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[CRITIQUE] : Le Voyage du Dr Dolittle


Réalisateur : Stephen Gaghan
Acteurs : Robert Downey Jr, Emma Thompson, Rami Malek, Ralph Fiennes, Tom Holland, Octavia Spencer, Selena Gomez, Marion Cotillard, John Cena, Craig Robinson, Kumail Nanjiani, Michael Sheen, Jim Broadbent, Antonio Banderas,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Comédie, Famille.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h42min.

Synopsis :
Après la perte de sa femme sept ans plus tôt, l’excentrique Dr. John Dolittle, célèbre docteur et vétérinaire de l’Angleterre de la Reine Victoria s’isole derrière les murs de son manoir, avec pour seule compagnie sa ménagerie d’animaux exotiques.
Mais quand la jeune Reine tombe gravement malade, Dr. Dolittle, d’abord réticent, se voit forcé de lever les voiles vers une île mythique dans une épique aventure à la recherche d’un remède à la maladie. Alors qu’il rencontre d’anciens rivaux et découvre d’étranges créatures, ce périple va l’amener à retrouver son brillant esprit et son courage.
Au cours de sa quête, le docteur est rejoint par un jeune apprenti et une joyeuse troupe d’amis animaux, dont un gorille anxieux, un canard enthousiaste mais têtu, un duo chamailleur entre une autruche cynique et un joyeux ours polaire, et enfin un perroquet entêté, le plus fiable conseiller et confident de Dolittle.




Critique :



Passé une décennie de collaboration méchamment fructueuse avec une firme aux grandes oreilles qui l'a replacé tout en haut de la chaîne alimentaire Hollywoodienne, ce bon vieux Robert Downey Jr doit désormais réapprendre à voguer en solo, et s'il est déjà acté qu'il remettra le costume de Sherlock Holmes pour un troisième (et dernier) opus, c'est avec un divertissement familial coûteux et hautement risqué qu'il opère le premier virage de sa transition post-Tony Stark : Le Voyage du Dr Dolittle de Stephen Gaghan, blockbuster à la gestation aussi compliqué que son accueil fut glacial, malgré la popularité certaine du personnage cher à l'auteur Hugh Lofting - The Story of Doctor Dolittle, qui fête cette année son centenaire.
Mais si le fameux Doc avait, il y a deux décennies de cela, sauvé la carrière balbutiante d'un Eddie Murphy pas encore engoncé dans les limbes du business - Pluto Nash arrivera trois ans plus tard -, il offre cette fois à RDJ son premier vrai revers depuis très, très longtemps.



Pourtant, tout tourne plutôt bien rond dans cette étonnante nouvelle adaptation, intercalé entre le film d'aventure burlesque Jumanji-esque et l'épopée exotique et excentrique à la Pirates des Caraïbes, un petit bout de cinéma familial un brin maniaque, constamment tourné vers les plus petits et qui fait tout pour leur plaire, sans doute un peu trop pour un public plus adulte et définitivement moins patient.
Papotage avec des poulpes, des écureuils, chirurgie gastrique d'urgence sur un dragon en plein palais de Buckingham (manger des chevaliers avec leurs armures : dangereux), voyage en haute mer,... Le Voyage du Dr Dolittle, qui porte admirablement bien son titre, est si désireux de plaire, si excentrique et bourré de fantaisie mélancolique, qu'il en devient instinctivement attachant, même dans ses travers les plus certains (une gestion des CGI totalement cavalière).
On y retrouve un Dolittle " Jack Sparrow-esque " incarné par un Downey Jr tout en retenue - ou presque -, un homme volontairement en exil et tiraillé par le souvenir de sa bien aimée épouse, décédée en mer en cherchant le légendaire Eden Tree, un arbre magique aux propriétés curatives surnaturelles.
C'est alors que le doc/vétérinaire est dérangé par Lady Rose, qui insiste pour que le médecin/vétérinaire sauve une reine Victoria mourante, en allant récupérer ce fameux arbre mythique, et ainsi retrouver les pas de sa défunte femme...
Une intrigue un brin prétexte à un voyage fantastique et épique mais pas trop, à la rencontre d'un monde animal bien plus accueillant que le monde des hommes cynique et brutal, qui défit la vacuité de son script simpliste en mettant l'accent sur la dynamique entre ses personnages pour mieux faire passer aussi bien un humour gentillet - parfois digne d'un Tex Avery survolté - que ses belles valeurs sur l'entraide, la nécessité de vaincre ses peurs, de s'ouvrir aux autres.



C'est maigre certes, rachitique même et le one man show de RDJ ne peut pas totalement gommer le statut de fable béate et insignifiante qui colle à la pellicule du film d'un Stephen Gaghan totalement absent derrière la caméra (un cinéaste avec une grammaire cinématographique supérieur aurait certainement permit à la péloche d'atteindre une maturité visuelle essentielle), mais pourtant, Le Voyage du Dr Dolittle, aussi peu mémorable soit-il, convoque avec une certaine nostalgie, les bandes familiales d'époque qui, avec candeur et naïveté, vous demandait seulement de les suivre pendant un tout petit peu moins de deux heures.
Une idée de conte universel, couplé à une sincérité pas toujours adroite mais touchante qui, comme dit plus haut, ne sauve décemment pas le métrage, mais en justifie pleinement sa vision.


Jonathan Chevrier


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