[CRITIQUE] : Son of a Gun
Réalisateur : Julius Avery
Acteurs : Ewan McGregor, Brenton Thwaites, Alicia Viklander, Matt Nable,...
Distributeur : TF1 Vidéo
Budget : -
Genre : Drame, Action, Thriller.
Nationalité : Australien.
Durée : 1h53min.
Disponible en eCinema pendant 45 jours dès le 1er mai.
Synopsis :
Emprisonné pour un délit mineur à l’âge de 19 ans, JR apprend vite les dures réalités de la vie carcérale. Un monde dans lequel la protection est vitale pour survivre et JR se retrouve très rapidement sous l'œil vigilant du criminel le plus célèbre d’Australie, Brendan Lynch. Mais sa protection a un prix : Lynch et son équipe ont des plans pour leur jeune protégé. Après sa libération, JR doit aider Lynch à mettre en œuvre une évasion audacieuse. En récompense, il intègre son gang et se retrouve en première ligne d’un hold-up à haut risque. Les choses tournent mal…
Critique :
#SonofaGun ou une série B tenant bien la route, classique mais divertissante et décomplexée portée par un Ewan McGregor étincelant @TF1VIDEO
— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) May 4, 2015
On aime beaucoup Ewan McGregor par chez nous, vraiment beaucoup.
Car tout film avec le bonhomme dedans vaut instinctivement le coup d’œil, vu qu'il s'échine constamment à les choisir avec minutie et intelligence - a deux, trois détails près.
Avec une filmographie de qualité aussi longue qu'un bras, le bonhomme est indiscutablement un des meilleurs talents du cinéma britannique de ces vingt dernières années.
D’où notre certaine impatience de découvrir l'un de ses nouveaux projets alléchants, Son of a Gun, premier long du wannabe cinéaste Julius Avery, un thriller australien dont le trailer nous aguiche depuis plus d'un an maintenant sur la toile, et qui vient tout juste de débarquer sur les plateformes de eCinema, dommage pour ceux qui - comme nous - aurait aimé le découvrir dans une salle obscure.
Le métrage suit l'histoire de JR, emprisonné pour un délit mineur à l’âge de 19 ans, et qui apprend vite les dures réalités de la vie carcérale.
Un monde dans lequel la protection est vitale pour survivre et JR se retrouve très rapidement sous l’Oeil vigilant du criminel le plus célèbre d’Australie, Brendan Lynch.
Mais sa protection a un prix : Lynch et son équipe ont des plans pour leur jeune protégé.
Après sa libération, JR doit aider Lynch à monter une évasion périlleuse.
En récompense, il intègre son gang et se retrouve en première ligne d’un hold-up à haut risque, celui d'une mine aurifère.
Et c'est à partir de là que les choses vont commencer à mal tourner...
Classique et prévisible plongée dans la criminalité du pays de Crocodile Dundee sous forme de film de braquage/thriller plus ou moins violent et sombre, Son of a Gun fait constamment le boulot en divertissant son spectateur de tout son long à défaut de réellement le convaincre, tant il s'engage trop souvent tête baissée sur un terrain balisé et foulé par bon nombres de péloches cultes bien plus maitrisés et bandantes - le déjà australien et puissant Animal Kingdom de David Michod en tête.
Pire, à l'instar du film de Michod, Avery use de nouveau de la figure adolescente pour pondre un conte initiatique ou la jeunesse australienne est confrontée à la montée de la violence dans la société locale avant de pleinement y sombrer, notamment par le prisme du déterminisme sociale et d'une domination quasi-familiale, celle qui unit chaque membre d'un gang bravant crime.
Une filiation assez maladroite et bourrée de clichés mais pourtant moindre comparé à la plombante romance shooté au pathos de supermarché entre le jeune héros et la girl next door (la so cute Alicia Viklander, on le comprend), digne des pires teen movies des 90's et qui finit d'achever une péloche pourtant pétri de bonnes intentions.
Reste il est vrai, que deux, trois idées de ci et là, propulse le métrage sur des terrains assez inédit (la mafia russo-irlandaise, l'introduction en prison, méchamment intense et la mise en scène pertinente du bleu Avery), et l'on aurait décemment aimé que la relation entre JR et son père de substitution Lynch - l’ennemi public numéro 1 - soit un poil plus travaillé, histoire de vraiment emporter le tout.
Dans l'état, un brin décomplexé et facile (quelques longueurs se font même ressentir), porté par un casting exemplaire (Ewan McGregor en tête, une évidence) et une sobriété des plus salutaires, Son of a Gun est un divertissement correct qui tient bien la route sur la durée, une série B avec de vraies gueules burnées qui ne casse pas trois pattes à un canard mais qui s'avère loin in fine, de l'idée du polar urbain musclé que laissait présager sa promotion mais surtout son premier tiers canon.
N'empêche que pour un DTV de luxe sans grande prétention, force est d'admettre que la bande légitime très vite son postulat et se digère bien mieux qu'un Nicolas Cage du pauvre, et c'est déjà (vraiment) pas si mal.
Jonathan Chevrier