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[FUCKING SERIES] : Reacher saison 1 : 250 pounds of frontier justice


(Critique - avec spoilers - de la saison 1)


Ne faisons pas stupidement les fines bouches ou les sériephiles - tout aussi stupidement - élitistes : de temps en temps, en bons mômes biberonés par le cinéma d'action béni des 80s/90s que nous sommes, nous avons furieusement besoin de shows tels que Reacher, qui cogne avant de réfléchir, qui titille nos instincts primaires plus qu'il ne flatte nos intellects.
Sans forcément être un aficionados du matériau d'origine de Lee Child, ni même des premières montures cinématographiques portées par Tom Cruise (le premier opus de Christopher McQuarrie, est quand-même un solide thriller qui envoie), il y a un plaisir sain à voir un monstre physique aussi polyvalent dans l'action (c'est un ancien policier militaire qui aligne les décorations militaires autant que les aptitudes bigger than life), déboiter son prochain sans le moindre frémissement d'un regret.
D'autant qu'Alan Ritchson, physiquement imposant (il y a du Schwarzenegger des premières heures dans son jeu - très - physique) et plus en adéquation avec la version papier du personnage, n'est pas là ni n'a forcément le talent pour se lancer dans de longues tirades shakespeariennes, mais il a des mains suffisamment grandes pour casser en deux - ou plus - tout ce qu'elles attrapent.

Copyright Amazon Studios

Ici, ce nouveau " Reacher " n'est qu'un pur plaisir régressif de télévision, jetant la plupart de la logique du roman de Child par la fenêtre, tout en étant porté par une énergie destructrice sincère et enthousiaste.
Adapté du premier livre de Child, Killing Floor, l'intrigue plutôt maigre et prétexte suit un Reacher marchant dans la petite ville de Margrave, en Géorgie, où il est arrêté par la police en tant que principal suspect dans un meurtre.
S'il est vite blanchi, non sans acquérir un motif de vengeance majeur, il va faire équipe avec une paire de flics locaux pour enquêter sur la pluie de corps qui commencent à s'accumuler, des meurtres qui cachent un complot beaucoup plus vaste qu'on le pense...
Chapeauté par Nick " Scorpion " Santora, habitué des shows musclés et virils (Prison Break, Vegas, Breakout Kings et FBI mais il est aussi derrière le scénario du burné Punisher : War Zone de Lexi Alexander), Reacher trouve un équilibre précaire mais jouissif entre le divertissement pop-corn et le polar tendu issu de la plume de Child, sans jamais renier toutes ses exagérations étonnantes, que ce soit une violence totalement décomplexé (voire même graphique) et une action parfois démesurément cartoonesque/absurde - donc géniale.
Une assurance telle dans la démesure presque naturelle, qu'il est de facto impossible de ne pas pardonner les (gros) errements de son écriture, qui décrit plus qu'elle n'en montre quand elle ne s'enlise pas dans ses propres incohérences ou ses manquements frustrants (aucun vrai méchant ne se détache pour incarner une menace un tant soit peu crédible).

Copyright Amazon Studios

Digne d'un actionner bourrin et prévisible de huit heures tout droit sortie des 80s, avec son héros incarnant une fusion improbable entre Sherlock Holmes, Hulk et Steven Seagal (la queue de cheval en moins), Reacher, qui se fait autant une petite correction de trajectoire des adaptations cinématographiques qu'une extension de ceux-ci, offre tout du long ce qu'elle promet dès son pilote : un divertissement old school qu'il ne faut (vraiment) pas trop prendre au sérieux, une évasion télévisée dans le sens le plus pur du terme.
Ne boudons pas notre plaisir, apprécions seulement comme il se doit ce petit show pulp et sans prétention narrant les aventures d'un dur à cuire ironique, qui n'hésitera pas à vous décrire exactement ce qu'il va vous faire si vous franchissez la ligne rouge, avant d'utiliser ses poings massifs pour vous les coller - au mieux - dans la caboche.


Jonathan Chevrier


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