[CRITIQUE] : Above The Knee
Réalisateur : Viljar Bøe
Acteurs : Freddy Singh, Julie Abrahamsen, Louise Waage Anda,...
Distributeur : Shadowz
Budget : -
Genre : Thriller.
Nationalité : Norvégien.
Durée : 1h16min.
Synopsis :
Amir a un terrible secret : sa jambe gauche commence à noircir. Ce pourrissement insidieux gagne du terrain, menaçant d’engloutir son corps tout entier. À moins qu’il ne trouve un moyen de s’en débarrasser avant qu’il ne soit trop tard.
Il faut rendre à César ce qui est à César : Good Boy du cinéaste norvégien Viljar Bøe (qui ne dépasse pas les 75 minutes de bobines, générique compris), qui a du beaucoup trop regarder le Didier d'Alain Chabat dans sa jeunesse, était de loin l'un des films les plus déglingués et originaux qu'il nous aura été donné de voir en la pourtant (très) riche année ciné 2023, qui aura vu Ari Aster dégainer un pénis carnivore géant, où la presse dérouler le tapis rouge au Dogman long-métrage de Luc Besson, dans un processus de réhabilitation gentiment gerbant - qui s'est totalement confirmé cette année, avec Dracula.
Une séance gentiment inconfortable même si elle n'approfondit jamais assez son concept génial (une jeune femme fait la connaissance d'un homme sur une application de rencontre et, après une nuit ensemble chez lui, elle découvre que son animal de compagnie n'est autre que son colocataire, déguisé en chien), ni même ses thématiques (la masculinité toxique, les notions d'identités et de conformités), ce qui ne l'empêchait pas pour autant d'incarner une belle et immersive plongée dans la niche dépravée et glaciale d'un cauchemar pervers as hell.
Toujours dans les bons coups, Shadowz, qui avait déjà dégainé Good Boy, persiste et signe deux ans plus tard en distribuant le second effort du Viljar, Above The Knee, qui creuse encore un peu plus le sillon du trouble de l'identité et de l'intégrité corporelle, au détour des aternoiements d'Amir, atteint justement de DIC - Dysphonie de l'intégrité corporelle -, qui considère sa jambe gauche comme pourrie, dit pourrissement insidieux qui menace d’engloutir son corps tout entier, à moins qu'il ne se décide à se séparer d'elle, avant qu’il ne soit trop tard...
Partant une nouvelle fois d'une prémisse aussi originale qu'absurde, le cinéaste croque un thriller glacial et chirurgical épousant avec gourmandise le body horror, au plus près de l'univers déformé et malade de son protagoniste titre qui perd - littéralement - pied avec la réalité (et qu'il a le bon ton de ne jamais juger, au point même de chercher à susciter une étonnante et dérangeante empathie à son égard), dans une descente aux enfers sous tension jusqu'à un final proprement insoutenable.
Pas dénué de maladresse mais férocement tranchant, une seconde invitation difficilement déclinable dans l'esprit dépravé et troublé d'un cinéaste définitivement à suivre.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Freddy Singh, Julie Abrahamsen, Louise Waage Anda,...
Distributeur : Shadowz
Budget : -
Genre : Thriller.
Nationalité : Norvégien.
Durée : 1h16min.
Synopsis :
Amir a un terrible secret : sa jambe gauche commence à noircir. Ce pourrissement insidieux gagne du terrain, menaçant d’engloutir son corps tout entier. À moins qu’il ne trouve un moyen de s’en débarrasser avant qu’il ne soit trop tard.
Il faut rendre à César ce qui est à César : Good Boy du cinéaste norvégien Viljar Bøe (qui ne dépasse pas les 75 minutes de bobines, générique compris), qui a du beaucoup trop regarder le Didier d'Alain Chabat dans sa jeunesse, était de loin l'un des films les plus déglingués et originaux qu'il nous aura été donné de voir en la pourtant (très) riche année ciné 2023, qui aura vu Ari Aster dégainer un pénis carnivore géant, où la presse dérouler le tapis rouge au Dogman long-métrage de Luc Besson, dans un processus de réhabilitation gentiment gerbant - qui s'est totalement confirmé cette année, avec Dracula.
Une séance gentiment inconfortable même si elle n'approfondit jamais assez son concept génial (une jeune femme fait la connaissance d'un homme sur une application de rencontre et, après une nuit ensemble chez lui, elle découvre que son animal de compagnie n'est autre que son colocataire, déguisé en chien), ni même ses thématiques (la masculinité toxique, les notions d'identités et de conformités), ce qui ne l'empêchait pas pour autant d'incarner une belle et immersive plongée dans la niche dépravée et glaciale d'un cauchemar pervers as hell.
Toujours dans les bons coups, Shadowz, qui avait déjà dégainé Good Boy, persiste et signe deux ans plus tard en distribuant le second effort du Viljar, Above The Knee, qui creuse encore un peu plus le sillon du trouble de l'identité et de l'intégrité corporelle, au détour des aternoiements d'Amir, atteint justement de DIC - Dysphonie de l'intégrité corporelle -, qui considère sa jambe gauche comme pourrie, dit pourrissement insidieux qui menace d’engloutir son corps tout entier, à moins qu'il ne se décide à se séparer d'elle, avant qu’il ne soit trop tard...
Partant une nouvelle fois d'une prémisse aussi originale qu'absurde, le cinéaste croque un thriller glacial et chirurgical épousant avec gourmandise le body horror, au plus près de l'univers déformé et malade de son protagoniste titre qui perd - littéralement - pied avec la réalité (et qu'il a le bon ton de ne jamais juger, au point même de chercher à susciter une étonnante et dérangeante empathie à son égard), dans une descente aux enfers sous tension jusqu'à un final proprement insoutenable.
Pas dénué de maladresse mais férocement tranchant, une seconde invitation difficilement déclinable dans l'esprit dépravé et troublé d'un cinéaste définitivement à suivre.
Jonathan Chevrier