[CRITIQUE] : Alam
Réalisateur : Firas Khoury
Avec : Mahmood Bakri, Sereen Khass, Mohammad Karaki,...
Distributeur : JHR Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Palestinien, Français, Tunisien, Saoudien, Qatari.
Durée : 1h40min
Synopsis :
Tamer est palestinien et vit en Israël. Il mène avec ses amis la vie d'un lycéen insouciant jusqu'à l'arrivée de la belle Maysaa. Pour lui plaire Tamer accepte de prendre part à une mystérieuse opération drapeau à la veille de la fête d'Indépendance israélienne, jour de deuil pour les Palestiniens.
Critique :
Bien que son titre, littéralement le drapeau, pourrait laisser penser que le premier long-métrage de Firas Khoury, s'en aille uniquement questionner son auditoire sur la signification où le symbole même qu'ils peuvent incarner pour une nation (que ce soit d'un point de vue intérieur ou extérieur), Alam ne soulève pas directement ce questionnement mais incite, avec un humour et une chaleur étonnante, à voir la valeur sous-jacente que peut avoir ce symbole/outil national, à travers les atermoiements d'une jeunesse tentant de se forger sa propre identité, au cœur d'une Palestine à la politique instable et répressive, occupée par Israël.
Tout en délicatesse et loin d'être manichéen dans son opposition israelo-palestienne, il suit avec minutie les pitreries - souvent hilarantes -, les doutes, les craintes et la valse des sentiments injectées d'enthousiasme, qui marque la scolarité de Tamer et de ses amis, palestiniens vivant en Israël, dont les combats personnels communs (notamment la volonté d'afficher le drapeau palestinien sur leur école le jour de l'indépendance israélienne), vont peu à peu développer leur sens du devoir national et leur éveil politique.
Une jeunesse confrontée à une pression psychologique permanente, entre la pression du rejet et d'affirmer des croyances idéologiques pouvant, justement, accentuer celui-ci et leur ôter tout espoir d'avenir, un combat pour conserver la terre et la mémoire d'une histoire effacée par une propagande martelée partout (médias, livres scolaires,...), mais surtout une quête (vaine?) de liberté face à un pouvoir oppressif qui écrase et use le peuple, pour qu'il se confirme à son idéologie, qui prone sans complexe une ségrégation ethnique et omet sa violence inhumaine passée - et même présente.
C'est dans ce monde où l’enracinement de leur identité palestinienne est continuellement remis en question, que le cinéaste dresse un canevas dépouillé et nuancé entre le choc générationnel (une plus jeune combative et ne cédant pas au statu quo, opposée à une plus ancienne certes assujettie par résignation, mais témoin directe des violences subies par les " dissidents ") et le teen movie innocent et universel, ou la notion de résistance est introduite avec un naturel et un réalisme doux-amer.
Avec force, Alam incite à la réflexion sur la manière dont les histoires sont réécrites au fil du temps et des générations, et sur l'importance de se battre, même vainement, pour s'émanciper et se forger sa propre identité.
Avec : Mahmood Bakri, Sereen Khass, Mohammad Karaki,...
Distributeur : JHR Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Palestinien, Français, Tunisien, Saoudien, Qatari.
Durée : 1h40min
Synopsis :
Tamer est palestinien et vit en Israël. Il mène avec ses amis la vie d'un lycéen insouciant jusqu'à l'arrivée de la belle Maysaa. Pour lui plaire Tamer accepte de prendre part à une mystérieuse opération drapeau à la veille de la fête d'Indépendance israélienne, jour de deuil pour les Palestiniens.
Critique :
Avec #Alam, loin d'être manichéen dans son opposition Israël/Palestine, Firas Khoury dresse le portrait dépouillé et nuancé d'une jeunesse à l'enracinement identitaire constamment remis en question, entre le choc générationnel et le teen movie/récit initiatique naïf et doux-amer. pic.twitter.com/XSjEs5GeCS
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) August 29, 2023
Bien que son titre, littéralement le drapeau, pourrait laisser penser que le premier long-métrage de Firas Khoury, s'en aille uniquement questionner son auditoire sur la signification où le symbole même qu'ils peuvent incarner pour une nation (que ce soit d'un point de vue intérieur ou extérieur), Alam ne soulève pas directement ce questionnement mais incite, avec un humour et une chaleur étonnante, à voir la valeur sous-jacente que peut avoir ce symbole/outil national, à travers les atermoiements d'une jeunesse tentant de se forger sa propre identité, au cœur d'une Palestine à la politique instable et répressive, occupée par Israël.
Tout en délicatesse et loin d'être manichéen dans son opposition israelo-palestienne, il suit avec minutie les pitreries - souvent hilarantes -, les doutes, les craintes et la valse des sentiments injectées d'enthousiasme, qui marque la scolarité de Tamer et de ses amis, palestiniens vivant en Israël, dont les combats personnels communs (notamment la volonté d'afficher le drapeau palestinien sur leur école le jour de l'indépendance israélienne), vont peu à peu développer leur sens du devoir national et leur éveil politique.
Copyright JHR Films |
Une jeunesse confrontée à une pression psychologique permanente, entre la pression du rejet et d'affirmer des croyances idéologiques pouvant, justement, accentuer celui-ci et leur ôter tout espoir d'avenir, un combat pour conserver la terre et la mémoire d'une histoire effacée par une propagande martelée partout (médias, livres scolaires,...), mais surtout une quête (vaine?) de liberté face à un pouvoir oppressif qui écrase et use le peuple, pour qu'il se confirme à son idéologie, qui prone sans complexe une ségrégation ethnique et omet sa violence inhumaine passée - et même présente.
C'est dans ce monde où l’enracinement de leur identité palestinienne est continuellement remis en question, que le cinéaste dresse un canevas dépouillé et nuancé entre le choc générationnel (une plus jeune combative et ne cédant pas au statu quo, opposée à une plus ancienne certes assujettie par résignation, mais témoin directe des violences subies par les " dissidents ") et le teen movie innocent et universel, ou la notion de résistance est introduite avec un naturel et un réalisme doux-amer.
Avec force, Alam incite à la réflexion sur la manière dont les histoires sont réécrites au fil du temps et des générations, et sur l'importance de se battre, même vainement, pour s'émanciper et se forger sa propre identité.
Un sacré premier effort, rien de moins.