[CRITIQUE] : Barbara
Réalisateur : Matthieu Amalric
Acteurs : Jeanne Balibar, Matthieu Amalric, Vicent Peirani, Aurore Clément,...
Distributeur : Gaumont Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h37min.
Synopsis :
Une actrice va jouer Barbara, le tournage va commencer bientôt. Elle travaille son personnage, la voix, les chansons, les partitions, les gestes, le tricot, les scènes à apprendre, ça va, ça avance, ça grandit, ça l'envahit même. Le réalisateur aussi travaille, par ses rencontres, par les archives, la musique, il se laisse submerger, envahir comme elle, par elle.
Critique :
Tout en sensibilité & par la force d'un envoutant jeu de miroirs,Amalric fait de son #Barbara un portrait fantasmé de la "grande dame brune" pic.twitter.com/4Ev7KtKaHF— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) September 6, 2017
Pas une seule saison ne passe sans que le cinéma français n'étoffe plus que de raison, sa section de biopics sur les célèbres chanteurs hexagonaux.
Après le franchement manqué Dalida de Liza Azuelos, et en attendant le déjà annoncé biopic de Mike Brant avec - notamment - José Garcia et Mélanie Laurent, c'est au tour du destin de la grande Barbara d'avoir les honneurs d'une transposition sur grand écran.
Mis en boite par le génial Matthieu Amalric, dont c'est (déjà) le septième long-métrage et passé par la case " Un Certain Regard " lors de la dernière Croisette, Barbara, vrai-faux biopic de l'artiste, s'attache à conter non pas la vie de Barbara mais plutôt de l'actrice censée l'incarner et la ressusciter sur grand écran.
Loin d'être académique et très proche des anciennes réalisations du cinéaste (on pense, évidemment, à son brillant Tournée), sans pour autant se débarrasser de quelques passages obligés inhérents au genre; le métrage est un portrait fantasmé de la " grande dame brune " qui capte à merveille le mythe entourant l'aura de la chanteuse par la force d'une interprétation incroyable de sensibilité de Jeanne Balibar (parfaite dans la peau de l'actrice Brigitte), et l'intelligence d'une histoire jouant sur un envoutant et troublant jeu de miroirs.
Film dans le film façon puzzle protéiforme (mélangeant notamment des images de la vraie Barbara), un peu longuet et même parfois déstabilisant - sa chronologie un poil bordélique -, tout autant qu'il est fascinant et poétique, Barbara est une balade enchantée et chantée (les tubes de la chanteuse imprègnent toute la bande son du métrage), privilégiant la sensation à la forme.
Une expérience de facto beaucoup plus défendable et plaisante à suivre, que la longue liste de biopics impersonnels qui pullulent dans nos salles obscures à longueur d'année...
Jonathan Chevrier