[CRITIQUE] : Les Amants Astronautes
Réalisateur : Marco Berger
Acteurs : Javier Orán, Lautaro Bettoni, Ailín Salas, Mora Arenillas,...
Distributeur : Optimale Distribution
Budget : -
Genre : Drame, Romance.
Nationalité : Argentin, Italien.
Durée : 1h56min.
Synopsis :
Pedro rentre d’Espagne dans son pays natal l’Argentine pour revoir ses proches. Mais les retrouvailles avec un ami d’enfance, le séduisant Maxi, prennent une tournure inattendue à mesure que leur relation devient de plus en plus ambigüe. Bien que Maxi soit hétérosexuel, la montée du désir entre eux ne cesse de croître tandis qu’ils cherchent à le cacher, et peut-être à l’accepter ?
On se faisait la réflexion pas plus tard qu'il y a une poignée de semaines, avec la sortie conjuguée de l'audacieux Simón de la montaña de Federico Luis et de la tragi-comédie dramatico-familiale piquante et purement Allenienne, Moi, ma mère et les autres de Iair Said : le cinéma argentin va (très) bien en ce moment (il est vrai bien aidé par le succès critique des claques estampillées El Pampero Cine, que furent La Flor de Mariano Llinás ou Trenque Lauquen de Laura Citarella; voire des " casses " vraiment chouettes tels que When Evil Lurks de Demián Rugna, ou Los Delincuentes de Rodrigo Moreno), et il trouve de plus en plus son chemin dans nos salles obscures... tant mieux, non ?
On se répète et tu t'en fous un peu avoues (tu as tord, mais tu as le droit d'être dans l'erreur) mais nous, ça nous botte ce genre de ch'tite victoire cinéphile à une heure où la proposition n'a jamais été aussi imposante.
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Dixième long-métrage en solo du cinéaste Marco Berger (qui fait volontairement écho à son premier, Plan B), Les Amants Astronautes vient ajouter une nouvelle pierre à cet édifice, énième révérence au cinéma de Rohmer pour le bonhomme sous fond d'exploration des méandres de l’amour - ici caché -, de la pulsion comme de la symbiose des corps et des esprits, à travers la confusion comme le dialogue constant (parfois cinéphile, pour ne rien gâcher) qui unit tout autant qu'il isole du monde d'eux amis d'enfance, Pedro et Maxi (solide duo Lautaro Bettoni et Javier Oran), qui vont se lancer dans une sorte de jeu de séduction homosexuel où le premier, sans barrière et ouvertement gay, est confronté à l'ambiguïté du second, qui s'affirme hétérosexuel et qui cherche à se venger de son ex...
Bulle estivale au naturel à la fois lancinante, minimaliste et sensiblement prévisible (ce qui n'est pas un défaut en soi), qui s'appuie sans doute un peu sur ses - innombrables - dialogues pour masquer la simplicité de son état (on pourrait, assez vulgairement certes, le voir comme un cousin argentin de la trilogie des Before de Linklater, sans le même génie volubile), le film ne bouscule jamais vraiment sa popote familière mais n'en reste pas moins une balade douce et bienveillante qui vaut décemment son pesant de pop-corn.
Jonathan Chevrier