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[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #132. Semaine du 25 avril au 1er mai



Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques.



Semaine du 25 Avril au 1er Mai.




Dimanche 25 Avril. Jackie de Pablo Larraín sur Arte.

22 Novembre 1963 : John F. Kennedy, 35ème président des États-Unis, vient d’être assassiné à Dallas. Confrontée à la violence de son deuil, sa veuve, Jacqueline Bouvier Kennedy, First Lady admirée pour son élégance et sa culture, tente d’en surmonter le traumatisme, décidé à mettre en lumière l’héritage politique du président et à célébrer l’homme qu’il fut.

Dans cette funeste -rie rapprochant par instant l’œuvre du film de fantôme, Pablo Larraín capture une blessure intime qui se fait plaie nationale. Car Jackie ne tient pas tellement à raconter le destin de la plus célèbre First Lady américaine, mais bien à capturer un acte fondateur; celui d’une veuve faisant de son deuil l’outil d’une narration visant à faire de son mari une légende, un roi d’un royaume disparu, une icône. C’est là toute la beauté paradoxale de l’œuvre, Jackie est à la fois profondément bouleversant dans le portrait d’une femme détruite par l’atrocité de ce qu’elle a vécue; et pourtant maitrisant chacune de ses larmes, de ses gestes, de ses mots afin d’écrire elle-même la légende. Le cinéaste capture alors une femme ne voulant pas être effacé de l’Histoire, tenant a épouser celle-ci pour laisser derrière un pays en désolation d’un Camelot a jamais perdu.

La soirée continue... à 22 h 50 France 2 propose Trois hommes et un Couffin de Coline Serreau. Il y dans cette comédie de mœurs l’envie de secouer un peu la représentation de la parentalité au cinéma. Un thème qui encore aujourd’hui tourne trop souvent autour de la maternité, ici c’est une paternité pas vraiment voulue qui se trouve au cœur du film. En découle un récit cocasse, mais assez moderne, tendre et émouvant. Bref, de la belle comédie française.


Lundi 26 Avril. Will Hunting de Gus Van Sant sur Arte.

Will Hunting est un authentique génie, mais également un rebelle aux élans imprévisibles. Il est né dans le quartier populaire de South Boston et a arrêté très tôt ses études, refusant le brillant avenir que pouvait lui procurer son intelligence. Il vit désormais entouré d’une bande de copains et passe son temps dans les bars à chercher la bagarre. C’est alors que ses dons prodigieux en mathématiques attirent l’attention du professeur Lambeau, du Massachusetts Institute of Technology.

Will Hunting aurait, entre les mains d’autres réalisateurs, pu être un film embrassant le mélodrame sirupeux, et c’est bien cette peur qui habite le spectateur au début avant de totalement s’évaporer. Pourquoi ? D’abord, car Gus Van Sant n’est pas n’importe quel cinéaste, mais surtout quand le cinéaste semble ne cesser d’entailler son métrage pour nicher dans ce récit initiatique une conquête du soi. De bout en bout, son héros refusera toutes les voies tracées pour inventer sa propre liberté. Car, Will Hunting est autant un film évoquant l’extirpation de son milieu naturel que le refus d’être ce que la société attend de vous. C’est au fond, naviguer sans appartenir à personne, c’est apprivoiser la liberté dans ce qu’elle a de plus pur. Tout cela sublimement interprète par Matt Damon, et surtout un Robin Williams formidable, qui, peut-être plus que quiconque nappe d’une douce tristesse chaque scéne.


Jeudi 29 Avril. Le Cercle des Poetes Disparus de Peter Weir sur Cherie25.

Todd Anderson, un garçon plutôt timide, est envoyé dans la prestigieuse académie de Welton, réputée pour être l’une des plus fermées et austère des États-Unis, là où son frère avait connu une brillante scolarité. C’est dans cette université qu’il va faire la rencontre d’un professeur de lettres anglaises plutôt étrange, Mr Keating, qui les encourage à toujours refuser l’ordre établi. Les cours de Mr Keating vont bouleverser la vie de l’étudiant réservé et de ses amis…

Le Cercle des Poètes Disparus devrait être un rite, le genre d’œuvre que toutes personnes dans l’adolescence devraient voir. Pourquoi ? Car Peter Weir en capture son essence, décrivant cette recherche de soi, le palpitement de la passion amoureuse et surtout, et peut-être avant tout, le désir d’émancipation. Cette émancipation, cœur même du récit, se personnifier dans le professeur John Keating. Admirablement incarné par un Robin Williams irradiant l’écran de sa sensibilité, Le Cercle des Poètes Disparus exhorte le pouvoir de la culture comme l’étendard d’une liberté. Beauté du message qui vient s’émietter contre la réalité, le poète est le rêveur, celui qui ayant trop compris le goût de la liberté s’est émancipé de la rigueur du cadre, il se fait écraser. Mais il est aussi celui qui osera monter sur une table criant « O Capitaine ! Mon Capitaine ! ».


Thibaut Ciavarella

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