[CRITIQUE] : The Greatest Showman
Réalisateur : Michael Gracey
Acteurs : Hugh Jackman, Rebecca Ferguson, Michelle Williams, Zac Efron, Zendaya,...
Distributeur : Twentieth Century Fox France
Budget : -
Genre : Comédie Musicale, Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h45min.
Synopsis :
L’histoire de P.T Barnum, un visionnaire parti de rien pour créer un spectacle devenu un phénomène planétaire.
Critique :
Malgré de grosses carences narratives, #TheGreatestShowman est un puissant spectacle tout droit sortie de Broadway qui en donne sacrément pour son argent à son auditoire, en misant sur un émerveillement total par la force de numéros musicaux époustouflants et une B.O. du tonnerre pic.twitter.com/Dqb8wz9KbL
— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) January 11, 2018
Hugh Jackman est un mutant sur grand
écran certes, mais il est avant tout et surtout un sacré entertainer
venu tout droit de l'âge d'Or Hollywoodienne, un héritier moderne de
Gene Kelly ou Buster Keaton, qui ne demande qu'à le démontrer avec
panache face caméra; là ou il exprime cette amour de la scène avec
passion depuis des lustres sur les planches - notamment au sacro saint
temple de Broadway.
Bref, le Hugh est une bête de scène dans la plus noble des définitions, une vraie.
Bonne
nouvelle pour le bonhomme, la hype entourant le triomphe de La La Land
sortie il y a pile poil une pige, n'est pas encore retombé, et la
comédie musicale s'est offert un regain de santé plutôt salvateur dans
les salles obscures.
Musical comme on en fait
presque plus (Chicago de Rob Marshall à déjà quinze printemps), The
Greatest Showman a presque des allures d'OFNI au sein de la distribution
du mois de janvier, avec sa double carte de biopic oscarisable et de
vraie proposition de cinéma axée sur le divertissement puissant et
total.
Biopic
officiel de P.T. Barnum, le créateur du show-business moderne (autant
business man avisé que vrai amoureux du spectacle) cornaqué par le
rookie Michael Gracey et bâti dans la douleur (Jackman porte le projet
depuis huit ans), The Greatest Showman est à l'image de son acteur
vedette : spectaculaire et surpuissant, un divertissement totalement
ennivré par la fièvre du spectacle grandiose et de l'entertainment qui
balance ses tripes autant qu'il en met plein les mirettes.
Quand
le show s'emballe, la péloche est une véritable machine de guerre
assumant pleinement son côté kitsch, enchaînant des séquences musicales
absolument fantastique avec une fluidité et une solidité implacable; une
apologie du beau mouvement magnifiée autant par des comédiens impliqués
(Jackman et Ferguson sont merveilleux, le duo Efron et Zendaya signe un
numéro incroyable) et une bande originale entêtante (qui va aisément
concourir au titre de B.O. de l'année) que par une esthétique
ahurissante de beauté.
Un vrai show digne de
Broadway qui cherche à en donner pour son argent à son auditoire, autant
dans ses immenses qualités que dans ses douloureuses faiblesses.
Si
visuellement, le premier long de Michael Gracey en impose sacrément, en
revanche une fois le rideau baissé, le film laisse très vite
transparaître de grosses carences narratives (de son intrigue
furieusement bâclée, prévisible et pas toujours cohérentes, aux
dialogues insignifiants) dans ce portrait in fine très classique d'un
homme extraordinaire et fascinant d'ambivalence, pas forcément non plus
sauvé par une mise en scène un poil impersonnel.
Mais
c'est l'éblouissement visuel qui importe et que l'on retiendra le plus,
et de ce côté-là, The Greatest Showman est un divertissement
franchement plaisant à l'énergie férocement communicative.
Jonathan Chevrier