[CRITIQUE] : Britney Vs Spears
Réalisatrice : Erin Lee Carr
Avec : Felicia Culotta, Sam Lutfi, Adnan Ghalib,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Documentaire
Nationalité : Américain
Durée : 1h33min
Synopsis :
Entre entretiens exclusifs et documents confidentiels, la journaliste Jenny Eliscu et la cinéaste Erin Lee Carr enquêtent sur le combat de Britney Spears pour sa liberté.
En avril dernier sortait Framing Britney Spears sur la plateforme Amazon Prime Video. Le documentaire, réalisé par Samantha Stark revenait sur la carrière de la chanteuse, de son ascension à sa descente aux enfers, de sa relation tumultueuse avec les médias à sa mise sous tutelle par son père, Jamie Spears, en 2008. Peut-être parce que Netflix n’a pas pu avoir sa part du gâteau sur cette affaire d’actualité (un énième procès pour le changement de tuteur, à la demande de la star qui ne veut plus avoir affaire à son père, s’est tenu cet été), un nouveau documentaire voit le jour, sorti cette semaine : Britney Vs Spears.
En premier lieu, ce documentaire sur la star américaine a tout d’un projet opportuniste pur et dur. Depuis le mouvement #FreeBritney, créée en 2018, depuis les différents procès entre Britney et son père, Jamie, de nombreux films ont vu le jour, présentant les différentes phases de la carrière de la chanteuse, disséquant ses dires, ses relations amoureuses, sa tutelle, en long, en large et en travers. Que reste-t-il de secret dans la vie de la star ? “Do you want a piece of me ?” chantait Britney en 2007, dans son album Blackout. Il semblerait que quatorze ans plus tard, médias, réalisateur⋅trices, producteur⋅trices l'ont prises au mot.
Et pourtant, passé les quinze premières minutes de Britney Vs Spears, où l’on nous présente (encore une fois) sa carrière, ses déboires, ses relations intimes, le documentaire déploie un propos plus pertinent et intéressant qu’il n’y paraît. La réalisatrice du film, Erin Lee Carr, est une fan de Britney Spears depuis Baby One More Time. La production de ce film remonte à quelques années, où la cinéaste — s’alliant à la journaliste du magazine Rolling Stones, Jenny Eliscu — décide de mener une enquête sur la décision de justice de placer Britney Spears sous tutelle. Suspectant que les choses ne sont pas aussi claires que ce que disent les proches de la star concernant cette décision, les deux complices se lancent dans une enquête difficile. Les témoignages se font rares, personne n’est prêt à se liguer contre la puissante famille Spears. Felicia Culotta, ancienne assistante de la chanteuse (que l’on aperçoit déjà dans Framing Britney Spears) le dit clairement aux deux enquêtrices : elle ne veut prendre aucun risque car “ça n’en vaut pas la peine”. Dégainant leurs avocats plus vite que leurs ombres, les proches de Britney sont à l'affût de la moindre diffamation les concernant. Ce qui n’empêche pas la réalisatrice et la journaliste de creuser plus loin leurs recherches.
Après quelques complications, le Saint-Graal leur est donné par une source souhaitant demeurer anonyme : des documents officiels où nous découvrons tout un pan du dossier Britney qui mettent en lumière les différents abus qu’elle a subi. Des rapports médicaux annonçant que la star est atteinte de démence, ce qui n’empêche pas ces mêmes médecins à la déclarer apte à travailler. Un droit d’appel concernant la demande de tutelle non respecté pour empêcher tout combat. Des horaires de boulot élevés et impossibles à tenir. Des changements de médicaments pour la rendre plus docile. Ces documents permettent de voir les dessous sordides sur une affaire de prise de pouvoir d’un capital économique conséquent. Les chiffres sont énoncés, la star a fait gagner beaucoup d’argent à ses proches ces dix dernières années, mais doit demander la permission pour acheter des jouets à ses fils. Britney Vs Spears donne également la parole à des anciens proches de Britney que nous n’avons pas beaucoup entendu. Sam Lutfi, ancien manager, pense qu’il a été le parfait prétexte à sa mise sous tutelle. Sorti de nulle part, il avait, en 2007, beaucoup d’influence auprès de la star pendant son divorce houleux, comme son petit-ami de l’époque, le paparazzi Adnan Ghalib. Nous découvrons aussi une femme de l’ombre, Lou Taylor, porte parole de la famille Spears, qui d’après les documents envoyés à Erin Lee Carr et Jenny Eliscu, serait très proche de Jamie Spears et détiendrait des parts conséquentes dans l’organisation de la carrière de la chanteuse.
Britney Vs Spears lève le voile sur des décisions plus que douteuses concernant le bien-être de la chanteuse américaine. Sans images choc, sans sensationnalisme, le documentaire s’attarde sur les rouages d’une emprise bien réelle, d’un père sur sa fille et sort la veille de la décision de la Cour Suprême de lever la tutelle de la star (le 29 septembre).
Laura Enjolvy
Avec : Felicia Culotta, Sam Lutfi, Adnan Ghalib,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Documentaire
Nationalité : Américain
Durée : 1h33min
Synopsis :
Entre entretiens exclusifs et documents confidentiels, la journaliste Jenny Eliscu et la cinéaste Erin Lee Carr enquêtent sur le combat de Britney Spears pour sa liberté.
Critique :
#BritneyVsSpears lève le voile sur des décisions plus que douteuses concernant le bien-être de la chanteuse américaine. Sans images choc, sans sensationnalisme, le documentaire s’attarde sur les rouages d’une emprise bien réelle, d’un père sur sa fille. (@CookieTime_LE) pic.twitter.com/PhiqAOWL2w
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) September 29, 2021
En avril dernier sortait Framing Britney Spears sur la plateforme Amazon Prime Video. Le documentaire, réalisé par Samantha Stark revenait sur la carrière de la chanteuse, de son ascension à sa descente aux enfers, de sa relation tumultueuse avec les médias à sa mise sous tutelle par son père, Jamie Spears, en 2008. Peut-être parce que Netflix n’a pas pu avoir sa part du gâteau sur cette affaire d’actualité (un énième procès pour le changement de tuteur, à la demande de la star qui ne veut plus avoir affaire à son père, s’est tenu cet été), un nouveau documentaire voit le jour, sorti cette semaine : Britney Vs Spears.
En premier lieu, ce documentaire sur la star américaine a tout d’un projet opportuniste pur et dur. Depuis le mouvement #FreeBritney, créée en 2018, depuis les différents procès entre Britney et son père, Jamie, de nombreux films ont vu le jour, présentant les différentes phases de la carrière de la chanteuse, disséquant ses dires, ses relations amoureuses, sa tutelle, en long, en large et en travers. Que reste-t-il de secret dans la vie de la star ? “Do you want a piece of me ?” chantait Britney en 2007, dans son album Blackout. Il semblerait que quatorze ans plus tard, médias, réalisateur⋅trices, producteur⋅trices l'ont prises au mot.
Et pourtant, passé les quinze premières minutes de Britney Vs Spears, où l’on nous présente (encore une fois) sa carrière, ses déboires, ses relations intimes, le documentaire déploie un propos plus pertinent et intéressant qu’il n’y paraît. La réalisatrice du film, Erin Lee Carr, est une fan de Britney Spears depuis Baby One More Time. La production de ce film remonte à quelques années, où la cinéaste — s’alliant à la journaliste du magazine Rolling Stones, Jenny Eliscu — décide de mener une enquête sur la décision de justice de placer Britney Spears sous tutelle. Suspectant que les choses ne sont pas aussi claires que ce que disent les proches de la star concernant cette décision, les deux complices se lancent dans une enquête difficile. Les témoignages se font rares, personne n’est prêt à se liguer contre la puissante famille Spears. Felicia Culotta, ancienne assistante de la chanteuse (que l’on aperçoit déjà dans Framing Britney Spears) le dit clairement aux deux enquêtrices : elle ne veut prendre aucun risque car “ça n’en vaut pas la peine”. Dégainant leurs avocats plus vite que leurs ombres, les proches de Britney sont à l'affût de la moindre diffamation les concernant. Ce qui n’empêche pas la réalisatrice et la journaliste de creuser plus loin leurs recherches.
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Après quelques complications, le Saint-Graal leur est donné par une source souhaitant demeurer anonyme : des documents officiels où nous découvrons tout un pan du dossier Britney qui mettent en lumière les différents abus qu’elle a subi. Des rapports médicaux annonçant que la star est atteinte de démence, ce qui n’empêche pas ces mêmes médecins à la déclarer apte à travailler. Un droit d’appel concernant la demande de tutelle non respecté pour empêcher tout combat. Des horaires de boulot élevés et impossibles à tenir. Des changements de médicaments pour la rendre plus docile. Ces documents permettent de voir les dessous sordides sur une affaire de prise de pouvoir d’un capital économique conséquent. Les chiffres sont énoncés, la star a fait gagner beaucoup d’argent à ses proches ces dix dernières années, mais doit demander la permission pour acheter des jouets à ses fils. Britney Vs Spears donne également la parole à des anciens proches de Britney que nous n’avons pas beaucoup entendu. Sam Lutfi, ancien manager, pense qu’il a été le parfait prétexte à sa mise sous tutelle. Sorti de nulle part, il avait, en 2007, beaucoup d’influence auprès de la star pendant son divorce houleux, comme son petit-ami de l’époque, le paparazzi Adnan Ghalib. Nous découvrons aussi une femme de l’ombre, Lou Taylor, porte parole de la famille Spears, qui d’après les documents envoyés à Erin Lee Carr et Jenny Eliscu, serait très proche de Jamie Spears et détiendrait des parts conséquentes dans l’organisation de la carrière de la chanteuse.
Britney Vs Spears lève le voile sur des décisions plus que douteuses concernant le bien-être de la chanteuse américaine. Sans images choc, sans sensationnalisme, le documentaire s’attarde sur les rouages d’une emprise bien réelle, d’un père sur sa fille et sort la veille de la décision de la Cour Suprême de lever la tutelle de la star (le 29 septembre).
Laura Enjolvy