[CRITIQUE] : Il est trop bien
Réalisateur : Mark Waters
Acteurs : Addison Rae, Tanner Buchanan, Rachael Leigh Cook,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Comédie, Romance,
Nationalité : Américain.
Durée : 1h28min.
Synopsis :
Dans ce remake du classique pour ados de 1999, une influenceuse spécialisée en relooking tente de transformer le loser du lycée en roi de la promo.
Critique :
Les remakes sont devenus une constante - majoritairement - désespérante dans le monde obsédé par le contenu populaire/familier qu'est la jungle Hollywoodienne contemporaine (mais pas que).
Et comme il n'y a pas beaucoup d'originalité dans l'horizon du divertissement grand public, les firmes ont paresseusement répliqués à cette vérité frustrante en remaniant, mettant à jour ou même simplement en ressassant de vieilles idées qui, à l'époque, sentaient déjà le réchauffé.
Que dire dès lors face à une production telle que He's All That de Mark Waters, remake gender-swapped du teen movie made in 90s She's All That de Roger Avary (à l'intégrité déjà discutable), lui-même férocement inspiré du My Fair Lady de George Cukor, qui était lui-même adapté de la pièce Pygmalion de George Bernard Shaw.
Avec le même fil conducteur que tous ses aînés (l'obsession humaine, problématique, de vouloir changer un autre humain en quelque chose faussement associé au fait d'être une meilleure version d'eux-mêmes), tout en corrigeant le défaut majeur du dernier en date - sa mysoginie plus ou moins décomplexée -, via une pirouette scénaristique facile (inversion des genres); le film, qui prend la même tournure involontairement auto-parodique du film d'Avary, dans son regard " moderne " du mythe de Cendrillon, n'en a pourtant ni le charme naïf ni l'attachement étrange envers son (joli) casting.
Avec son récit calqué ou seul le facteur " réseaux sociaux " vient servir de différence (R. Lee Fleming Jr. est même de retour au scénario, ceci explique sans doute cela), articulé autour du changement d'un vilain petit canard - qui n'en est pas réellement un en fait - en cygne, par la force de la volonté testée de la reine du bal/influenceuse, avant qu'une romance prévisible ne naisse entre les deux; He's All That ne légitime jamais sa relecture, que ce soit dans sa tentative vaine de reproduire l'artificialité des médias sociaux (une jeunesse conditionnée par la croyance folle que s'ils n'ont pas de présence sur les réseaux sociaux, ils n'existent tout simplement pas), à l'instar des plus réussis The Duff et - surtout - Eight Grade, ou d'offrir un canevas ne serait-ce que juste, d'une poignée d'adolescents au mieux anecdotiques, au pire imbuvables.
Pas aidé ni par sa prévisibilité, ni par ses comédiens (Addison Rae, qui ne puise no dans la vulnérabilité ni le penchant pathétique de son personnage, là Tanner Buchanan fait un peu mieux malgré un temps de présence limité) et encore moins par un montage syncopé de Travis Sittard, ce remake ne peut même pas s'appuyer sur la vision de Waters, dont toute l'aura cynique et inspirée de son Mean Girls, semble s'être dévitalisée au fil du temps.
Reste alors les présences marquées des revenants Rachael Leigh Cook et Matthew Lillard (excellents), et un dance-off final pas si vilain, qui ne rivalise cependant jamais avec celui - génial - du film de 99, chaperonné par Usher.
Shame.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Addison Rae, Tanner Buchanan, Rachael Leigh Cook,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Comédie, Romance,
Nationalité : Américain.
Durée : 1h28min.
Synopsis :
Dans ce remake du classique pour ados de 1999, une influenceuse spécialisée en relooking tente de transformer le loser du lycée en roi de la promo.
Critique :
Reprenant le même ton involontairement auto-parodique du film original, dans son regard "moderne" et MTV-esque du mythe de Cendrillon, #IlEstTropBien n'a pourtant ni le charme insouciant ni l'attachement envers les persos du film d'Avary, incarnant un remake aussi fade qu'inutile pic.twitter.com/1cvCd8Nz4p
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) August 29, 2021
Les remakes sont devenus une constante - majoritairement - désespérante dans le monde obsédé par le contenu populaire/familier qu'est la jungle Hollywoodienne contemporaine (mais pas que).
Et comme il n'y a pas beaucoup d'originalité dans l'horizon du divertissement grand public, les firmes ont paresseusement répliqués à cette vérité frustrante en remaniant, mettant à jour ou même simplement en ressassant de vieilles idées qui, à l'époque, sentaient déjà le réchauffé.
Que dire dès lors face à une production telle que He's All That de Mark Waters, remake gender-swapped du teen movie made in 90s She's All That de Roger Avary (à l'intégrité déjà discutable), lui-même férocement inspiré du My Fair Lady de George Cukor, qui était lui-même adapté de la pièce Pygmalion de George Bernard Shaw.
Copyright KEVIN ESTRADA/NETFLIX |
Avec le même fil conducteur que tous ses aînés (l'obsession humaine, problématique, de vouloir changer un autre humain en quelque chose faussement associé au fait d'être une meilleure version d'eux-mêmes), tout en corrigeant le défaut majeur du dernier en date - sa mysoginie plus ou moins décomplexée -, via une pirouette scénaristique facile (inversion des genres); le film, qui prend la même tournure involontairement auto-parodique du film d'Avary, dans son regard " moderne " du mythe de Cendrillon, n'en a pourtant ni le charme naïf ni l'attachement étrange envers son (joli) casting.
Avec son récit calqué ou seul le facteur " réseaux sociaux " vient servir de différence (R. Lee Fleming Jr. est même de retour au scénario, ceci explique sans doute cela), articulé autour du changement d'un vilain petit canard - qui n'en est pas réellement un en fait - en cygne, par la force de la volonté testée de la reine du bal/influenceuse, avant qu'une romance prévisible ne naisse entre les deux; He's All That ne légitime jamais sa relecture, que ce soit dans sa tentative vaine de reproduire l'artificialité des médias sociaux (une jeunesse conditionnée par la croyance folle que s'ils n'ont pas de présence sur les réseaux sociaux, ils n'existent tout simplement pas), à l'instar des plus réussis The Duff et - surtout - Eight Grade, ou d'offrir un canevas ne serait-ce que juste, d'une poignée d'adolescents au mieux anecdotiques, au pire imbuvables.
Copyright KEVIN ESTRADA/NETFLIX |
Pas aidé ni par sa prévisibilité, ni par ses comédiens (Addison Rae, qui ne puise no dans la vulnérabilité ni le penchant pathétique de son personnage, là Tanner Buchanan fait un peu mieux malgré un temps de présence limité) et encore moins par un montage syncopé de Travis Sittard, ce remake ne peut même pas s'appuyer sur la vision de Waters, dont toute l'aura cynique et inspirée de son Mean Girls, semble s'être dévitalisée au fil du temps.
Reste alors les présences marquées des revenants Rachael Leigh Cook et Matthew Lillard (excellents), et un dance-off final pas si vilain, qui ne rivalise cependant jamais avec celui - génial - du film de 99, chaperonné par Usher.
Shame.
Jonathan Chevrier