[CRITIQUE] : Mulan
Réalisatrice : Niki Caro
Acteurs : Liu Yifei, Donnie Yen, Gong Li, Jet Li, Tzi Ma, Jason Scott Lee,...
Distributeur : Disney Plus France
Budget : -
Genre : Aventure, Famille, Fantastique
Nationalité : Américain
Durée : 1h55min
Synopsis :
Lorsque l’Empereur de Chine publie un décret stipulant qu’un homme de chaque famille du pays doit intégrer l’armée impériale pour combattre des envahisseurs venus du nord, Hua Mulan, fille ainée d’un vénérable guerrier désormais atteint par la maladie, décide de prendre sa place au combat. Se faisant passer pour un soldat du nom de Hua Jun, elle se voit mise à l’épreuve à chaque étape du processus d’apprentissage, mobilisant chaque jour un peu plus sa force intérieure pour explorer son véritable potentiel…
Commence alors pour Mulan un voyage épique qui transformera la jeune fille en une guerrière aux faits d’armes héroïques, honorée par tout un peuple reconnaissant et faisant la fierté de son père.
Critique :
Première victime collatérale de la nouvelle stratégie du studio aux grandes oreilles, qui pour palier au Covid-19 (non) et à la fermeture des salles, a décidé de dégainer sur sa plateforme maison Disney Plus, le maximum de contenu exclusif possible, Mulan de Niki Caro, qui a déjà squatté les plateformes de téléchargement illégales depuis quelques mois maintenant (extraits sur les réseaux sociaux en prime), débarque donc en ce premier vendredi de décembre sur la version française de Disney Plus... en même temps que le monumental Mank de David Fincher, chez le concurrent Netflix.
Pétard mouillé d'un point de vue com, là où il est pourtant un événement majeur sur le papier (premier blockbuster à plus de 200M$ réalisé par une femme), le film l'est aussi et surtout d'un point de vue formelle, lui qui rentre gentiment dans le moule de la quasi-totalité des remakes en prises de vues réelles du catalogue animé de la firme, en n'apportant rien ou presque à l'oeuvre originale du tandem Tony Bancroft/Barry Cook.
Jamais vraiment un régal pour les yeux - et ce dès son ouverture -, ne profitant pas ou peu de ses cadres majestueux (Chine et Nouvelle-Zélande), passé à la moulinette du traitement super-héroïque avec tout ce qu'il faut d'arguments faisandés (un poil de SFX surnaturels façon mix girly gothique, scènes d'action génériques, une géographie alambiquée, une violence aseptisée, des personnages croqués à la truelle et à la caractérisation anémique,...) pour tenter de contenter tous les publics (dont le marché chinois, avec une incursion pas toujours adroite dans le wu xia pian); Mulan sauce 2020 à tout du monstre de Frankenstein frappé par un manque frustrant de résonance émotionnelle - même via ses écarts musicaux - et d'esprit épique/badass.
S'il louche constamment sur son aîné et la pop culture actuelle (les Huns sont ni plus ni moins que des Dothrakis), le scénario peu impliqué du métrage semblait pourtant partir du bon pied : si le film de 1998 montrait un garçon manqué lancé dans une quête initiatique comico-guerrière, ou les camarades masculins étaient finalement un plus dans son incursion au coeur de la camaraderie militaire; celle de 2020 offre un développement plus atypique, en accumulant les parallèles entre Mulan et la méchante Xianniang.
Deux opposées polaires, deux femmes qui ont infiltrés avec courage le monde des hommes (en utilisant un subterfuge/métamorphose pour s'affirmer à la fois au coeur du combat, que pour s'intégrer dans leurs camps), deux femmes opposées dans leurs combats (blessée psychologiquement, Xianniang aspire à un monde qui accepterait le pouvoir féminin) mais qui ont pourtant plus en communs que les hommes qu'elles côtoient.
Moins empathique, la faute à des partis pris discutables (pas de Mushu, ici remplacé par une sorte de phoenix/force surnaturelle qu'on lui avait appris à réprimer...), malgré des thèmes actuels très marqués (le devoir filial extraordinaire et l'héroïsme marqué sont soudés à la menace bien réelle, du mariage arrangé), et une propension à annihiler toute fulgurance visuelle, avec une écriture amorphe (comme la scène d'équitation au ralenti, furieusement évocatrice, dans laquelle Mulan se rend compte qu'elle peut embrasser à la fois son pouvoir et sa féminité, mais qui sonne faux sans la moindre profondeur derrière); Mulan se tire continuellement des balles dans la bobine, tout en ayant totalement conscience parfois, des possibilités folles qu'il avait en lui.
Reste alors quelques plans épiques, un production design appliqué (quels costumes !), des prestations inspirés (Liu Yifei est charismatique, Jet Li et Tzi Ma sont impériaux) et des fights plus ou moins entraînants, soit quelques éclairs fugaces dans une tempête de vide...
Jonathan Chevrier
Acteurs : Liu Yifei, Donnie Yen, Gong Li, Jet Li, Tzi Ma, Jason Scott Lee,...
Distributeur : Disney Plus France
Budget : -
Genre : Aventure, Famille, Fantastique
Nationalité : Américain
Durée : 1h55min
Synopsis :
Lorsque l’Empereur de Chine publie un décret stipulant qu’un homme de chaque famille du pays doit intégrer l’armée impériale pour combattre des envahisseurs venus du nord, Hua Mulan, fille ainée d’un vénérable guerrier désormais atteint par la maladie, décide de prendre sa place au combat. Se faisant passer pour un soldat du nom de Hua Jun, elle se voit mise à l’épreuve à chaque étape du processus d’apprentissage, mobilisant chaque jour un peu plus sa force intérieure pour explorer son véritable potentiel…
Commence alors pour Mulan un voyage épique qui transformera la jeune fille en une guerrière aux faits d’armes héroïques, honorée par tout un peuple reconnaissant et faisant la fierté de son père.
Critique :
N'apportant rien ou presque au film de 1998, #Mulan sauce 2020 passe à la moulinette du traitement super-héroïque et incarne un monstre de Frankenstein sans ambitions et à l'écriture amorphe, frappé par un manque frustrant de résonance émotionnelle malgré quelques fulgurances. pic.twitter.com/8C7yHt3qkm
— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) December 4, 2020
Première victime collatérale de la nouvelle stratégie du studio aux grandes oreilles, qui pour palier au Covid-19 (non) et à la fermeture des salles, a décidé de dégainer sur sa plateforme maison Disney Plus, le maximum de contenu exclusif possible, Mulan de Niki Caro, qui a déjà squatté les plateformes de téléchargement illégales depuis quelques mois maintenant (extraits sur les réseaux sociaux en prime), débarque donc en ce premier vendredi de décembre sur la version française de Disney Plus... en même temps que le monumental Mank de David Fincher, chez le concurrent Netflix.
Pétard mouillé d'un point de vue com, là où il est pourtant un événement majeur sur le papier (premier blockbuster à plus de 200M$ réalisé par une femme), le film l'est aussi et surtout d'un point de vue formelle, lui qui rentre gentiment dans le moule de la quasi-totalité des remakes en prises de vues réelles du catalogue animé de la firme, en n'apportant rien ou presque à l'oeuvre originale du tandem Tony Bancroft/Barry Cook.
Copyright 2020 Disney Enterprises, Inc. All Rights Reserved. / Jasin Boland |
Jamais vraiment un régal pour les yeux - et ce dès son ouverture -, ne profitant pas ou peu de ses cadres majestueux (Chine et Nouvelle-Zélande), passé à la moulinette du traitement super-héroïque avec tout ce qu'il faut d'arguments faisandés (un poil de SFX surnaturels façon mix girly gothique, scènes d'action génériques, une géographie alambiquée, une violence aseptisée, des personnages croqués à la truelle et à la caractérisation anémique,...) pour tenter de contenter tous les publics (dont le marché chinois, avec une incursion pas toujours adroite dans le wu xia pian); Mulan sauce 2020 à tout du monstre de Frankenstein frappé par un manque frustrant de résonance émotionnelle - même via ses écarts musicaux - et d'esprit épique/badass.
S'il louche constamment sur son aîné et la pop culture actuelle (les Huns sont ni plus ni moins que des Dothrakis), le scénario peu impliqué du métrage semblait pourtant partir du bon pied : si le film de 1998 montrait un garçon manqué lancé dans une quête initiatique comico-guerrière, ou les camarades masculins étaient finalement un plus dans son incursion au coeur de la camaraderie militaire; celle de 2020 offre un développement plus atypique, en accumulant les parallèles entre Mulan et la méchante Xianniang.
Deux opposées polaires, deux femmes qui ont infiltrés avec courage le monde des hommes (en utilisant un subterfuge/métamorphose pour s'affirmer à la fois au coeur du combat, que pour s'intégrer dans leurs camps), deux femmes opposées dans leurs combats (blessée psychologiquement, Xianniang aspire à un monde qui accepterait le pouvoir féminin) mais qui ont pourtant plus en communs que les hommes qu'elles côtoient.
Copyright 2020 Disney Enterprises, Inc. All Rights Reserved. / Jasin Boland |
Moins empathique, la faute à des partis pris discutables (pas de Mushu, ici remplacé par une sorte de phoenix/force surnaturelle qu'on lui avait appris à réprimer...), malgré des thèmes actuels très marqués (le devoir filial extraordinaire et l'héroïsme marqué sont soudés à la menace bien réelle, du mariage arrangé), et une propension à annihiler toute fulgurance visuelle, avec une écriture amorphe (comme la scène d'équitation au ralenti, furieusement évocatrice, dans laquelle Mulan se rend compte qu'elle peut embrasser à la fois son pouvoir et sa féminité, mais qui sonne faux sans la moindre profondeur derrière); Mulan se tire continuellement des balles dans la bobine, tout en ayant totalement conscience parfois, des possibilités folles qu'il avait en lui.
Reste alors quelques plans épiques, un production design appliqué (quels costumes !), des prestations inspirés (Liu Yifei est charismatique, Jet Li et Tzi Ma sont impériaux) et des fights plus ou moins entraînants, soit quelques éclairs fugaces dans une tempête de vide...
Jonathan Chevrier