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[CRITIQUE] : Star Wars - Les Derniers Jedi


Réalisateur : J.J. Abrams
Acteurs : Daisy Ridley, John Boyega, Oscar Isaac, Adam Driver, Mark Hamill, Carrie Fisher, Domhnall Gleeson, Kelly Marie Tran, Benicio Del Toro, Laura Dern, Gwendoline Christie, Lupita Nyong'o, Andy Serkis, Peter Mayhew, Anthony Daniels, Kenny Baker,...
Distributeur : The Walt Disney Company France
Budget : 200 000 000 $
Genre : Action, Aventure, Science-Fiction.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h32min.

Synopsis :
Les héros du Réveil de la force rejoignent les figures légendaires de la galaxie dans une aventure épique qui révèle des secrets ancestraux sur la Force et entraîne de surprenantes révélations sur le passé…  



Critique :




On ne reviendra pas sur la qualité indéniable du Réveil de la Force de J.J. Abrams, opus grisant qui ne se perdait pas tant que cela (malgré les mauvaises langues) dans le fan service facile, et qui parvenait à offrir de vraies passerelles vers le passé à une nouvelle trilogie ambitieuse, trop bien consciente de son imposant héritage.
Mais si Abrams avait ouvert la porte à un renouveau salvateur de la saga sans forcément tuer le fantôme de la trilogie mère, c'était décemment au jeune Padawan Ryan Johnson de confirmer l'essai tout seul comme un grand (à la fois à la réalisation et au scénario) et de faire voguer Les Derniers Jedi vers de nouveaux univers.
En élève appliqué, le cinéaste suit le même sillon creusé par son camarade tout en apportant sa patte, sa personnalité à une oeuvre qui ne ressemble en rien - et plus encore que Rogue One : A Star Wars Story -aux autres films Star Wars.



Même si sa révérence envers l'oeuvre matricielle est encore prégnante dans son processus de convoquer intelligemment le passer pour mieux bâtir l'avenir, il saisit avec brio l'essence même de la saga, pour mieux la transformer avant le retour, peut-être, plus formel du papa de Super 8 à la barre.
Mué par une vraie envie de se démarquer, Johnson prend son temps (trop peut-être, tant on aurait pu lui tailler un bon bout de gras), met en images de nouveaux univers, de nouveaux personnages tout en développant, enfin, certains laissés sur le carreau lors du précédent film (Leia et Luke en tête, évidemment) et développe  une pléthore de sous-intrigues toutes plus plaisantes à suivre les unes que les autres (même si au fond, elles sont un poil trop nombreuses), magnifié par un pessimisme tragique (la rébellion est plus au fond du gouffre que jamais) et une intensité encore plus imposante que dans le spin-off de Gareth Edwards.



Tel un véritable horloger suisse, Johnson opère un véritable travail d'orfèvre caméra au poing, une minutie du cadrage qui sert autant sa riche narration qu'elle lui permet de signer quelques-uns des plus beaux plans jamais vus dans un film Star Wars.
Graphiquement incroyable (la planète Crait vaut son pesant de popcorn), porté par des scènes de bataille étourdissantes (les meilleurs de la saga ?), The Last Jedi n'est pas uniquement qu'un plaisir des yeux.
Croquant avec passion les figures tragiques de Luke (Mark Hamill est impérial), Leia (Carrie Fisher ) mais surtout Rey et Kylo Ren, deux figures empathiques que pleine quête identitaire face à un destin aussi noir qu'il est terrifiant, le cinéaste se paye même le luxe de s'offrir de vrais personnages féminins forts (la belle surprise Rose) ainsi qu'un questionnement profond et philosophique de la religion Jedi; paroi du bien qui n'aura de cesse de se voir confronter par le mal et le côté obscur.



Point dénué de quelques défauts (un humour pas toujours maîtrisé et quelques longueurs en tête), singulier tout en étant dénués de vrais rebondissements majeurs, subtilement méta et prenant de bout en bout, Star Wars - Les Derniers Jedi est un film fascinant et unique, un vrai opus de transition qui positionne tranquillement les pièces majeures du puzzle de cette nouvelle trilogie, avant l'apothéose promise par l'Episode IX.
Sans trembler, Rian Johnson relève son pari haut la main, et nous fait baver d'avance quant à son avenir plus libre, au sein de la saga.


Jonathan Chevrier



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