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[CRITIQUE] : Smile


Réalisateur : Parker Finn
Acteurs : Sosie Bacon, Jessie T. Usher, Kyle Gallner,...
Distributeur : Paramount Pictures France
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h55min.

Synopsis :
Après avoir été témoin d'un incident traumatisant impliquant l’une de ses patientes, la vie de la psychiatre Rose Cotter tourne au cauchemar. Terrassée par une force mystérieuse, Rose va devoir se confronter à son passé pour tenter de survivre…



Critique :


Même si Halloween est en passe de gentiment pointer le bout de son nez dans avec ses péloches plus où moins horrifique dans sa besace, ce n'est pas une raison pour autant pour jouer la carte de la clémence face au moindre frisson qui débarquera dans des salles jamais assez obscures.
Si Halloween Ends de David Gordon Green est la séance la plus méchamment attendue au tournant, la porte était ouverte quant à une hypothétique surprise avec Smile, estampillé premier long-métrage d'un wannabe cinéaste Parker Finn sensiblement sous influence nippone, avec ses jump scares plutôt généreux - qui joue plus où moins habilement avec l'appréhension de son auditoire - et son ambiance gentiment étrange et perturbée.
Extension de son propre court-métrage, Laura hasn't slept, la narration ne s'embête pas réellement pour brosser les traits de son héroïne titre, avant d'orchester l'effondrement de son monde face caméra.

Copyright Paramount Pictures Germany

Travaillant dans le service psychiatrique d'urgence d'un hôpital, la thérapeute Rose Cotter (Sosie Bacon, enfin dans un premier rôle consistant) a l'habitude de voir des gens en crise mais elle est cette fois troublée par une jeune patiente qui prétend être hantée par une sorte d'entité malveillante que personne d'autre ne peut voir, une créature au sourire horrifiant qui la tourmente en apparaissant sous les traits de personnes qu'elle connaît.
Mais ce qui pourrait de base s'apparenter à un délire paranoïaque, devient clairement une malédiction viralement transmissible (coucou It Follows) lorsque Rose elle-même est frappée par cette entité, et que son entourage - d'une soeur aînée fragile à un ex-petit ami doux et compréhensif - ne semble pas réellement la croire, pas plus qu'une société contemporaine cynique et antipathique qui méprise ceux qu'elle considère comme différents et malades...
Jamais totalement écrasé par ses nombreuses influences autant qu'il fait fît de sa prévisibilité pour les familiers du genre, Smile flirte continuellement entre le petit bout de cinéma horrifico-suranné qui frôle parfois (souvent ?) le ridicule dans ses effets (un score bruyant tout droit sortie des 90s en tête), et la bande surprenante dans sa manière d'user assez habilement du processus de citation/réappropriation de ses références, aussi bien que de s'avérer furieusement efficace quant elle laisse parler ses penchants brutaux (bien aidé par un montage affûté).

Copyright Paramount Pictures

Il y a même une certaine réjouissance dans le fait de voir Finn détourner la familiarité de son histoire à tiroirs (qui louche comme ce n'est pas permit sur le monument Ring d'Hideo Nakata) en créant une réelle anticipation qui accroît le sentiment de danger palpable se nouant autour de son empathique héroïne (dont le mal ne fait que décupler un traumatisme intime qu'elle partage avec sa soeur), qui ne peut plus faire confiance à personne - pas même elle-même -, même s'il aurait pu jouer la carte de l'ambiguïté avec encore plus d'audace (et si tout n'était finalement qu'un épisode psychotique provoqué par le stress, le surmenage et un traumatisme intime, frappant une femme qui blamerait - volontairement - une entité maléfique pour justifier son comportement erratique et dangereux ?).
Émotionnellement plus riche qu'il n'en a l'air, efficace dans son horreur à l'ambiance malsaine autant qu'il est plutôt juste dans son constat sociétal accablant (la stigmatisation entourant les troubles psychiques et mentaux ainsi que notre capacité exceptionnelle à diaboliser ceux qui en sont souffrent), Smile fait gentiment le café sans fondamentalement renouveler la recette, et intronise sans doute un nouveau visage au coeur d'un giron horrifique ricain en pleine reconstruction.


Jonathan Chevrier


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