey Hawkins,...
Distributeur : Warner Bros. France
Budget : -
Genre : Romance, Drame, Musical.
Nationalité : Américain
Durée : 2h23min

Synopsis :
Au cœur de New York, le quartier de Washington Heights est celui de tous les possibles. Usnavi, propriétaire d’un petit café dans le quartier, rêve de renouer avec ses origines, en République Dominicaine. Mais tout se complique quand il croise le regard de Vanessa, une jeune femme qui rêve de devenir styliste. Leur rencontre, sur fond de danse et de musique, va chambouler leur vie de manière inattendue.

Critique :

Impossible de ne pas être emporter par le pouvoir euphorisant et la générosité sincère de la comédie musicale #DoùLonVient, ode lumineuse et pleine d'espoir sur la détermination, la persévérance et la force de toute une communauté. Une bouffée d'air frais optimiste et féerique. pic.twitter.com/cdlX3KI616
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) June 23, 2021

Fabienne Thibeault et Richard Cocciante le chantaient si bien au coeur des années 80, tout n'est qu'une " question de feeling " et il en est de même finalement avec l'appréciation (ou non) de la part du spectateur, du nouveau long-métrage de John M. Chu - et la présence imposante de Lin-Manuel Miranda au script -, In The Heights (bien meilleur que son titre VF D'où l'on vient); comédie musicale dans la plus pure tradition du genre, qui a tout de la bouffée d'oxygène salvatrice dans des salles obscures qui elles aussi, accueillent l'été comme une vraie éclaircie après des mois orageux et sans spectateur à l'horizon.
Tout n'y est qu'une question de feeling et même d'envie, de se laisser ou non emporter par le pouvoir euphorisant de la générosité sans bornes d'une histoire lumineuse et pleine d'espoir sur la détermination, la persévérance et la force de toute une communauté.

On y suit les aléas d'Usnavi (Anthony Rampe, excellent), un modeste propriétaire de bodega au cœur de Washington Heights, un quartier huppé de Manhattan peuplé par les communautés ouvrières et immigrées.
Usnavi travaille dur, économisant chaque centime dans l'espoir de retourner un jour dans sa République dominicaine natale.
Mais dans le même temps, alors que de plus en plus d'entreprises locales sont exclues de la région en raison de la gentrification généralisée, Usnavi a du mal à choisir entre rester sur place et gagner le coeur de Vanessa, ou faire preuve de prudence et quitter New York pour de bon...
Des rythmes de salsa implacables à un esprit de fantaisie enivrant en passant par la puissance follement évocatrice des chansons, la péloche ressemble in fine à la capture instantanée d'un hymne à la vie jouissif, un pur spectacle courageux, désordonné et virevoltant célébrant la façon dont les communautés latino-americaines se rassemblent et se soutiennent face à la difficulté et un monde qui ne leur facilite pas la vie.
En mélangeant avec élégance des saveurs hip hop avec des rythmes latinos, Miranda et Chu croquent une lettre d'amour vivante et pleine de sympathie au multiculturalisme américain et à tout un pan des immigrés du pays de l'oncle Sam, luttant contre les préjugés et essayant de vivre leurs rêves (entre une jeunesse pleine d'espoir et une vieille garde sacrifiée, un avenir constamment connecté au présent et au passé).

Porté par un casting impliqué, dominé par la légende Jimmy Smits (tout film avec le bonhomme mérite d'être vu, c'est dit), In The Heights et son attrait indéniablement universel, est un spectacle passionnant, follement rythmé, volontairement exubérant et au coeur gros comme ça.
La bouffée d'air frais optimiste, euphorisante et quasi-féerique que ce début d'été avait cruellement besoin.

Jonathan Chevrier