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[CRITIQUE] : Rogue One : A Star Wars Story


Réalisateur : Gareth Edwards
Acteurs : Felicity Jones, Mads Mikkelsen, Forest Whitaker, Riz Ahmed, Diego Luna, Donnie Yen,...
Distributeur : The Walt Disney Company France
Budget : 200 000 000 $
Genre : Action, Aventure, Science-Fiction.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h14min.

Synopsis :
Situé entre les épisodes III et IV de la saga Star Wars, le film nous entraîne aux côtés d’individus ordinaires qui, pour rester fidèles à leurs valeurs, vont tenter l’impossible au péril de leur vie. Ils n’avaient pas prévu de devenir des héros, mais dans une époque de plus en plus sombre, ils vont devoir dérober les plans de l’Étoile de la Mort, l’arme de destruction ultime de l’Empire.



Critique :



Conter des histoires dont on connaît déjà l'issue, voilà le leitmotiv officieux et un brin facile de Lucas Films avec la saga Star Wars depuis la mise en route de la (très) discutable prélogie.
Une habitude par ailleurs loin d'être infirmée par le passage de la firme chez la major aux grandes oreilles, tant Le Réveil de la Force s'inscrivait pleinement comme une relecture appuyée d'Un Nouvel Espoir.
A la fois nouveau film et premier spin-off de la franchise (rattaché sans vraiment l'être à la saga, puisqu'il fait plus ou moins le pont entre l'Episode III et l'Episode IV) tout en étant toujours porté par une intrigue à l'issue prévisible, Rogue One : A Star Wars Story faisait autant rêver que frémir les cinéphiles que nous sommes, la faute à une production tourmentée (reshoots, changement temporaire de réalisateur, rumeurs de tournage...) mais également par l'envie sourde de Disney d'industrialiser à mort l'une des (si ce n'est LA) sagas les plus puissantes de l'histoire du septième art et de la pop culture ces cinquante dernières années.



L'espace de deux heures, le talentueux Gareth Edwards (les brillants Monsters et Godzilla) bien aidé par un casting de talent proprement ahurissant (Felicity Jones, Mads Mikkelsen, Forest Whitaker, Riz Ahmed, Diego Luna, Donnie Yen,...), nous propose donc de découvrir la mission suicidaire - évoqué dans l'Episode IV - d'une faction de l'Alliance Rebelle ayant récupérer les fameux plans de l'Etoile de la Mort, et permit à la Résistance de frapper un grand coup dans sa reconquête de la galaxie.
Un postulat de départ osé mais fascinant, car si l'imagerie iconique de Star Wars (les jedis, les sabres lasers, la famille Skywalker,...) se retrouvent réduits à quelques bribes (l'Empire et Dark Vador), le projet offrait avant tout et surtout, une plongée dans les entrailles de la Résistance - jusqu'alors survolée dans les précédents films -, et d'autant plus durant les heures les plus sombres de son histoire, en imprimant sur pellicule l'acte symbolique qui servira de rampe de lancement à la révolution porté par les Skywalkers.



En prenant son temps pour présenter autant son récit (une petite histoire dans la grande) que des nouveaux personnages, des deux côtés de la Force, Edwards signe un véritable film de guerre - pleinement dans les étoiles pour le coup - divertissant tout autant que constamment sous tension, judicieusement tourné caméra à l'épaule (et c'est là ou l'engagement de Edwards, aux vues de ses travaux passés, prend tout son sens) pour mieux placer son spectateur constamment au coeur de l'action et au plus proche des protagonistes.
Une mise en scène incroyablement minutieuse (des décors aux costumes en passant par un montage énergique et inspiré, tout transpire la maitrise), lisible et pleine de fraicheur qui dénote complètement des opus précédents, et qui, sans l'opulence de moyens, ferait presque passer le métrage pour une oeuvre indépendante.
Car ce qui impressionne le plus au fond dans ce premier spin-off, c'est le soin particulier - et peu habituel pour un blockbuster - qu'apporte Chris Weitz dans son script (à la dramaturgie joliment dense), à l'opposition complexe et ambiguë du Bien et du Mal, et la frontière floue de la violence qui en découle, au sein d'une intrigue assumant de bout en bout son penchant sombre.



Cette volonté de troubler son auditoire avec un univers et un ton mi-singulier mi-familier, tout en le brossant dans le sens du poil avec juste ce qu'il faut de références bien senties à la saga mère (sans ne jamais rebuter par son fan service et le retour obligatoire de certains personnages), de se focaliser autant sur son visuel - impressionnant - que sur son intrigue, simpliste mais dramaturgiquement dense et magnifié par une galerie de personnages attachants et finement croqués (tous campés à la perfection par un casting impliqué); c'est bien tout le sel qui fait de ce Rogue One, sans l'ombre d'un doute le meilleur film Star Wars avec le chef d'oeuvre L'Empire Contre Attaque - et dans une moindre mesure Le Réveil de la Force.
Sans forcément révolutionner la grammaire Star Wars, Gareth Edwards se démarque et apporte sa pierre sombre et mélancolique à l'édifice initié par tonton Lucas.



Aussi épique et intense que férocement spectaculaire (les moments de bravoure sont légion) et douloureusement tragique, loin d'être dénué d'enjeux même si les dés sont pipés avant même notre entrée en salles, Rogue One, malgré quelques petits couacs (quelques passages un poil bavard, un score assez plat de Michael Giacchino) fait ce que Les Animaux Fantastiques n'a pas réussit dans le même temps imparti : faire un clin d'oeil droit au coeur des amateurs de Star Wars, tout en incarnant une oeuvre solide et immersive pouvant vivre pleinement sans l'ombre écrasante de son ainé.
Vivement le spin-off consacré à Han Solo signé Phil Lord et Chris Miller, mais vivement...


Jonathan Chevrier




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