[CRITIQUE] : Renaissances
Réalisateur : Tarsem Singh
Acteurs : Ryan Reynolds, Ben Kingsley, Natalie Martinez, Matthew Goode,...
Distributeur : SND
Budget : -
Genre : Science-Fiction, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h46min.
Synopsis :
Que feriez-vous si on vous proposait de vivre éternellement ? Damian Hale, un richissime homme d’affaire new yorkais atteint d’une maladie incurable, se voit proposer une opération révolutionnaire par le mystérieux groupe Phénix : transférer son esprit dans un corps de substitution, « une enveloppe vide », un nouveau corps jeune et athlétique pour prolonger sa vie. Comment résister à une telle proposition ? Damian Hale procède au transfert et redécouvre les joies de la jeunesse, du luxe et des femmes dans son nouveau corps. Jusqu’au jour où Damian découvre un terrible secret sur l’opération. Un secret pour lequel Phénix est prêt à tuer.
Critique :
Malgré un pitch accrocheur et un casting convaincant, Tarsem Singh ne parvient jamais à rendre #Renaissances captivant ni même marquant
— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 29 Juillet 2015
Quelle joie immense pour tout cinéphile fan de ce bon vieux Ryan Reynolds, que de voir qu'en un tout petit trimestre seulement en début d'année, le bonhomme a su méchamment se remettre en scelle après plusieurs déconvenues (Green Lantern, le pas si mal R.I.P.D. pour ne citer que) en trouvant ni plus ni moins que deux des meilleurs rôles de sa carrière, aussi bien chez Atom Egoyan dans le glacial Captives, que dans le délirant nouveau film de Marjane Satrapi, The Voices.
Gonflé à blocs et actuellement en train de gentiment mais surement démarrer le buzz autour du foutrement bandant Deadpool de Tim Miller, le Ryan nous reviendra en ce doux mois de juillet avec rien de moins que deux péloches en à peine quinze jours, La Femme au Tableau tout d'abord signé Simon Curtis mais également le très alléchant Renaissances aka Self/Less de Tarsem Signh, nouveau projet SF de l'ambitieux papa du merveilleux The Fall.
Et c'est sur ce dernier que l'on fondait le plus d'espoir, tant le Tarsem est un cinéaste aussi talentueux que des plus rare, un faiseur de rêve complexe mais génial même si il est vrai que ces derniers essais sur grand écran (le mal-aimé Les Immortels, la pourtant très sympathique relecture du conte Blanche-Neige avec Julia Roberts et Arnie Hammer), sont très loin d'incarner la maestria de ces deux premiers essais, The Cell et The Fall.
Sur un script des frangins Pastor (les corrects Infectés et Les Derniers Jours), SF futuriste façon thriller d'anticipation purement 60's/70's traitant également du mythe de l'immortalité - rien que ça -, Renaissances suit l'histoire de Damian Hale, un richissime homme d’affaire new yorkais atteint d’une maladie incurable, qui se voit proposer une opération révolutionnaire par le mystérieux groupe Phénix : transférer son esprit dans un corps de substitution, « une enveloppe vide », un nouveau corps jeune et athlétique pour prolonger sa vie.
Comment résister à une telle proposition ?
Damian Hale procède au transfert et redécouvre les joies de la jeunesse, du luxe et des femmes dans son nouveau corps. Jusqu’au jour où Damian découvre un terrible secret sur l’opération.
Un secret pour lequel Phénix est prêt à tuer...
Sur le papier, Self/Less en v.o ne pétait décemment pas dans la soie de l'originalité, convoquant tout un pan des thrillers des 70's et de la science-fiction culte (L'Age de Cristal et Soleil Vert surtout) tout autant que celle très actuelle repoussant les limites supposées du corps humain (Transcendance) le tout saupoudré d'action (Lucy) et d'un contexte social suffisamment contemporain (la vie se monnaye, ou quand les riches sont tellement riches qu'ils se payent des corps de pauvres pour mieux lutter contre les ravages du temps) pour interroger le spectateur aussi bien d'un point de vue morale que déontologique.
Du déjà-vu ailleurs mais qui, sous la caméra de l'esthète Singh (loin d'être étranger à la fusion des corps, remember The Cell), pouvait décemment prendre une ampleur des plus séduisante, surtout avec l'inestimable Ben Kingsley, le génial Ryan Reynolds - jamais aussi bon que dans des projets plus mineures - et le trop rare Matthew Goode en tête d'affiche.
Le hic c'est qu'à l'écran, la sauce aguiche mais ne prend jamais réellement et l'on peine à pleinement se laisser bercer par cette vendetta vengeresse et teinté de suspens d'un vieillard dans une coquille supposément vide (supposément, car les souvenirs du corps hôte vont se mélanger à ceux de Damien Hale dans un micmac cérébrale), qui va se rebeller contre la société secrète qu'il a grassement payé pour jouir d'une nouvelle enveloppe corporelle.
Jamais subversif, poussif, ne développant jamais réellement le potentiel de son concept (la cupidité de la contemporaine, les thèmes de la réincarnation et de la mort inéluctable) et ne jouissant jamais de la folie créatrice de son cinéaste ici volontairement castré de tous ses excès (impersonnel, le film n'est frappé à aucun instant par la patte " Singh "), la péloche s'avère ni plus ni moins qu'une banale série B fantastique purement estivale, simple mais maitrisé et tenant la route de bout en bout sans pour autant marquer la rétine.
Pas futuriste pour un sou (outre le thème, seuls quelques plans démontrent réellement l'appartenance du récit à un futur plus ou moins proche), balisé et sans surprise mais suffisamment efficace et porté par un casting dans la globalité convaincant pour divertir sans trembler, Renaissances à l'instar de Time Out signé Andrew Niccol, louche sur ses glorieux ainés et s’oublie aussi vite qu'il s'est vu tout en laissant étonnement au placard ses ambitions visuelles et narratives.
Des ambitions formelles qui auraient pu, pourtant, en faire un must-see nettement plus captivant et défendable...
Jonathan Chevrier