[CRITIQUE] : Silk Road
Réalisateur : Tiller Russell
Acteurs : Nick Robinson, Jason Clarke, Alexandra Shipp,...
Distributeur : (Amazon Prime Video France)
Budget : -
Genre : Thriller, Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h52min.
Synopsis :
Jeune, idéaliste et déterminé à réussir, Ross Ulbricht crée en 2011 une plate-forme clandestine de vente en ligne spécialisée dans la vente de stupéfiants : Silk Road. Alors que les transactions atteignent rapidement plusieurs millions de dollars, Ross Ulbricht trouve sur son chemin Rick Bowden, un agent de la DEA peu recommandable et dangereusement imprévisible, qui va utiliser tous les moyens nécessaires pour le faire tomber.
Critique :
Odyssée édifiante - dans tous les sens du terme - et mollement stylisée qui a constamment le popotin gentiment coincé entre la frontière du fictif et de la vérité des faits, #SilkRoad est une sorte de relecture light du Loup de Wall Street, avec un Jason Clarke férocement on fire pic.twitter.com/P4BVv2ckaH
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) May 29, 2021
Ce qu'il y a de bien, parfois, avec les pancartes lancés dans les premières secondes d'une péloche, c'est quelle donne assez souvent le ton, volontairement ou non, de ce qu'il nous saura donné de voir durant les minutes/heures qui suivront.
Une règle qui ne se trahit absolument pas avec le bien nommé Silk Road de Tiller Russell (la plutôt réussie série documentaire made in Netflix The Night Stalker), dont la folie frénétique transpire dès l'annonce du : «Cette histoire est vraie... Sauf ce que nous avons inventé ou changé. ».
Thanks Captain Obvious donc, qui annonce fièrement et sans remords que son odyssée édifiante - dans tous les sens du terme - et mollement stylisée aura le popotin gentiment coincé entre la frontière du fictif et de la vérité, dans une sorte de relecture light du Loup de Wall Street, vissée sur les mésaventures malheureuses mais vraies, du voyou/génie du net/criminel avéré Ross Ulbricht; un autoproclamé anarchiste/rebelle 2.0 qui voulait changer le monde, et avait trouvé que la meilleure façon de le faire était de faciliter la vente de quantités massives de drogues illicites via le dark web... Ah America.
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Adaptant de manière plus ou moins libre mais surtout plus ou moins inspirée, un article de Rolling Stone Magazine - «Dead End of Silk Road: Internet Crime Kingpin Ross Ulbricht's Big Fall» de David Kushner -, la péloche incarne un petit bout de cinéma certes férocement lisse mais dans le même temps étonnamment léger et divertissant, avec sa narration en deux temps centrée à la fois sur Ulbricht (un Mark Zuckerberg du pauvre pionnier du bit coin, un absolutiste en matière de libertés individuelles qui incarne toutes les dérives de l'ingérence du gouvernement ricain à lui tout seul), mais aussi Rick Bowden (un agent de la DEA sous couverture devenu un toxicomane, respecté ni par son patron ni par son unité de cybercriminalité tant c'est une quiche pour tout ce qui concerne le net).
Deux âmes suffisantes, immorales et autodestructrices faîtes pour foncer droit dans le mur et surtout s'entrechoquer dans une intrigue turbo-stupide totalement désintéressée de ses personnages féminins, mais qui sait globamement faire le café, en majeure partie grâce à la pugnacité de son casting vedette (d'un Nick Robinson solide en magnat du dark web à un Jason Clarke qui fait magnifiquement du Jason Clarke, borderline à souhait, sans oublier un Paul Walter Hauser toujours formidable).
Jonathan Chevrier