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[CRITIQUE] : La Promesse d'une Vie


Réalisateur : Russell Crowe
Acteurs : Russell Crowe, Olga Kurylenko, Jai Courtney, Yilmaz Ergogan, Cem Yilmaz,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Drame, Guerre.
Nationalité : Australien, Américain, Turc.
Durée : 1h51min.

Synopsis :
La Promesse d'une vie est une épopée d’aventures se déroulant en 1919, 4 ans après la terrible bataille des Dardanelles, dans la péninsule de Gallipoli. Un paysan australien, Joshua Connor se rend en Turquie à la recherche de ses trois fils portés disparus. Malgré les barrages de la bureaucratie militaire, sa détermination ne fléchit pas. Il est d’abord aidé par la belle Ayshe, la propriétaire de l’hôtel dans lequel il séjourne à Constantinople, puis par un officier turc ayant combattu contre ses fils. Pour découvrir la vérité et enfin trouver la paix intérieure, Joshua, accompagné du Commandant Hasan, est contraint de sillonner un pays ravagé par la guerre où la frontière entre le Bien et le Mal n’est plus si nette et l’ennemi si clairement identifiable.


Critique :


L'an dernier, l'inestimable Russell Crowe avait maladroitement peuplé nos salles obscures avec l'ignoble Un Amour d'Hiver d'Avika " Fucking " Goldman mais surtout le Noé de Darren Aronofsky, relecture personnelle à la fois intense mais un tantinet bancal d'un des épisodes fondateurs de La Génèse.

Si il est impossible de douter de l'implication physique du Gladiator sur le second, en revanche, on n'a connu l'acteur bien plus inspiré dans ses choix par le passé, lui qui fut indiscutablement, l'un des acteurs majeurs du cinéma ricain de ses quinze dernières années.

Le désormais cinquantenaire (le coup de vieux se voit mais pas tant que ça) avait su séduire plus d'un cinéaste de talents, allant de Curtis Hanson à Michael Mann, en passant par Peter Weir, Paul Haggis, James Mangold ou encore Ridley Scott et Ron Howard, avec qui il a tourné d'ailleurs plus d'une fois (quatre fois avec Scott, deux avec Ron Howard).


Aujourd'hui, non pas que sa date de péremption à Hollywood soit arrivée dans son money time (on le retrouvera l'an prochain dans The Nice Guys de Shane Black avec Ryan Gosling), mais on le sent dans ses partitions plus éparses et moins finement étudiées, que le bonhomme aspire à autre chose, voilà ce qui explique peut-être pourquoi il s'est tourné, comme beaucoup d'autre auparavant, vers la réalisation.

Une première réalisation pour le coup loin d'être anodine, puisque La Promesse d'une Vie s'inspire de l'histoire vraie et puissante d'un père australien recherchant ses trois fils, en 1919, à Gallipoli en Turquie, lorsque les Ottomans ont subi une offensive de la part des forces alliées au moment de la Première Guerre mondiale.

Une bataille qui, même dans la défaite, permit à la Nouvelle-Zélande (son pays natal) et à l'Australie de pleinement marqué leur indépendance vis-à-vis de l'Empire Britannique, quelques années après s'en être détaché.

Alléchant donc même si très casse-gueule.
Un drame d'aventure sur fond de guerre et d'amour paternel, Angelina Jolie y a récemment fêler sa caméra pour moins que cela avec son pourtant très beau Invincible...


Très librement inspirés des faits réels (qui se base sur les écrits du lieutenant-colonel Cyril Hughes, ayant trouvé une lettre d'un homme qui cherchait désespérément son fils après la guerre), The Water Diviner en v.o, s'accroche au destin d'un paysan australien, Joshua Connor, qui se rend en Turquie à la recherche de ses trois fils portés disparus, quatre ans après la terrible bataille des Dardanelles, dans la péninsule de Gallipoli.

Malgré les barrages de la bureaucratie militaire, sa détermination ne fléchit pas.
Il est d’abord aidé par la belle Ayshe, la propriétaire de l’hôtel dans lequel il séjourne à Constantinople, puis par un officier turc ayant combattu contre ses fils.

Pour découvrir la vérité et enfin trouver la paix intérieure, Joshua, accompagné du Commandant Hasan, est contraint de sillonner un pays ravagé par la guerre où la frontière entre le Bien et le Mal n’est plus si nette et l’ennemi si clairement identifiable...

Accouchée dans la douleur après un long et éprouvant tournage, dominé par la détermination sans phare de Russell Crowe (comme celle de son personnage à l'écran) portant pourtant la très lourde double-casquette d'acteur principal/réalisateur, La Promesse d'une Vie est de ces films touchés par la grâce cinématographique avant même qu'ils n'atteignent les salles obscures, tant leur indécente beauté explose à la rétine du spectateur pour le marquer durablement, voir même éternellement.


Si ces bandes annonces laissaient présager une épopée endeuillée au lyrisme bouleversant, après vision, difficile de ne pas admettre que la première réalisation de ce bon vieux Russell ne frise pas méchamment avec le coup de maître.

Car The Water Diviner est sans conteste un pur moment de cinéma follement passionnant et enivrant, un premier effort aussi magistrale qu'absolument somptueux qui intronise de facto le célèbre Maximus dans le panthéon des nouveaux metteurs en scènes à suivre à la loupe.

Véritable raz de marée émotif à l'intensité dévastatrice, magnifié par une histoire aussi intelligente (merveilleux travail de documentation) que d'une méticulosité et d'une fluidité fabuleuse, le film narre avec un humanisme et une sagesse rare, la naissance de la Turquie ainsi que la dureté des conflits internationaux dans lesquels les hommes sont enfermés, souvent contre leur gré, sans ne jamais tombé dans un nationalisme ou des ressentiments putassiers.


D'une dignité et d'une délicatesse remarquable, Crowe s'attache de manière peut-être un brin naïve, à la pureté des sentiments qui émanent du cœur des hommes au sein d'un contexte politique à la fragilité évidente (le parallèle entre l'Empire Ottoman agonisant et le père endeuillé est fabuleux), tout en épousant sans réserve la beauté de paysages renversants filmé comme l'amoureux de la nature qu'est Terrence Malick - les longues scènes de chevauchées sont d'ailleurs assez impressionnantes.

Somptueux en tout point (on en oublie vite ses menus défauts inhérents à un premier passage derrière la caméra), captant constamment l'attention à coups de rebondissements bienvenus, visuellement soigné et à la reconstitution historique appliquée, la péloche jouit également d'une brillante distribution, mené par un Crowe au charisme intense, et dont les superlatifs ne suffisent plus pour décrire son interprétation (c'est simple, il s'offre son meilleur rôle depuis très longtemps).

A ses côtés, Yilmaz Erdogan impressionne tandis que la belle Olga Kurylenko brille de sa douceur et que Jai Courtney, débarrassé de ses habitudes de blockbusters friqués, offre une prestation tout en sobriété et démontre, à l'instar d'Invincible, qu'il est décemment fait pour les seconds rôles d'envergures.


Ode à la tolérance, à la fraternité et au pardon d'un réalisme et d'une richesse folle, poignant, épique, intense et à la sincérité évidente, La Promesse d'une Vie est un grand film signé par un grand acteur et même un grand cinéaste en devenir, un sommet d'émotions exceptionnel et méritant.

En un film, Russell Crowe s'aligne sur le pas de Kevin Costner et peut-être même un peu déjà, sur celui de Clint Eastwood...


Jonathan Chevrier



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