[CRITIQUE] : Le Royaume des abysses
Réalisateur : Tian Xiaopeng
Avec : avec les voix de Aaricia Dubois, Wang Tingwen, Su Xin, Yang Ting,...
Distributeur : KMBO
Budget : -
Genre : Aventure, Animation, Fantastique.
Nationalité : Chinois.
Durée : 1h52min.
Synopsis :
Shenxiu, une fillette de 10 ans, est aspirée dans les profondeurs marines durant une croisière familiale. Elle découvre l’univers fantastique des abysses, un monde inconnu peuplé d’incroyables créatures. Dans ce lieu mystérieux émerge le Restaurant des abysses, dirigé par l’emblématique Capitaine Nanhe. Poursuivis par le Fantôme Rouge, leur route sera semée d’épreuves et de nombreux secrets. Leur odyssée sous-marine ne fait que commencer.
Critique :
Le cinéma d'animation est sans doute (assurément même, n'ayons pas peur des mots) le seul giron du septième art à pouvoir être capable de continuellement se renouveler et de surprendre - agréablement où non, il est vrai - le spectateur.
Ne serait-ce que par la pluralité incroyable par laquelle il peut s'exprimer, mais avant tout et surtout par sa faculté de pouvoir aborder tous les sujets, même les plus difficiles, voire improbables, de transmettre ce qui existe souvent entre les lignes, expurgé qu'il est des contraintes d'un cinéma fait de prises de vues réelles.
Quand bien même, il est vrai, la familiarité est souvent de mise (que ce soit dans le fond comme dans la forme), peut-être plus encore que pour un cinéma plus traditionnel, et la frontière entre citation/réappropriation et pillage (in)volontaire est plus poreuse qu'ailleurs.
Aussi splendide soit-il visuellement, c'est dans cet entre-deux pas toujours agréable que se situe Le Royaume des abysses de Tian Xiaopeng, entre l'hommage sincère mais dénué de toute profondeur/résonance émotionnelle au studio Ghibli et au roi Hayao Miyazaki, pour profondément ancrer l'attention de son auditoire.
S'il est impossible de renier la puissance visuelle qu'il dégage, combinaison parfaite et séduisante de 3D et d'influences de la peinture traditionnelle chinoise à l’encre, tout son génie créatif est furieusement défait par une narration terne et sinueuse, arpentant le terrain éculé du récit d'émancipation sous fond de solitude et d'abandon, d'une manière inutilement alambiquée et dénuée de nuances.
Mais le plus gros souci de Le Royaume des abysses réside dans sa volonté tellement farouche de s'inscrire dans logique onirique de Miyazaki, sans jamais épouser son aspect merveilleusement sensible et organique.
Qu'il louche sensiblement sur son œuvre (Le Voyage de Chihiro en tête) est une chose, mais qu'il n'arrive jamais vraiment à en reproduire aussi bien la profondeur thématique - ici bien trop simpliste - que la douce excentricité qui s'en dégage, en est une autre.
L'exemple parfait d'une expérience loin d'être désagréable certes, mais bien trop axé sur le style et la forme, que l'émotion et le fond.
Jonathan Chevrier
Avec : avec les voix de Aaricia Dubois, Wang Tingwen, Su Xin, Yang Ting,...
Distributeur : KMBO
Budget : -
Genre : Aventure, Animation, Fantastique.
Nationalité : Chinois.
Durée : 1h52min.
Synopsis :
Shenxiu, une fillette de 10 ans, est aspirée dans les profondeurs marines durant une croisière familiale. Elle découvre l’univers fantastique des abysses, un monde inconnu peuplé d’incroyables créatures. Dans ce lieu mystérieux émerge le Restaurant des abysses, dirigé par l’emblématique Capitaine Nanhe. Poursuivis par le Fantôme Rouge, leur route sera semée d’épreuves et de nombreux secrets. Leur odyssée sous-marine ne fait que commencer.
Critique :
S'il est difficile de renier la force visuelle que dégage #LeRoyaumeDesAbysses, son génie créatif est cependant défait par une narration terne, arpentant le terrain du récit d'émancipation sous fond de solitude et d'abandon, de manière inutilement alambiqué et dénué de nuances. pic.twitter.com/QfvUw5CssP
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) February 21, 2024
Le cinéma d'animation est sans doute (assurément même, n'ayons pas peur des mots) le seul giron du septième art à pouvoir être capable de continuellement se renouveler et de surprendre - agréablement où non, il est vrai - le spectateur.
Ne serait-ce que par la pluralité incroyable par laquelle il peut s'exprimer, mais avant tout et surtout par sa faculté de pouvoir aborder tous les sujets, même les plus difficiles, voire improbables, de transmettre ce qui existe souvent entre les lignes, expurgé qu'il est des contraintes d'un cinéma fait de prises de vues réelles.
Copyright 2023 Beijing October Media Co., Ltd |
Quand bien même, il est vrai, la familiarité est souvent de mise (que ce soit dans le fond comme dans la forme), peut-être plus encore que pour un cinéma plus traditionnel, et la frontière entre citation/réappropriation et pillage (in)volontaire est plus poreuse qu'ailleurs.
Aussi splendide soit-il visuellement, c'est dans cet entre-deux pas toujours agréable que se situe Le Royaume des abysses de Tian Xiaopeng, entre l'hommage sincère mais dénué de toute profondeur/résonance émotionnelle au studio Ghibli et au roi Hayao Miyazaki, pour profondément ancrer l'attention de son auditoire.
S'il est impossible de renier la puissance visuelle qu'il dégage, combinaison parfaite et séduisante de 3D et d'influences de la peinture traditionnelle chinoise à l’encre, tout son génie créatif est furieusement défait par une narration terne et sinueuse, arpentant le terrain éculé du récit d'émancipation sous fond de solitude et d'abandon, d'une manière inutilement alambiquée et dénuée de nuances.
Mais le plus gros souci de Le Royaume des abysses réside dans sa volonté tellement farouche de s'inscrire dans logique onirique de Miyazaki, sans jamais épouser son aspect merveilleusement sensible et organique.
Copyright 2023 Beijing October Media Co., Ltd |
Qu'il louche sensiblement sur son œuvre (Le Voyage de Chihiro en tête) est une chose, mais qu'il n'arrive jamais vraiment à en reproduire aussi bien la profondeur thématique - ici bien trop simpliste - que la douce excentricité qui s'en dégage, en est une autre.
L'exemple parfait d'une expérience loin d'être désagréable certes, mais bien trop axé sur le style et la forme, que l'émotion et le fond.
Jonathan Chevrier