[CRITIQUE] : The Amateur


Réalisateur : James Hawes
Acteurs : Rami Malek, Laurence Fishburne, Rachel Brosnahan, Caitriona BalfeHolt McCallanyMichael Stuhlbarg, Jon Bernthal,...
Distributeur : The Walt Disney Company France
Budget : -
Genre : Drame, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h03min

Synopsis :
Charlie Heller, un cryptographe de la CIA aussi brillant qu’introverti, voit son existence basculer lorsque sa femme décède durant une attaque terroriste perpétrée à Londres. Déplorant l’inaction de sa hiérarchie, il prend alors l’affaire en mains et se met à la recherche des assassins, embarquant pour un dangereux voyage partout à travers le monde pour assouvir sa vengeance.




Assez tortueuse que les prémisses du nouveau long-métrage du cinéaste britannique James Hawes (le touchant Une Vie avec Anthony Hopkins, sorti l'an dernier), The Amateur, une adaptation du roman The Amateur: A Novel of Revenge de Robert Littell, qui publiait sous forme de bouquin le scénario du film The Amateur - L'homme de Prague par chez nous - de Charles Jarrott (avec un John Savage encore au zénith de sa carrière, mais également feu Christopher Plummer), qu'il avait co-signé avec Diana Maddox.

Ch'ti Kamoulox donc.

Copyright 2024 20th Century Studios. All Rights Reserved.

Une adaptation donc et non un remake (et ce, même si les deux films accumulent les similarités avec une gourmandise assez folle) qui se revendique comme une relecture moderne (logique, puisque le récit s'inscrivait dans le contexte de la Guerre Froide), tout en s'inscrivant dans le même mouvement du thriller d'espionnage sauce vigilante cher aux 90s, à l'image même du tout récent The Insider/Black Bag de Steven Soderbergh, qui ravivait habilement la flamme racée et intelligente du genre, totalement tombée en désuétude avec l'arrivée fracassante de la saga Bourne et de ses multiples rip-offs. 

Bonne pioche, dans la veine d'un techno-thriller nerveux et intense de l'époque signé par feu Tony Scott, où la narration volubile - mais jamais plombante - qui ne brade jamais ses émotions (le film est embaumé par le deuil) se voit continuellement boostée par une action à la fois rythmée et sèche, elle qui colle aux basques d'un cryptographe de la CIA dont l'imperfection de la quête vengeresse (sa femme est prise en otage et assassinée par un groupe de terroristes lors d'un violent incident à Londres), fait justement le sel même du film : ce n'est pas un super agent musclé et sur-entrainé capable de liquider tout une agence à lui seul, mais un simili-outsider (un " amateur ", tout est dans le titre) intelligent frustré par l'inaction de ses supérieurs et qui décide, quitte à jouer du chantage, à agir par ses propres moyens et ses propres compétences - un minimum au-dessus de la moyenne, évidemment.

Copyright 2024 20th Century Studios. All Rights Reserved.

Volontairement rétro et à l'ancienne jusque dans ses grosses facilités (de la formation rapide d'un Rami Malek plutôt convaincant, à sa découverte de l'identité toute aussi expéditive, des assassins de sa femme), sans surprise du début jusqu'à la fin dans son exploration du vigilitantisme à l'américaine, mais frappé par une exécution étonnement solide et compétente (avec en prime, une photo léchée de Martin Ruhe); The Amateur, même s'il n'a pas totalement la saveur nuancée d'un roman de John le Carré, s'avère quand-même une cuvée suffisamment goûteuse pour en justifier sa vision.

On n'en demandait pas forcément autant.


Jonathan Chevrier




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