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[CRITIQUE] : L’Oiseau-Tempête


Réalisateur : Wash Westmoreland
Acteurs : Alicia Vikander, Naoki Kobayashi, Jack Huston, Riley Keough,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Thriller
Nationalité : Américain, Japonais.
Durée : 1h47min

Synopsis :
Dans le Tokyo du début des années 90, deux femmes tombent amoureuses du même homme, et de dangereuses conséquences en découlent.




Critique :



Réalisé par Wash Westmorland, L’Oiseau-Tempête est une histoire de gens déracinés, occidentaux et partis au Japon pour y construire une nouvelle vie. Le film se construit autour de l’interrogatoire de Lucy Fly, interprétée par Alicia Vikander, qui doit répondre de la disparition de son amie Lily Bridges, incarnée par Riley Keough.




Partir du point d’arrivée pour mieux restituer le réel, c’est le pari de la narration du film. Par l’interrogatoire, l’on retrace ce qui a amené notre intéressée à partir au Japon, puis à fréquenter Teiji, un mystérieux photographe. Le symbolisme, un peu lourd par moments, se ressent surtout dans l’utilisation d’un filtre vert dans presque tous les plans. Ce qui aurait pu être malin et bien amené. Au Japon, le vert est une couleur inspirant la nature, le renouveau et le thé. Tandis qu’en Occident, surtout au théâtre, ce même vert est un mauvais présage (sûrement pour des raisons de teintures au mercure), et surtout, depuis Shakespeare, la couleur de la jalousie. Tout ceci est bien évidemment renforcé par le fait que Lucy Fly soit taureau, et donc que son anniversaire soit au printemps. Subtil. Ce qui aurait pu être une métaphore de l’incommunicabilité culturelle devient cependant d’une lourdeur indigeste. A force, c’est même le spectateur qui devient vert.
Les personnages font office de symbole. Lucy Fly incarne l’oiseau-tempête, un oiseau qu’on entend chanter seulement après les tremblements de terre, son amie Lily est le tremblement de terre, les policiers sont là pour incarner le machisme de la société japonaise… Etc. Cela donne, à force, l’impression que rien dans ce film n’existe en soi. Tous les éléments sont présents pour une raison, rien ne laisse respirer le spectateur.



Chaque bonne idée est sur-utilisée, sur-esthétisée, sur-exploitée… Jusqu’à devenir une bouillie informe. Il ne reste donc plus beaucoup de place pour la surprise, la légèreté et surtout l’interprétation.
Moi qui suis pourtant capable de regarder 25 épisodes de Terrace House sans flancher pendant les moments où il ne se passe rien, il m’a fallu me forcer pour arriver au bout de ce film qui malgré une photographie de qualité, tient plus du téléfilm allemand un peu complexe sur lequel on tombe à 2 heures du matin un soir de semaine, avec son dénouement tiré par les cheveux et sans surprises et ses acteurs parfois monolithiques.
C’est dommage, car avec des instants de grâce digne d’un Paranoia Agent, où l’on ne sait plus qui est qui, ce film aurait pu être grand. Je déconseille donc ce film, surtout si vous n’aimez pas le vert et la lourdeur.


Marie-Laure


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