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[CRITIQUE] : La famille Willoughby


Réalisateurs : Kris Pearn et Cory Evans
Avec les voix de : Rick Gervais, Maya Rudolph, Terry Crews, Martin Short, Jane Krakowski,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Animation, Comédie, Famille
Nationalité : Canadien
Durée : 1h32min

Synopsis :
Les quatre enfants Willoughby sont abandonnés par leurs parents et doivent adapter leurs valeurs morales de la vieille école au monde contemporain.



Critique :


Après le succès de Klaus, sorti avant les fêtes de Noël et nommé aux Oscars cette année, Netflix nous propose un nouveau film d’animation, adapté du livre de Lois Lowry, La famille Willoughby. Réalisé par Kris Pearn, à l'aide de Cory Evans, il n’est plus question de féerie de Noël, mais d’un conte familiale plus macabre, à l’humour noir rafraîchissant. Produit au Canada, par le studio BRON, le film propose de nous régaler devant une animation aux petits oignons.


La famille Willoughby s’intéresse à quatre enfants, Tim, Jane et deux jumeaux, prénommés tous deux Barnaby, dans une grande famille fière et soudée, les Willoughby. Ils sont tous roux, moustachus et aventureux. Enfin, c’était avant les parents de la fratrie. Ils s’aiment passionnément et n’ont pas de place pour leur enfants. Nous sommes face à un cas de maltraitance, qui sous couvert d’humour, apporte une touche de tragédie au récit de ces jeunes enfants. Ils doivent se contenter des restes de nourriture, ne doivent en aucun cas déranger leur parents, sous peine de se retrouver enfermer dans la cave. Ils en arrivent à la conclusion qu’ils seraient mieux sans eux et fomentent un plan pour les envoyer très loin d’ici. Le plan fonctionne à merveille, mais ils se retrouvent quand même affublés d’une nounou inexpérimentée. Cette nounou, contrairement à leur géniteurs, est aimante, maternelle, choses qu’ils ne connaissent absolument pas. 



Partant d’une idée toute simple, que chaque enfant a pu se poser un jour innocemment (le fait de vivre mieux sans les parents), La famille Willoughby la rend originale en la traitant de façon très sérieuse. Les Willoughby seraient mieux sans leur parents. Si l’histoire est sombre, l’animation et le ton du film arrivent à créer un équilibre en instaurant beaucoup d’humour, qui désamorce les séquences un peu trop dramatique. Kris Pearn et son scénariste Mark Stanleigh mettent en place le narrateur, qui se trouve être un chat, interprété en VO par Rick Gervais. Ce ton décalé ouvre le long-métrage et instaure directement un humour sarcastique, aidé par la voix de l’humoriste. Ce drôle de narrateur sera présent jusqu’à la fin, se mettant en avant quand le récit devient sombre. Le film reste à hauteur d’enfant, chaque adulte ne sont nommés que par leur fonction (la mère, le père, la nounou, …). Ce sont eux qui prennent en main leur destin, font leur propres choix. La famille Willoughby veut ainsi démontrer que les enfants ne sont pas obligés d’agir comme leur parents, malgré un héritage familiale fort. S’en détacher est parfois une question de survie. Contrairement à ce que l’on pense, les liens du sang ne font pas tout et ils ne sont pas obligatoire pour former une famille unie et heureuse.



Pour l’ambiance du film, Kris Pearn et son équipe ont voulu y intégrer un peu de old school. Les Willoughby ne se sont jamais modernisés, restant dans leur grande maison, maintenant entourée de gratte-ciel. Tim, Jane et les Barnaby ne connaissent ni internet, ni le monde moderne. L’animation suit ce ton et l’équipe s’est inspirée du stop-motion, sans l'utiliser. Tout est digital, mais cette façon de faire donne une animation très stylisée. La texture et le son deviennent des éléments capitaux, un fil conducteur qui imprègne le film. Tout est fait pour que nous ayons l’impression de lire un livre, de tourner les pages, de sentir son odeur. L’environnement du film est fait de papier (le feu, les livres, les brochures) et de cotons (les cheveux, les nuages) et en font des éléments palpables sans l’être, donnant un visuel original. 



La nouvelle production Netflix d’animation est une belle surprise. Sous son air de conte enfantin, La famille Willoughby cache un propos plus fourni sur la famille et la maltraitance, entouré d’une animation travaillée, truffée d’idées. À voir en VO pour les voix de Rick Gervais, Maya Rudolph et Terry Crews.


Laura Enjolvy 



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